Le Centre national de médecine du sport (CNMS), l’une des institutions stratégiques du secteur de la jeunesse et des sports, est devenu, depuis sa mise en service fin 2008, une destination incontournable pour les sportifs algériens d’élite et de haut niveau, en quête d’une mise en forme réelle, avant chaque début de saison, mais surtout à l’approche des grands événements sportifs internationaux, à l’image des Jeux olympiques, des championnats du monde, entre autres.
Créé le 19 octobre 2006 par décret présidentiel, dans le cadre de la mise en œuvre de la politique nationale du sport dans sa partie relative à l’attention et au suivi médical des sportifs, le CNMS, situé à Alger (à l’entrée de la maison des fédérations sportives à Dely-Ibrahim), a traversé un long chemin après son entrée en service, avant de prendre au fil des années, une dimension accrue et de plus en plus importante, au grand bonheur des athlètes et staffs des fédérations nationales, notamment durant la période de la pandémie du Covid-19.
Certes, l’Algérie disposait déjà dans les années 1980 d’un centre de médecine du sport, mais du fait de circonstances particulières, il a été transformé à cette époque, en hôpital spécialisé en chirurgie cardiaque et artérielle, et seul un petit service a été affecté à l’ancien centre de médecine du sport. Mais, avec les préparatifs des Jeux Africains de 2007 en Algérie, un centre spécialisé en médecine sportive, a été créé pour la prise en charge optimale des athlètes d’élite.
«Il est le seul centre de médecine du sport au niveau national, à l’exception de certaines branches qui n’ont pas encore atteint le degré d’avancement requis, ce qui fait que le nombre de personnes qui le fréquentent augmente d’année en année créant une forte pression sur le personnel», ont expliqué des médecins du sport activant au sein du centre, ajoutant qu’il y avait un grand besoin d’un centre médical du sport, attendu depuis longtemps.
Le CNMS dont la mission consiste à pallier les insuffisances constatées dans la couverture des besoins en matière de médecine du sport, dispose, en vertu du décret de sa création, de plusieurs missions et prérogatives, dans le domaine du contrôle médico-sportif, des soins médicaux et de la formation. Il est chargé, en matière de contrôle médico-sportif, d’organiser et d’assurer cette mission, et de coordonner les actions initiées en ce sens dans les domaines de l’entraînement, et la préparation des athlètes des clubs et ligues et des équipes nationales, ainsi que celle des athlètes d’élite et de haut niveau.
Il s’agit aussi de la mise en place d’un système de protection médicale pour les athlètes d’élite et de haut niveau ainsi que leur encadrement pendant et après leur carrière sportive.
Pour plus d’efficacité dans le travail des médecins du sport, le CNMS s’est doté depuis, d’un équipement moderne placé entre les mains de médecins qualifiés et expérimentés. Il comprend également de nombreuses unités, chacune avec un rôle et des tâches spécifiques. La rééducation physique et psychologique a été inscrite dans le canevas des priorités du centre.
Des prestations en évolution
«La vie des athlètes a complètement changé avec l’apparition du Covid-19, ce qui a contraint le CNMS à engager, plus de personnel, notamment un nombre de psychologues pour le suivi des sportifs, affectés aussi sur le plan psychologique. De là, l’accompagnement psychologique des athlètes d’élite, surtout ceux préparant d’importantes échéances, était plus qu’une nécessité, afin de leur permettre de retrouver leurs sensations sur le terrain et les ramener dans l’ambiance de la compétition dont il était privé deux années durant. Le travail colossal effectué par les différents services du centre a eu des résultats très satisfaisant sur les deux aspects (techniques et psychologiques)», selon les dires des médecins.
En vertu du décret de sa création, complété de 2008 à 2010 par 4 arrêtés ministériels fixant son organisation administrative et hospitalière, le CNMS dispose de plusieurs prérogatives, dans le domaine du contrôle médico-sportif, des soins médicaux et de la formation. Il a, entre autres missions, la contribution à la promotion et à la généralisation de la culture physique et médicale qui relèvent également de ses missions, comme il devra en outre doter les structures d’animation et d’organisation sportives de l’encadrement médical approprié, et assurer les «conditions de récupération adéquats» aux athlètes d`élite et de haut niveau.
En matière de formation, le centre assurera la formation continue, le recyclage des personnels médicaux, paramédicaux et techniques, et contribuera aux travaux de recherche dans le domaine de la médecine et de la biologie appliquée au sport.
Son conseil d’administration est composé de représentants des ministères de la défense nationale, de l’intérieur et des collectivités locales, de la santé, de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique, de l’éducation nationale, des finances et d’un représentant de la Fonction publique.
Il comprend aussi en son sein les directeurs chargés des sports, de la formation et de l’administration au ministère de la Jeunesse et des Sports, ainsi que du délégué du Conseil médical et scientifique, du représentant du président du comité olympique et sportif algérien (COA) et de quatre présidents de fédérations sportives désignés par le ministre chargé des sports, outre le représentant du personnel de Centre.
Le conseil médical et scientifique est composé du directeur général et d’un adjoint, des chefs de départements et chefs de service de compétence médicale, et du représentant du personnel médical élu par ses pairs.
Aux termes du décret 06-371, quatre centres régionaux de médecine du sport seront implantés à Alger, Constantine, Oran et Ouargla et chaque centre exercera ses compétences dans plusieurs wilayas.