La baguette proposée entre 15 et 20 DA
Depuis plusieurs jours, le citoyen ne trouve plus sa baguette de pain habituel à 10 DA dans de nombreuses boulangeries à Chlef, que ce soit au chef-lieu de la wilaya ou dans ses communes, où l’on évoque qu’à la place de cette baguette à base de farine, c’est le pain de semoule qui est proposé. « Et quelle semoule ! Lorsque l’on sait que c’est juste du saupoudrage de semoule avec de la farine pour fabriquer la baguette à 20 DA », s’indignent des citoyens. Certains boulangers trouvent l’astuce de rajouter quelques ingrédients et vendent cette baguette à 15 DA à un client désorienté, peinant à trouver son pain quotidien à 10 DA.
Expliquant leur recours à cette méthode pour proposer du pain de semoule à leurs clients, des boulangers évoquent une pénurie de farine. « La farine manque, elle n’est plus disponible et son prix est plus élevé », confie-t-on dans une boulangerie à Ténès. Un autre boulanger nous avouera que « la farine est certes disponible mais à quel prix et pour nous permettre de rentrer dans nos frais nous fabriquons quelques fournées de pain ordinaire à 10 dinars la baguette puis celui de pain amélioré à 15 et 20 dinars en quantité importante ». « On a écoulé la quantité de pain de farine, une petite quantité, à vrai dire, par rapport à ce que nous fabriquions avant. Il ne reste que du pain de semoule », se justifie-t-il encore en s’adressant à ses clients.
La crise de l’approvisionnement des boulangeries en farine remonte au début du mois d’août, avec la fermeture, entre autres, de nombreuses minoteries. Devant un tel fait, des boulangers se sont plaints de cette situation aux services concernés. « Il est vrai que les minoteries sont soumises à un arrêt technique durant l’été, comme c’est le cas chaque année. Mais ces minoteries sont convenablement approvisionnées par l’OAIC », affirme-t-on sur place.
Il est à souligner, selon les mêmes données, que des boulangers font face à la diminution de leurs stocks en farine, ce qui ne leur permet pas de fabriquer suffisamment de pain à base de cette matière officiellement subventionnée par l’État. Les distributeurs ne sont pas en reste car, eux mêmes, font face à la même contrainte, selon le constat fait.
Par ailleurs, devant cette pratique, les mères de familles qui proposaient avant le pain fait maison (à base de farine) à 30 dinars la pièce, ont procédé elles aussi à un ajustement qui oscille entre 35 et 40 dinars l’unité.
Bencherki Otsmane