Par Hamid Dahmani
La vie n’est pas éternelle dans cette existence agitée, elle n’est qu’éphémère. Cette destinée n’est pas de tout sourire pour tout le monde. Le présent est très pesant. Il y a des jours fades et difficiles à supporter par les misérables qui paient au grand jour. La vie dans ce bled coule aussi avec sa mélancolie et ses soucis qui étreignent avec une grande détresse les esprits des plus sages.
Quand la vie n’est pas très reluisante et que les gens sont préoccupés, harcelés et font face à beaucoup d’ennuis à la fois, ils n’ont qu’un seul souhait que résume cette vieille expression populaire qui dit : « Li fina yekfina ». Une expression proverbiale du parler dialectal algérien, qui appartient à notre terroir et qui exprime l’embarras et le rejet de la misère et de tous ses pépins. Les malchanceux sur ce territoire vivent quotidiennement avec les problèmes qui les fragilisent directement ou indirectement. Les gens irrités qui ont des ennuis et plein de soucis dans la vie et qui ont l’esprit perturbé, prononcent souvent cette formule de désintéressement lorsque d’autres mauvaises nouvelles s’annoncent déjà pour eux : « Li fina bezef ! »
Ceux qui sont touchés par le malheur sont à bout de nerfs, ils se plaignent et s’en remettent à dieu pour que cette malchance ne les poursuive plus. Car « Lifina yekfina » est une formule qui chasse le mauvais sort et l’adversité : « Ce qui est en nous, nous suffit ! » ou bien « lifina yekfina ».
Les gens souffrent en silence, ils ne causent pas et cachent leur misère par orgueil. Les gens quand ils se confient entre eux sur la dureté de la vie parce qu’ils n’arrivent pas à joindre les deux bouts du mois répondent « « lifina yekfina ». La vie facile et heureuse, ce n’est pas pour tout le monde. Les plus démunis ne connaissent pas le bonheur ni la belle vie avec tout son convoi de gaieté et de joie de vivre avec son entourage. Il y a des gens qui vivent dans la précarité et qui n’ont pas les moyens de se payer le confort souhaité. Ils vivent au jour le jour avec un revenu qui ne permet pas d’apporter la joie au sein du foyer, ni de faire face aux dépenses domestiques multiples pour espérer apaiser la faim des enfants…
H. D.