L'Algérie de plus près

Le roi Perrichon, la haine de l’Algérie et le mirage de la « normalisation »

Par Mohammed Koulal*

L’Algérie n’est pas uniquement une expression géographique mais un programme établi pour une économie et une armée fortes.

Houari Boumediene

Tout le monde s’acharne contre l’Algérie, tout le monde la critique, tout le monde veut la défier. Ainsi soit-il ! Puisqu’il s’agit de la nature humaine, nous l’acceptons si et seulement cela relève d’une critique objective permettant au pays de se développer dans les domaines de la science, de l’économie ; enfin du progrès social et de la puissance de l’État.

Malheureusement, on constate que le mensonge et la désinformation deviennent le symbole d’une puissance éphémère et encore moins un paramètre de développement chez les uns et le miroir d’une haine cachée chez les autres ; le tout dans une société inconsciente de son état « moribond ».

Il y a des comportements qu’on peut justifier et faire admettre aux autres parce qu’ils se rapprochent de la raison et du sensé, mais les gestes provocateurs d’un malaise général allant à l’ingratitude envers son bienfaiteur prouvent non seulement la bassesse mais encore plus la lâcheté. Dans le temps et dans l’espace, l’Algérie patrie des guerriers et des martyrs, a toujours été en faveur de la réconciliation entre les peuples, en plus de fournir des aides matérielles et financières aux peuples qui se disent « frères ». Mais les gestes d’inimitié envers l’Algérie relèvent d’un complexe difficile à surmonter pour nombre de provocateurs.

En effet, à défaut de créativité et d’intelligence collectives, voilà que les atavismes réapparaissent chez des sociétés quasi-primitives qui fondent leur morale sur le mépris de l’autre, sur le futile, l’aléatoire et, surtout, l’ingratitude sont leur fondement. 

Comment peut-on qualifier cette attitude ? D’inconscience ? Certes oui. Devant un tel comportement, je refuse d’être africain car je m’attendais à un geste de bien en retour mais je n’ai vu que le mal en contrepartie. Des États ont « instauré » la haine envers l’Algérie, l’exemple du consul marocain à Oran instruisant ses concitoyens en ce sens est plus qu’édifiant alors que le gaz algérien alimentait le royaume additivement aux 56 millions de dollars versés chaque année au trésor marocain. Cela est la marque de fabrique des ingrats.

Le beurre, l’argent du beurre, la réciprocité selon le Makhzen

Le comportement de Mohammed 6 (et son gouvernement) fait rappeler le complexe de Perrichon, héros d’une comédie qui finit par prendre en haine l’homme qui l’a retenu au bord d’un précipice car la seule vue de son sauveur le prive du mérite exclusif de son exploit et qu’il ne doit pas la vie à sa vaillance. Le plus ridicule (si l’on puisse dire) est le fait d’imputer la décadence socio-économique du royaume à la fermeture des frontières terrestres, aériennes et maritimes de l’Algérie. Notre pays l’a fait non pas dans un cadre répressif ou revanchard mais prévenir les risques sécuritaires suite à la « normalisation » des relations du royaume chérifien avec l’entité sioniste et la conclusion de traités militaires avec des puissances occidentales pour assurer la sécurité du trône en difficulté. En réalité, le soutien occidental, notamment celui de la France au Maroc, est motivé par des intérêts économiques et stratégiques.

Les peuples africains, conscients de l’exploitation de leurs richesses naturelles, se sont soulevés contre « les marionnettes » et exigeaient le départ de ces exploitants voire des militaires tout en hissant l’emblème algérien. Un coup dur et la riposte fut de soutenir la thèse du Maroc quant à l’avenir du Sahara occidental. Pour mieux cerner cette politique française plus qu’hypocrite envers l’Algérie, voilà ce que révèle Sarkozy dans son livre « le temps des tempêtes : « Au moins quand je suis à Rabat, le roi ne me reproche pas le protectorat ». Il n’évoque même pas d’entretien politique ou économique mais, quand il est question d’Algérie, voici son aveu : « Je tenais à cette prise de contact avec le Président Bouteflika tant j’étais conscient de la susceptibilité à fleur de peau de mon interlocuteur… des Algériens toujours suspicieux s’agissant de leur indépendance ». « J’étais toujours ému de le rencontrer car, à mes yeux, il demeurait l’un des derniers « dinosaures du XXè siècle », a-t-il ajouté. Ou encore : « En sa compagnie j’avais l’impression de consulter une bibliothèque de l’histoire contemporaine ».

