« Lire, c’est boire et manger. Tout esprit qui ne lit pas maigrit, comme un corps qui ne mange pas », disait Victor Hugo. Et tout lecteur averti sait que la lecture est la source essentielle de l’intellectualité. De fait, la lecture doit être une priorité incontournable si l’on aspire à faire partie des esprits éclairés. Lire permet aussi d’acquérir les connaissances. Et si la lecture n’est pas une fin en soi, elle pourrait être un vice ou, à tout le moins, un plaisir. On lit pour voyager, se cultiver et éventuellement s’ouvrir à d’autres cultures. Pour ce faire, il est indispensable d’explorer des livres comme l’a bien dit Jules Renard : « Quand je pense à tous les livres qu’il me reste à lire, j’ai la certitude d’être encore heureux. »
La lecture est donc le fondement de toute élévation intellectuelle, et celui qui souhaite appartenir au cercle des intellectuelles doit, nécessairement, cultiver l’amour de la lecture car « Celui qui sait lire mais ne lit pas n’est pas mieux que celui qui ne sait pas lire. »
Afin de voir s’ouvrir les portes de la connaissance, il faudra faire de la lecture une habitude quotidienne. Cela va sans dire que lire réduit le stress, favorise la relaxation et améliore la concentration. Montesquieu disait : « Une heure de lecture est un souverain remède contre les dégoûts de la vie … »
Toutes ces idées conceptuelles ont été explorées lors du colloque organisé les 16 et 17 du mois de décembre courant par le département de Français relevant de la faculté des langues étrangères de l’université Hassiba Benbouali de Chlef. Cet événement scientifique, intitulé : « La lecture entre concepts théoriques et pratiques effectives », a réuni des enseignants universitaires, tous grades confondus, venus des quatre coins du pays. On citera, entre autres, M. Bouacha de l’université Ibn Khaldoun de Tiaret, M. Menguellet de l’universté de Blida, Soraya Bouzidi de l’université de Khenchela, Amel Bakouche et Lamia Kerrah de l’université d’Alger 2. En plus des enseignants universitaires, étaient présents à l’événement, d’anciens formateurs et des inspecteurs de l’enseignement moyen à l’image de MM. Noureddine Hadj Henni, Douadji de Relizane, Ait Amrane et Alliche d’Ain Defla pour ne citer que ceux-ci. Les interventions qui se sont étalées sur deux jours, ont porté en leur majorité sur la lecture, son importance et ses techniques.
Le Pr Hakim Menguellet fut le premier à prendre la parole, axant son intervention sur les connaissances antérieures et le cheminement de la réflexion inférentielle dans les pratiques de classe dans le collège algérien. La communication a suscité un vif débat. Sans rien laisser filer entre les doigts, l’enseignant a répondu à toutes les questions posées.
Le Dr Hassan Missoum Benziane, l’organisateur du colloque, est revenu dans sa communication sur « l’enseignement de la lecture entre recherche scientifique et exigences politiques », deux conceptions principales de l’enseignement de la lecture qui ont inspiré l’élaboration des programmes et des méthodes, a-t-il expliqué. Et d’ajouter : « il est ainsi fait référence, d’une part, à la méthode syllabique qui est étroitement liée à l’institution de l’école et la méthode globale, d’autre part. ». M. Missoum Benziane a évoqué aussi la méthode « épellative », relative de la communauté religieuse, ses principes et ses objectifs. La méthode globale ou mixte fut le dernier point dans l’intervention du Dr Missoum.
Les Drs Redouane Kerrouzi et Bachir Houcini ont axé leurs interventions sur « la lecture réflexive : un outil au service de la compréhension » ; ils ont conçu pour cela un plan de travail en adéquation avec le thème général. Ils sont partis du constat que, dans un monde saturé d’informations, la capacité à lire de manière réflexive est devenue un impératif pour développer une compréhension approfondie des textes, et que la lecture réflexive, qui va au-delà de la simple décodification des mots, implique une analyse critique, une interprétation et une évaluation des contenus lus. Elle permet aux lecteurs d’interagir activement avec le texte, de confronter leurs connaissances préalables aux nouvelles informations, et d’en tirer des significations pertinentes.
Avant de prendre congé, les organisateurs du colloque ont prodigué les recommandations suivantes : le développement des politiques éducatives ; la formation des enseignants ; la promotion de la lecture comme pratique sociale ; l’intégration des technologies dans la lecture ; la recherche et l’innovation ainsi que l’évaluation et le suivi des pratiques.
Abdelkader HAM
One thought on “Comment enseigner la lecture, thème d’un colloque national à l’université de Chlef”
Très impressionnant