Dans les années soixante-dix et quatre-vingt, la « foire » se tenait entre septembre et octobre dans la magnifique enceinte du palais des expositions des Pins Maritimes d’Alger. Cet immense espace accueillait par centaines de milliers des Algériens s’intéressant, non seulement à ce que proposaient comme produits les plus grandes nations développées du monde, mais aussi et surtout pour s’informer des progrès inéluctables réalisés par les jeunes entreprises publiques algériennes.
Et ce n’était pas tout : les très nombreux visiteurs étaient conviés à des spectacles d’une incroyable beauté exécutés dans l’enceinte même de la foire par des troupes folkloriques algériennes et d’autres arrivées d’Afrique ou d’Amérique latine.
La Foire était en réalité une véritable fête nationale à laquelle participaient des gens qui effectuaient le déplacement depuis les autres villes et régions du pays.
Restaurants, bars, fast-foods (ce mot n’était pas encore en vogue) et cafés étaient pris d’assaut par les consommateurs qui, à cette époque, fournissaient leurs services à des prix accessibles à toutes bourses. Il n’était pas rare de trouver des familles entières attablées au magnifique restaurant gastronomique La Rose des Sables et dans les différents snacks entourant le pavillon central.
Ce n’est plus vraiment le cas aujourd’hui. Les différentes administrations qui se sont succédé à la tête de la SAFEX n’ont pas réussi à redonner l’éclat souhaité à la foire internationale d’Alger. Ni à gérer les espaces immenses qu’abrite le palais des expositions. Beaucoup d’endroits sont en ruines, d’autres sont envahis par la broussailles. Des bâtisses décrépies semblent occupées par des familles. Il se dégage de certaines parties de la foire une sensation d’abandon et de désolation. De peur aussi car il a été rapporté des cas d’agression.
Certes, il n’est pas facile de remettre en état des équipements et structures réalisées dans les années 70 dans leur état initial, mais il est possible, au moins, d’agir de façon à rendre les lieux plus attrayants, en les débarrassant de la broussaille et de tous les objets hétéroclites qui traînent un peu partout. Il est possible aussi de donner en gérance privée quelques structures capables de générer de gros profits à la SAFEX.
Enfin, il est tout indiqué d’interdire la présence des marchands de pacotille qui, parfois, proposent leurs articles à l’intérieur même de la foire. De même qu’il est souhaitable d’arranger la signalisation afin de faciliter l’accès aux différents lieux.
Mais pour le reste, la foire restera toujours ce lieu qui nous a fait tant rêver dans nos années de jeunesse. Un lieu où la chasse aux prospectus, dépliants et affiches était un sport partagé par tous les jeunes visiteurs.
L. C.