Par M’hamed Abaci
Abdelkader Zarzour, dit Si Khaled, a voué sa vie à l’Algérie. Militant nationaliste convaincu et moudjahid de la première heure, il s’est engagé dans la lutte armée pour l’indépendance de l’Algérie contre l’armée coloniale et ceux jusqu’au recouvrement de l’indépendance en 1962.
Pour tous ceux qui l’ont connu et côtoyé, Si Khaled était un vaillant combattant pour la libération de son pays, qui a accompli son devoir pour la cause nationale dans les maquis de la région montagneuse de l’Ouarsenis faisant partie alors de la wilaya IV historique. C’est dans ces massifs impénétrables qu’il participa à plusieurs batailles contre les forces armées coloniales dans cette région, sans en attendre une quelconque reconnaissance. En effet, ses anciens compagnons d’armes et des membres de sa famille affirment que le parcours de ce moudjahid est admirable. Leurs témoignages, qui se veulent un devoir de mémoire et une reconnaissance à ce brave moudjahid. Pour eux, Abdelkader Zarzour appartient à la grande famille révolutionnaire car, toute sa vie durant, il est demeuré très attaché à sa patrie, qui n’a fait que penser à l’Algérie et à son avenir.
Il est de ces moudjahidine qui, très jeunes, ont choisi la voie du sacrifice pour la patrie en s’engageant dans la lutte armée pour l’indépendance. Nombre d’entre eux nous ont quittés et ceux qui sont encore vivants méritent aujourd’hui respect et considération pour leur courage et dévouement pour une Algérie libre et indépendante.
Si Khaled a rejoint les maquis de l’ALN très jeune, aux côtés de ses anciens compagnons d’armes comme Hadj Lazhari, Zadet Djelloul, Si Lakhdhar dit Skoupi, Hadj Abdelkader dit Goudrou, Hadj Hocine, Hadj Smain, Hadj Abed, Sadji Mohamed dit Boucaid et bien d’autres qui ont affronté l’armée du colonisateur français pendant les sept longues années de la guerre de libération dans la région de l’Ouarsenis, en wilaya IV.
Une connaissance parfaite du terrain
Le moudjahid Zarzour Abdelkader est né le 6 novembre 1938 à Béni Chaieb, dans l’actuelle wilaya de Tissemsilt ; il était connu sous le nom de guerre de «Si Khaled» durant la lutte de libération nationale. Ayant grandi dans cette région montagneuse, le défunt comptait parmi les combattants de la première heure qui ont répondu à l’appel de la patrie. Il a rejoint les maquis de l’Ouarsenis en 1956 alors qu’il n’avait que 18 ans. Il n’a cessé d’être depuis particulièrement actif et dynamique dans la voie du militantisme et de la lutte armée. Ses connaissances des monts de l’Ouarsenis et surtout ses innombrables qualités d’élément rompu à l’art de combat lui ont valu d’être promu au grade de chef de zone dans la région de l’Ouarsenis sous le commandement du Chahid Si Djilali Bounaama, commandant de la wilaya IV. Il a été parmi les premiers chefs militaires de cette zone à avoir été chargé de propager les idéaux de la révolution pour gagner la population à la cause nationale et, surtout, éveiller la conscience des jeunes à travers l’action militante parmi la population.
Une vie en toute modestie
A son actif, plusieurs batailles contre les unités militaires françaises qui lui ont appris l’art de la guérilla. Défiant tous les obstacles et endurant les pires épreuves, il a dû supporter la douleur physique et la souffrance morale à la suite de la mort au champ d’honneur de nombre de ses compagnons d’armes.
Il a mené durant les différentes étapes de la lutte de libération des actions héroïques contre l’occupant comme les célèbres batailles de Bab El Bekkouche, les accrochages interminables lors de l’opération «Jumelles», le choc de Garboussa, dans les environs de Sendjas, au cours desquelles le Moudjahid a fait preuve d’un courage hors du commun.
À l’indépendance, il a poursuivi son activité militante au sein de l’organisation des moudjahidine avec la même foi révolutionnaire ; il a même suivi des cours du soir afin d’améliorer sa carrière professionnelle. Il occupa la fonction de cadre paramédical au sein de l’hôpital de Chlef pour se consacrer à sa famille jusqu’à son départ à la retraite. Ainsi, il s’est contenté de vivre modestement avec ses concitoyens comme en témoigne ses compagnons d’armes et ses anciens collègues de travail à Chlef jusqu’à ce que la mort vienne le ravir en février 2006. Il a été inhumé au cimetière de Sidi Ali M’hamed, à Harchoune, à quelques kilomètres de Chlef. Paix à son âme.
M. A.