A l’occasion de la nouvelle année qui commence, LE CHELIF a demandé à des citoyens d’exprimer leurs souhaits pour 2025. Voici ce qu’ils nous ont dit :
Mohammed Guétarni, professeur des universités :
« Plus de place au dialogue social et universel qu’aux armes »
L’année 2024 ne lui reste plus que quelques heures avant d’expirer et rendre, définitivement, l’âme au passé. Nous sommes, donc, à l’orée d’une nouvelle « 2025. » L’occasion cyclique d’une joie (bien qu’éphémère mais reste, tout de même, un laps de temps festif) pour l’humanité (normalement) tout entière afin de tenter d’oublier la charge des maux de cette année. N’ayant « pignon sur pouvoir » à l’instar des décideurs, je ne puis que prier et espérer, comme vous tous et pour nous tous, cher(e)s ami(e)s et collègues, ainsi qu’à tous les Terriens, une très bonne et heureuse année. Une année 2025 où toutes les ambitions se réaliseront, les vœux s’exauceront (santé, prospérité, promotions, paix, concorde…). Un monde où les armes à destruction massive, non seulement se tairont, mais seront, à jamais, détruites, déclencher une guerre mondiale à toutes les Guerres dans le monde à même d’accorder plus de place au dialogue social et universel, à l’alchimie du verbe plutôt qu’aux armes chimiques, aux valeurs humaines et spirituelles. Bref, cessons de nous haïr et de nous faire la guerre au profit d’une vie en parfaite symbiose avec l’esprit et le cœur dans un climat de concorde et de fraternité où l’Amour sera Roi, où la Paix sera Reine et règnent ensemble sur nous tous. AMINE.
Abbes Mouats, journaliste :
« Ensemble, construisons un avenir plus vert et résilient »
Pour l’année 2025 qui s’enclenche dès ce mercredi, et en tant que journaliste collaborateur au journal Le Chélif, mes souhaits les plus chers c’est de voir ce média redécoller et notamment son édition en ligne avec des papiers traitant du quotidien des citoyens et de ses attentes dans tous les domaines de leur vécu. Mes profonds souhaits sont aussi de voir le pays renouer avec l’hygiène partout, avec l’implication entière et responsable des Algériens dans cette œuvre émancipatrice qu’est la défense de l’environnement. Le journal qui commence à s’intéresser pleinement à cette problématique de notre siècle, par des articles assez pointus, devait être encouragé par les pouvoirs publics via des aides publicitaires à même de permettre à son staff de poursuivre sa mission de service public. Encouragé également par les ONG nationales versées dans la défense de l’environnement notamment par des contributions qui sensibilisent le grand public envers cette problématique. En 2025, nous espérons tous, voir des avancées significatives en matière de protection de l’environnement. Cela inclut d’abord, des rues propres partout dans nos villes et villages, des espaces verts accueillants, etc, mais aussi, sur notre planète, une réduction substantielle des émissions de gaz à effet de serre grâce à une transition accélérée vers les énergies renouvelables, une gestion plus durable des ressources naturelles et une mobilisation collective pour préserver la biodiversité. Nous souhaitons également une prise de conscience accrue des citoyens, entreprises et gouvernements pour adopter des comportements écoresponsables et des politiques ambitieuses. Ensemble, construisons un avenir plus vert et résilient pour les générations futures. Amen.

Fateh Agrane, poète :
« Voilà mes vœux pour cette année et j’espère qu’on ne va pas me censurer »
Mes souhaits pour la nouvelle année et si… plus de vie!
Que l’accès aux soins puisse continuer à être gratuit pour le peuple allant en s’améliorant
Qu’on puisse trouver des toilettes publiques pour se soulager en ville.
Que je puisse déclamer des poèmes dans les mosquées depuis le mihrab après les cinq prières
Que les enfants aient la chance de vivre heureux et rire aux éclats
Que ma pension de retraite soit revalorisée
Que je puisse constituer mon association sans tracas administratifs même si c’est si elle s’appelle « A.D.F », « amis des fourmis »
Que je puisse avec mes filles s’attabler dans un café maure de n’importe quartier populaire de mon pays sans offusquer personne.
Pour moins de saletés dans nos rues
Pour une école où on explique mais on n’impose rien
Pour moins de chômage pour nos jeunes
Pour plus de développement et donc plus de justice
Et de respect pour la femme
Pour des fleurs partout
Et de blé aussi
Pour moins de voitures et plus de transports publics de qualité
Pour plus d’amour et moins de commerce autour
Pour plus de respect pour la flore et la faune
Pour des sourires du cœur
Enfin j’arrête car celui qui me lira va dire c’est trop comme exigences
Alors, s’il vous plait, au moins une pour cette année.

