L’Assemblée générale des Nations Unies a décidé de faire du 16 novembre la Journée internationale du régime méditerranéen, a annoncé vendredi la FAO dans un communiqué. Cette décision est une initiative bienvenue qui aide à faire mieux connaître et reconnaître l’importance d’une alimentation saine, de la durabilité et des traditions rattachées à des territoires donnés pour la sécurité alimentaire et l’amélioration de la nutrition, deux aspects qui sont au cœur du mandat de la FAO, a précisé celle-ci. “La résolution de l’Assemblée générale a été présentée par l’Italie au nom d’un groupe central de pays méditerranéens, principaux auteurs de la résolution (…) et élaborée de manière à contribuer aux objectifs de développement durable (ODD)”, selon le communiqué.
Pour la FAO, cette reconnaissance est l’occasion de souligner la façon dont ces régimes territoriaux – qui sont ancrés dans une histoire et dans une économie locale et tiennent compte des ressources et des limites en matière de climat et d’environnement sur le long terme – peuvent être bénéfiques pour la santé humaine et la durabilité, tout en contribuant à répondre à certains enjeux tels que les pertes excessives d’aliments et le problème croissant de l’obésité, a-t-on ajouté. “Les activités et les plans mis en place dans le cadre de la Journée internationale du régime méditerranéen mettront à l’honneur la diversité des bonnes habitudes alimentaires dans le monde, implantées dans des traditions locales” a indiqué la FAO qui “cherche à maintenir ces régimes alimentaires en travaillant avec les pays: elle leur apporte une assistance technique, encourage la coopération internationale et sensibilise à l’importance d’une production alimentaire diversifiée – d’origine végétale, animale ou aquatique – pour que chacun puisse se procurer et consommer des aliments sains.” L’Organisation collabore depuis longtemps avec son pays hôte, l’Italie, pour préserver et protéger le régime méditerranéen dans la région d’où il est originaire, a-t-on souligné.
Caractéristiques, importance et menaces
Les bienfaits du régime méditerranéen pour la santé sont bien connus depuis les années 1960, après la publication de l’étude révolutionnaire d’Ancel Keys dans laquelle il rendait compte de son effet protecteur contre les maladies cardiovasculaires, a rappelé la FAO. Ce régime est aussi “corrélé à une incidence plus faible du diabète, de certains cancers et de la dépression”, a-t-elle ajouté. Il y a déjà plus de 10 ans, l’UNESCO a inscrit le régime méditerranéen sur la liste du patrimoine culturel immatériel, soulignant son importance culturelle, nutritionnelle et sociale. Si le régime méditerranéen prend différentes formes localement, les principes fondamentaux sont les mêmes: il repose en premier lieu sur l’utilisation de fruits et de légumes frais, privilégie les céréales complètes, les noix, les légumineuses et l’huile d’olive, et se caractérise par une consommation modérée de produits de la mer, de volaille, de laitages, de viande et d’œufs et une consommation limitée de sucreries, selon l’agence. A cette occasion, la FAO dit qu’elle met actuellement au point “une plateforme de connaissances appelée SABIR, destinée à réunir des ressources clés au sujet du régime méditerranéen et des avantages qui découlent des principes de ce type d’alimentation pour la nutrition, la santé et l’environnement”. Pour la FAO, Il a été amplement démontré que cet héritage est en déclin, menacé par la mondialisation, l’urbanisation, les nouvelles habitudes de consommation et les nouveaux modes de vie.
Aujourd’hui, bon nombre de pays du pourtour méditerranéen sont eux aussi confrontés à des taux d’excès pondéral et d’obésité supérieurs à la moyenne chez les enfants comme chez les adultes. “Au cœur du régime méditerranéen et de bien d’autres régimes ainsi rattachés à un territoire, il y a une institution sociale, mobilisant toute une gamme de compétences, de connaissances, de rituels, de symboles et de traditions liés à la culture et à la récolte, à la pêche, à l’élevage, à la conservation, à la transformation, à la cuisine et plus particulièrement à la convivialité dans le partage et la consommation de nourriture”, a-t-on précisé. Cette institution repose sur un système social intégré dans lequel l’hospitalité, le dialogue interculturel et les modes de vie se placent sous le signe de la diversité. Le rôle prépondérant des ingrédients frais suppose des interactions plus fréquentes et à petite échelle, tant informelles que fondées sur les mécanismes du marché, ce qui favorise des chaînes d’approvisionnement plus courtes, a-t-on ajouté. En instituant cette Journée internationale, la FAO espère faire mieux connaître ce régime, accroître les investissements en sa faveur et encourager les initiatives préservant une alimentation saine et les traditions sociales et pratiques de production qui en sont la clé, a-t-on conclu.
A. M.