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El Karimia : l’huile de table introuvable sur les étals 

L’huile de table fait défaut dans les supérettes et épiceries à El Karimia, comme dans la quasi-totalité des localités avoisinantes. Une situation plus qu’embarrassante pour les familles et les artisans dont l’activité repose essentiellement sur l’huile de table, à l’exemple des pâtissiers et producteurs de gâteaux traditionnels, fast-food, restaurants populaires, etc. Cette rupture subite des stocks d’huile de table sur le marché n’est pas pour rassurer les consommateurs, qui craignent une flambée des prix et oblige les gens à la débrouillardise. Cela s’est passé plusieurs fois ces dernière années, laissant un goût amer chez le citoyen, perturbant la sérénité apparente de ces derniers mois.

Comment cela s’est produits et quels sont les mécanismes qui ont provoqué la pénurie alors que les usines algériennes produisent de l’huile de table en quantité et en qualité ? Déjà, les accusations fusent, cherchant à designer le vrai coupable. Et évidemment, personne ne trouve grâce chez la vox-populi qui pointe du doigt à la fois le consommateur, le commerçant, le grossiste et même les industriels.

Ainsi, pour les commerçants, le citoyen est le premier responsable de cette pénurie en raison de cette tendance maladive tendance à acheter et stocker des quantités importantes d’huile de table dès que souffle les rumeurs sur une probable pénurie ?

Les grossistes s’en lavent les mains et affirment que les files d’attente devant les dépôts sont importantes, ce qui créent des tensions palpables tant sur le moral des gens que sur la régulation du marché.

Ali, artisan pâtissier, qui excelle dans la préparation des gâteaux orientaux et traditionnels), avoue qu’il s’agit là d’un vrai casse-tête pour son activité : « Tout mon travail repose sur l’utilisation de l’huile de table, et pour vous donner une idée du volume de consommation, j’ai besoin de cinq à six bonbonne de cinq litres chaque jour. Cette pénurie m’a obligé à utiliser deux bonbonnes seulement, ce qui s’est répercuté sur mon chiffre d’affaire. Je travaille à moitié quoi. !

Sid Ali, propriétaire d’un fast–food déclare qu’il vit la croix et bannière pour se débrouiller de l’huile de table. « C’est vraiment honteux ce qu’il nous arrive. Au lieu de s’occuper utilement, on passe parfois notre temps à sillonner la ville dans l’espoir de dénicher un bidon d’huile. » 

Pour Abderrahim, fonctionnaire souligne qu’il est peu probable de trouver l’huile de table chez le commerçant du coin. « Si tu réclames ce produit, on te conseille de venir tel ou tel jour faire la que leu-leu. Je trouve cela anormal et inadmissible pour les travailleurs qui ne peuvent ainsi rejoindre leur poste à l’heure. Moi, je travaille le matin, dois-je attendre des heures en fin d’après-midi dans ces fameuses chaines sans être sûr de trouver leproduit recherché ? Que faire alors que patienter et se fier à sa bonne étoile ».

Mostefa Mostefaï

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