Hamid Boumelk, cadre retraité :
« Je suis pessimiste sur l’avenir »
Avec l’avènement des réseaux sociaux où le sensationnel, les fausses nouvelles se disputent aux scoops, il m’est plus aisé d’aller consulter avec plaisir et fierté le journal de ma ville natale : « LE CHÉLIF » qui se distingue dans cette tâche d’information, par la rigueur et l’éthique sur toute autre considération.
Quant à la nouvelle année 2025, en tant que citoyen, honnêtement, je suis pessimiste sur l’avenir et je le suis davantage après avoir entendu le discours du premier personnage de l’État qui s’autorise le non-respect de la présomption d’innocence et par la même, en remettant en cause le principe de la séparation des pouvoirs, qui se confirme par le fait de décider de mesures d’apaisement au profit d’individus en détention provisoire ou en attente de jugement, pour des crimes d’atteinte à l’ordre public. C’est pourquoi, il est difficile de croire au dialogue et à l’apaisement lorsqu’on continue de réprimer toute forme d’activité démocratique et notamment toute les voix qui ne sont pas au diapason avec celles du pouvoir.
Pour ce qui est de la situation socio-économique, il est permis à certains de dire que les « indicateurs sont dans le vert » du fait, qu’ils vivent une réalité bien différente que celle que vivent la plupart de leurs concitoyens. Ces gens peuvent se réclamer appartenir à une zone verte, car ils ne sont pas impactés par l’inflation, la réduction du pouvoir d’achat, les difficultés d’accéder au système hospitalier, qui peine à répondre aux attentes des concitoyens en raisons des délais trop longs et de la qualité des soins découlant du manque de moyens et des dysfonctionnements. Sinon, comment expliquer la grève des étudiants qui dure depuis plus de 2 mois. Ne parlons pas de coûts trop élevés des soins et examens médicaux au niveau du privé et de l’écart entre ce qui est déclaré pour bénéficier d’un éventuel remboursement et de ce qui est réellement empoché, au vu et au su de tous, auprès des patients.
Quant aux projets économiques et de l’exploitation de nos richesses, nous avons l’habitude d’entendre de tels promesses que nous aimerions bien les voir se réaliser. Ce qui explique en partie, l’ampleur de la « Harga » qui s’accompagne parfois de tragédies. Qu’attendons-nous pour faire le bilan de morts et des disparus ?
En ce qui concerne la corruption, l’affaire récente de « Manita » rappelle qu’elle est encore d’actualité ; bien que des études ont mis en évidence que la corruption est plus faible dans les pays où la liberté de la presse est importante.
Pour ce qui est également du dossier mémoriel, puisqu’il est évoqué, il appartient seulement au peuple de se prononcer sur l’éventualité de la réparation des crimes coloniaux et des conséquences résultant des essais nucléaires dans le Sahara.
Je conclus en disant que c’est l’amour que j’ai pour ma Patrie qui motivent ces observations critiques. Pour l’année 2025, J’espère et je souhaite de tout cœur, que ceux qui ont la charge de diriger le pays, puissent tirer toutes les leçons des pratiques de gouvernance du passé et des résultats qui en découlent, pour une meilleure gestion des affaires du pays qui amèneront la plupart des citoyens au vu de réels changements opérés, à pouvoir dire : « Rana Radheyine bi Taghriyète ».
Ce qui permettra au pays, aux forces vives et aux dirigeants, en ayant le réel appui du peuple, de faire face à toutes les situations de quel ordre qu’elle soit.
Abed Charef, journaliste, auteur :
« Mes vœux pour 2025 en un mot : Palestine »
2024, c’est assurément une des années les plus sombres depuis très longtemps. Elle se termine par une image qui hantera l’humanité pendant des décennies, pendant des siècles : celle d’un médecin palestinien marchant au milieu des ruines, se dirigeant vers un char israélien, au milieu des décombres d’un hôpital que l’armée israélienne a rasé.
Le fait le plus marquant de cette tragique année 2024 ? Pour moi, ce n’est pas un évènement, plutôt un constat : la capacité de la civilisation humaine à regarder faire ce qui se passe en Palestine. Par civilisation humaine, j’entends celle des puissants du moment, ceux qui peuvent influer sur le cours des choses, c’est-à-dire les occidentaux, pas les petits pays où les minorités qui luttent mais qui n’ont pas d’impact sur la décision.
Avec ce qui se passe en Palestine, je comprends mieux comment l’humanité a pu concevoir, pratiquer et imposer des choses aussi horribles, aussi cruelles que l’esclavage, le système colonial, la solution finale, l’extermination des indiens d’Amérique et d’autres peuples d’Afrique, d’Asie et du pacifique.

J’avoue que je ne croyais pas l’humanité capable de tant de cruauté en ce siècle, alors que l’homme a fait tant de progrès scientifiques et technologiques, alors que l’humanité peut communiquer autant, et qu’elle a, pour la première fois de l’histoire, la possibilité de savoir ce qui se passe partout en réel.
Face à cette terrible réalité, s’impose une évidence. À côté des destins individuels et des ambitions personnelles, tout à fait légitimes, un projet collectif s’impose plus que jamais comme priorité absolue : bâtir un pays, un État, une société, capables d’abord de nous prémunir contre tout risque de dérapage, capables ensuite de venir en aide aux plus vulnérables, d’atténuer la douleur des autres, et en premier lieux les Palestiniens, qui viennent de vivre l’année la plus cruelle depuis la nakba.
Dans ces conditions, présenter ses vœux pour 2025 n’a guère de sens. Ma pensée va d’abord aux Palestiniens, et je ne sais pas quoi leur dire, à part cette promesse : on n’oubliera pas, jusqu’à la fin des temps.