Les ministres des Finances africains expriment de plus en plus leur désaccord avec les méthodes de notation adoptées par les agences de notation internationales, appelant à la création d’une institution de notation de crédit pour le continent. La notation du crédit basée sur des modèles plus objectifs pourrait permettre aux pays africains d’économiser jusqu’à 75 milliards de dollars en intérêts et en prêts manqués.
C’est précisément pour cette raison que l’Union africaine prévoit de lancer officiellement l’Agence africaine de notation de crédit (AfCRA) dès 2024. Même si les pays africains doivent souvent supporter des coûts de capital plus élevés que d’autres économies présentant des profils similaires, il est difficile de déterminer avec certitude dans quelle mesure cette prime de risque dépend de perceptions déformées et dans quelle mesure, au contraire, de risques politiques et structurels réels, souvent présents, dans de nombreux pays du continent.
En juin dernier, le Conseil des gouverneurs de la Banque africaine de développement (BAD) avait appelé à Nairobi (Kenya), à la création d’une agence de notation africaine, afin de permettre aux pays africains de bénéficier davantage de financements pour leur développement socio-économique. « Le Conseil de gouverneurs a souligné aujourd’hui la nécessité de créer une agence africaine de notation, pour une évaluation juste et appropriée des opérations souveraines et non souveraines au continent », avait alors souligné le président du groupe de la BAD, Akinwumi Adesina. L’objectif principal de ce type d’institution « n’est pas de concurrencer les agences de notation internationales, mais d’instaurer une nouvelle culture d’évaluation qui prend en considération les différentes spécificités des économies africaines », avait-il dit. Il est par conséquent, temps que l’Afrique longtemps marginalisée, se prenne en charge par ses propres moyens d’autant que le continent ne manque pas de compétences dans tous les domaines.
A. M.