A la fin du mois d’août 2020, et en pleine pandémie de coronavirus, j’ai vécu avec ma petite famille d’agréables journées sur la côte ouest du pays. Après un calvaire de six mois de couvre-feu, de dur confinement et d’excès de mauvaises nouvelles annonçant régulièrement la disparition de nos proches, collègues et amis, nous avons enfin pu nous déplacer librement suite aux décisions du gouvernement d’alléger les mesures de confinement qui se sont traduites par l’ouverture des plages et des lieux publics tels que les cafétérias et les restaurants mais en gardant toujours la même cadence de vigilance contre la maladie mortelle.
En apprenant la bonne nouvelle, je n’ai pas trop hésité à me décider d’effectuer un tour vers la grande bleue, question de se détendre ou à tout le moins oublier le cauchemar des jours noirs que tout le monde a vécus. Je voulais aussi quitter momentanément mon village El Karimia qui, l’été venu, se transforme en véritable fournaise tant le soleil tape très fort.
J’ai opté pour un déplacement dans la région côtière de Mostaganem. J’ai pris le départ un certain 28 août par un beau matin depuis El Karimia, empruntant l’autoroute A1, puis la nationale 19 jusqu’à l’embranchement de Si El Oualid. Je suis passé par ce village, puis Aboulhacen, pour ensuite rejoindre Ghbel, Talassa et enfin la nationale 11 à Taghzoult. Nous traversâmes alors une succession de villes et villages dont El Marsa, El Guelta, Dechria pour atteindre notre destination, Bahara, un petit village calme et coquet situé aux limites des wilayas de Chlef et Mostaganem.
Au début, nous sommes partis avec l’idée de profiter de la mer avec l’éventualité de passer une nuit dans ce village. Et comme le temps était agréable – tout autant que les gens de la localité de Bahara qui sont généreux et accueillants- nous avons décidé de louer un logement pour cinq jours, surtout que le prix était abordable vu le manque d’estivants cette même année. Le propriétaire du logement a exigé 3000 DA la journée, ce qui était largement à ma portée. Sitôt l’arrangement conclu, nous nous sommes installés dans la matinée dans un petit logement équipé et doté de toutes les commodités.
J’avais comme programme durant ce séjour de me lever vers 9h, prendre le petit déjeuner sur place, ensuite préparer un déjeuner frugal et prendre la route pour découvrir les magnifiques forêts et sites touristiques Mostaganémois. Mes trois enfants étaient fous de joie, et pour cause : à chaque fois qu’ils repéraient un espace ludique, ils me pressaient de m’arrêter pour qu’ils aillent jouer avec les enfants présents sur les lieux. Bien entendu, cette sortie était pour eux, j’ai dû céder à leurs caprices et ils se sont amusés dans les différents lieux et aires réservées aux familles. Après un déjeuner à l’ombre d’un bois, nous retournions vers Bahara. Dans l’après-midi – c’est le moment préféré des enfants – nous nous installions sur la plage dite « Bahara 1 » vers 17 h pour ne la quitter que vers 21 h, profitant de la fraîcheur de la grande bleue et de baignades joyeuses quasi-ininterrompues.
J’avoue que j’ai passé avec ma petite famille six belles journées dans cette magnifique contrée, explorant ses merveilleuses plages et forêts, et profitant de l’odeur iodée de la mer mélangée à celle dégagée par les forêts denses de pin maritime.
Vivement de nouvelles vacances dans les mêmes conditions et, pourquoi pas, toujours à Bahara, le village où il fait bon vivre toute l’année.
Mostefa Mostefaï
One thought on “Souvenir estival à Bahara … au temps du « corona »”
Une chronique estivale,déroulée comme un road-movie, qui tombe bien en ces temps de canucule chélifienne. L’auteur nous emmène vers une destination alliant le sable doré des plages aux forêts luxuriantes de notre magnifique littoral. Une invitation au voyage qui éveille en nous des accès de nostalgie et de tendresse vis-à-vis de notre belle région. Avis aux amateurs.