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Waada de Sidi M’hamed Benaouda (Relizane) : de la joie, du spectacle… et quelques ratés

La waada de Sidi M’hamed a officiellement débuté ce 30 septembre, drainant un nombre incalculable de fidèles et de visiteurs. Face à l’afflux des citoyens venant de plusieurs wilayas de l’ouest, surtout les amoureux de la fantasia qui se déplacent sur des centaines de kilomètres pour admirer les prouesses hippiques des cavaliers formés à la traditionnelle, et des adeptes des confréries religieuses du pays dont les mausolées et cénotaphes essaiment à travers toute la wilaya de Relizane, la gendarmerie nationale a déployé les grands moyens pour faciliter la circulation. Ses éléments ont été déployés le long du chemin de wilaya n° 13, à l’entrée et la sortie de Sidi M’hamed Benaouda et aux alentours du « malaab », le champ de course où se produisent les « alfa » de cavaliers, souvent très jeunes mais maitrisant à la perfection l’art de l’équitation. Les gendarmes, postés à des endroits stratégiques, veillent à la sécurité et la quiétude des visiteurs.

Il faut dire aussi que l’Assemblée Populaire Communale a pris les devants en procédant à l’aménagement de plusieurs aires de stationnement, souvent sur des champs céréaliers appartenant à des particuliers. Ces parkings éphémères sont gérés par des jeunes gardiens. Il faut débourser 200 DA pour un stationnement à côté du champ de course, ou des « tentes » où se produisent les grands maitres du chant « bédoui », un peu moins dans les rues principales de l’agglomération où des familles entières viennent chercher la « baraka » des saints hommes de Dieu dont les mausolées et cénotaphes essaiment la wilaya de Relizane.  

Beaucoup de citoyens ont effectué l’escalade du piton rocheux où se dresse la « kouba » de Sidi M’hamed Benaouda. Une montée difficile qui exige de gros efforts. Nous avons vu plusieurs personnes âgées se faire aider par plus jeunes pour affronter la dernières marches abruptes et glissantes qui mènent au somment de la colline rocheuse. Pour elles, il est essentiel de visiter les lieux où, dit-on, le saint homme de Dieu se retirait pour ses méditations.

Cette année, le nombre de visiteurs est en baisse par rapport aux années précédentes en raison des contraintes qu’imposent la rentrée scolaire aux chefs de famille. Selon des élus de l’APC, beaucoup d’habitués n’ont pu faire le déplacement. « Si la fête s’était tenue pendant le week-end, l’entrée et la sortie de la ville deviendraient impossibles pour les automobilistes et conducteurs de bus », nous assure-t-on. Fort heureusement pour nous, nous avons effectué le trajet de Bormadia au centre du village de Sidi M’hamed Benaouda, soit une distance de moins de 20 kilomètres, en quelques minutes seulement. Au retour, vers 21h, les choses étaient beaucoup plus compliquées à cause du départ massif des visiteurs.

Vers 15h, les barrières qui délimitaient le champ de course sont noires de monde. Des visiteurs, très nombreux d’ailleurs, ont bravé les consignes de sécurité pour se placer carrément à l’intérieur du terrain, gênant spectateurs et cavaliers et ne souciant guère de leur sécurité. La faute revient indubitablement aux organisateurs qui n’ont pu empêcher ce genre de dépassement.

Cette année, les cavaliers étaient en surnombre, ce qui a provoqué une certaine anarchie quant aux passages des « alfa ». Chaque groupe devait attendre son tour plusieurs minutes durant, et cette attente provoquait l’énervement des chevaux. Quelques groupes ont dû quitter les lieux après avoir effectué quelques cavalcades et tiré quelques salves de baroud. Peut-être qu’il faudrait, la prochaine année, limiter le nombre de participants mais aussi et surtout imposer des règles plus strict de sécurité. De même qu’il faudrait annoncer les noms des « alfa » et de leurs chefs, pour une meilleure médiatisation des écoles d’équitation traditionnelle.

Enfin, comme d’habitude, les marchands de confiseries traditionnelles, fruits de saison, de jouets et de brocante étaient présents en nombre aux côtés des bonimenteurs et autres guérisseurs dont certains vantaient les vertus de l’eau du paradis, un élixir capable de redonner la vue aux déficients visuels, de soigner les problèmes de prostate ou d’améliorer des performances sans recourir aux médications vendues en pharmacie.

Le Chélif

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