L'Algérie de plus près

Amina Bouattou, cheffe de la daïra d’El Karimia : « Mon ambition est d’améliorer les conditions de vie de mes concitoyens »

La cheffe de daïra d’El Karimia, dans la wilaya de Chlef, Mme Amina Bouattou, a accepté de nous recevoir dans son bureau pour nous entretenir sur certains sujets ayant un lien avec le développement local et d’autres questions se rapportant aux préoccupations des citoyens.  Ecoutons-la : 

Le Chélif : Mme la cheffe de daïra, voulez-vous présenter à nos lecteurs ?

Amina Bouattou : Je suis Amina Bouattou, je viens de la wilaya de Naama où j’ai assumé les fonctions de cheffe de daïra à Asla. C’était ma première promotion à ce poste en septembre 2020. Auparavant, j’ai exercé comme cheffe de service au secrétariat à la wilaya de Mostaganem et c’est à ce poste là que j’ai forgé mon expérience dans la gestion administrative des collectivités. Mon installation à la tête de la daïra d’El Karimia s’est effectuée le 24 juillet 2025. Je commence à m’habituer à cette ville et à mieux connâitre les difficultés que rencontrent les citoyens à travers les trois communes de la daïra.

Mme la cheffe de daïra, le sureffectif dans les établissements scolaires est une réalité palpable à El Karimia, ce qui suppose en toute logique la construction de nouveaux établissements scolaires du primaire et du moyen. Où en est-on dans la gestion de cet épineux dossier ?

Pour faire face à cet état de fait, nous avons deux écoles qui sont en voie de réalisation, la première au niveau de la cité Henri Maillot où la cadence des travaux s’est accélérée suite à notre intervention. Pour le deuxième projet, on enregistre un retard énorme ; le problème est purement administratif :  l’ordre de service (ODS) pour donner le feu vert au lancement officiel du chantier n’a pas été encore notifié. Sinon, nous sommes conscients des difficultés auxquelles sont confrontés les directeurs des établissements et les enseignants. J’estime que l’éducation doit être à la tête des priorités car elle est avant tout le noyau du développement à long terme. C’est pourquoi justement, nous avons programmé des rencontres avec tous les personnels responsables des établissements scolaires, notamment les directeurs, en commençant par ceux du cycle primaire, afin d’écouter à leurs doléances et les besoins de chaque établissement.

El Karimia compte 45 000 habitants mais seule une polyclinique prend en charge les besoins de santé des citoyens. N’est-il pas temps de de penser à l’édification de nouvelles structures de santé, comme l’ont fait des communes voisines, Oued Fodda et Oum Drou entre autres ?

A vrai dire, j’étais mécontente lorsque j’ai visité pour la première fois cette polyclinique, elle est trop exiguë et ne répond plus aux normes des structures sanitaires, qui plus est dépourvue de matériel et salles de soins adéquates. Ce sujet me préoccupe beaucoup et nous essayons par tous les moyens à trouver une alternative à cette problématique qui reste tributaire de la disponibilité du foncier. 

Mme la cheffe de daïra, celui qui circule à pied dans les rues d’El Karimia remarquera sûrement le manque d’hygiène, notamment au chef-lieu de la commune, et cela ternit l’image de la ville. Selon vous, qu’est-ce qui empêche les collectivités à assurer l’hygiène publique ?

Nous avons donné des instructions fermes aux responsables de la municipalité pour qu’ils s’occupent du nettoyage et de l’hygiène publique, mais il faut aussi comprendre les élus car la question n’est aussi facile : le maire d’El Karimia se plaint, à juste titre, du manque de main-d’œuvre et le matériel nécessaire pour l’enlèvement des ordures et le nettoyage des rues et trottoirs. Aussi, avons-nous appuyé sa demande d’acquisition d’un camion benne (tasseuse) pour le ramassage des déchets managers. Dans le même ordre d’idées, nous avons résolu le problème de la décharge sauvage qui rendait difficile la vie aux habitants de la cité Maillot. Enfin, nous avons doté la commune de Harchoune d’un camion à benne-tasseuse.  

Dans la même veine, la voirie au centre-ville est dégradée, voire impraticable sur certains axes routiers. La situation est la même pour les quartiers périphériques où certains chemins ne sont pas bitumés. Ceci pénalise les piétons, surtout les enfants scolarisés, surtout en cette période où la moindre averse rend ces chemins boueux, à l’image du quartier Les Pommiers (Ettoufah). Sur ce point, quelles sont les mesures prises ?

Tout ce que vous avez évoqué est juste, nous avons fait le point sur cette affaire mais laissez-moi vous dire ceci : l’aménagement et la réhabilitation des voie publics est évidente mais pas avant de refaire le réseaux d’eau potable au chef-lieu de la commune d’El Karimia, ce réseau est défectueux car trop usé, il y a des fuites partout et de grosses quantités d’eau se perdent inutilement. Son renouvèlement est plus que nécessaire, ce qui permettra une amélioration de la distribution en mettant fin au gâchis actuel. Ensuite, nous entamerons rapidement le bitumage des rues et accès, ce qui contribuera à améliorer considérablement l’esthétique des espaces publics.

En ce qui concerne la prise en charge des problèmes divers que vivent les habitants des régions reculés, peut-on savoir quels sont les efforts que vous avez déployés en leur direction ? Nous pensons en particulier aux citoyens de Beni Bouateb.

Les habitants de la commune de Beni Bouatab souffrent du manque de certaines commodités, notamment les services publics de base. Cette situation est due à la faible population du chef-lieu de cette commune et à l’éparpillement des foyers dans les campagnes. C’est ce qui, à mon sens, entrave le développement rural. Nous sommes à l’écoute de ces habitants et nous essayons d’améliorer autant que faire se peut leurs conditions de vie. Nous avons réalisé plusieurs actions dont l’éclairage public pour trois bourgs (Ouled Aissa, Ouled Ben Amar et El Byada). Nous avons aussi réalisé un stade de type matico au profit des jeunes de la localité de Sidi Amar. D’autres opérations sont programmées pour les habitants de cette commune isolée.

Mme Bouattou, nous vous laissons conclure cet entretien.

Personnellement, en tant que premier responsable à la tête de daïra, je dirai que je ne ménagerai aucun effort pour lutter contre les insuffisances et carences en matière de développement local, mon but est de répondre aux besoins tant économiques que sociaux exprimés par les citoyens et rendre meilleure leur situation, cela dans les limites des moyens financiers que nous accorde l’Etat. Enfin, je remercie le journal le Chélif pour cet entretien.

Propos recueillis par Mostefa Mostefaï

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *