Dans un communiqué rendu public, aujourd’hui, 2 décembre 2022, journée internationale pour l’abolition de l’esclavage, l’ONG « SOS Esclaves Mauritanie » tient à saluer l’engagement, depuis 1995, de ses adhérents et sympathisants, pionniers d’une entreprise encore en état d’inachèvement.
Et de noter : « Malgré des avancées législatives dès 2005, année de la levée de son interdiction, l’organisation non-gouvernementale continue à déplorer, entres autres obstacles, le faible niveau d’application des lois, le déficit de prise en charge psychologique des victimes et l’absence d’un fonds d’indemnisation, à la gestion duquel devraient participer les contributeurs étrangers. »
Selon l’ONG, « Un tel dispositif de secours d’urgence pourrait s’alimenter des recettes minières, d’hydrocarbures et des ports autonomes de Nouakchott et Nouadhibou, domaines où les descendants d’esclaves constituent l’essentiel de la main d’œuvre. »
SOS Esclaves Mauritanie souligne en outre qu’elle poursuit ses efforts, afin obtenir davantage d’inclusion en matière d’éducation de qualité et de santé rurale, d’enrôlement à l’état-civil et de facilité d’accès aux services universels de base.
Et de constater : « Les disparités de revenu héritées du passé et la prédominance du travail indécent se reproduisent toujours, au détriment de la même catégorie de la population, un peu comme une malédiction, sans cesse léguée et renouvelée. Sur le plan du symbole, il convient de le souligner à l’adresse du public profane, la journée nationale de lutte contre l’esclavage – en date du 6 mars, ne bénéficie, jusqu’ici, de la notoriété requise. Le sommet de l’État ne s’y implique suffisamment et la couverture, à l’intérieur du pays, demeure résiduelle. »
L’organisation non-gouvernementale réitère son attachement « au devoir d’ingérence et à l’universalisme », les meilleurs alliés des justes, quand la relativité culturelle, l’aveuglement et l’hubris du pouvoir se dressent en travers du noble désir de justice ou tendent à le brider.
Dans son communiqué, SOS Esclaves note, enfin, qu’elle se réjouit de sa collaboration avec les autorités de la République islamique de Mauritanie, notamment la Commission nationale des droits de l’Homme (Cndh) et le Commissariat en charge des problématiques éponymes. « En revanche, l’association constate la léthargie du Mécanisme national de prévention de la torture (Mnp), lequel tarde, ainsi, à remplir sa mission », conlut l’ONG.