Si j’ai évoqué le défunt Président, c’est dans le seul but de mettre en évidence que le pouvoir algérien (peu importe la tendance politique) ne négocie point sa souveraineté encore moins renier l’histoire de son pays faite de sueur et de sang. Enfin, son mea culpa quant à l’article de Jean Daniel du Nouvel Observateur : « C’est la première fois que j’entends un représentant de la France abandonner, vis-à-vis de l’Algérie, l’habituelle attitude de paternalisme complexé. Jean Daniel avait bien compris que je voulais que nous traitions avec l’Algérie de puissance à puissance en nous tournant vers l’avenir ».

Un régime décadent

Nous sommes un peuple qui a enduré les guerres, qui s’est sacrifié pour sa liberté et son indépendance. Un peuple qui se veut rebelle contre la l’exploitation humaine et l’asservissement. Les guerres à travers des siècles ont forgé l’Algérien, elles ont fait de lui l’avocat des damnés de la terre. Il ne peut rester passif quant au génocide des Palestiniens ; il s’oppose à l’asservissement du peuple Sahraoui par une monarchie décadente qui va à l’encontre de tous les traités onusiens et considérant le Sahara Occidental comme sien bien qu’il soit inscrit depuis 1963 sur la liste des territoires non-autonomes en voie de décolonisation par la 4e commission des Nations Unies dite des « politiques spéciales et de décolonisation ».

Toujours dans ce cadre, le président Français Mitterrand déclarait : « Juste à la prise du pouvoir, j’ai conseillé au roi du Maroc l’autodétermination du Peuple Sahraoui tout en justifiant que ce territoire n’a jamais été un territoire marocain ». Faut-il aussi mentionner la dérive du régime marocain en créant un ennemi « fictif » afin de détourner l’opinion marocaine quant à la décadence socio-économique. Cette position ridicule, additivement à la normalisation avec l’entité sioniste, devenue un « frère adoré », ont fait réagir non seulement le pouvoir algérien mais tout un peuple pour une rupture tous azimuts. Puisque l’Algérie (peuple, gouvernement et armée) est considérée comme ennemi alors agissons en tant que tel.

Une politique servile de renoncement Pour ce qui est des musulmans en général, ils considèrent que l’islam se limite au seul accomplissement des cinq rites alors qu’il est ordonné d’accomplir les bonnes œuvres. Toutes les qualités morales, soient-elles collectives ou individuelles, ont été révélées dans le Saint Coran ce qui a permis à l’Islam par le biais de ses Hommes d’être accepté en dehors de l’Arabie non pas par la force mais par la discipline et le savoir de ces mêmes Hommes. En se singularisant par rapport au reste des pays musulmans, le Maroc, gouverné par « l’émir des croyants », prouve une nouvelle fois le mépris de son peuple endoctriné, aveugle soumis et indiscipliné (de la bouche même de son Premier ministre)

Il est donc clair que sans la discipline et le savoir on ne peut prétendre à un quelconque avancement vers le progrès et rattraper le temps perdu dans le malentendu perpétuel, la stérilité et l’anarchie. Malheureusement, la terre de ce Maroc est devenue un territoire arable pour le mensonge, la rumeur et encore plus la corruption et l’escroquerie à tous les niveaux. Un tel comportement ne peut être la cause que de deux situations : la révolution ou le chaos. Le peuple marocain a préféré le chaos jusqu’à supplier l’ouverture des frontières qui ne peuvent l’être que par référendum par le peuple algérien et, d’avance, c’est NIET. L’Algérie n’est plus de « vache laitière », le réveil du « taureau » aurait pour conséquence d’interdire à quiconque de pénétrer dans la prairie. Le messie a pu guérir grâce à Dieu les aveugles, les lépreux mais jamais les sots qui croient aux balivernes d’un roi lunatique (tout le temps sous effet des drogues). L’ouverture des frontières tant demandée par le Maroc causerait sans aucun doute une hémorragie néfaste pour l’Algérie : introduction massive de drogues, contrebande de carburants, produits alimentaires et médicaments). Fini l’altruisme algérien !

Mohammed KOULAL

*Avocat  à la Cour de Relizane

*Agréé à la Cour Suprême et au Conseil d’Etat

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