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Méditerranée : Plus de 100 migrants clandestins tués lors de deux naufrages au large de la Libye

L’Organisation internationale pour les migrations (OIM) et le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) ont annoncé qu’au moins 100 migrants soudanais sont morts en Méditerranée samedi et dimanche derniers, lors de deux incidents distincts au large des côtes libyennes. L’OIM a signalé mardi 16 septembre qu’au moins 50 personnes avaient péri en Méditerranée deux jours plus tôt. Un bateau transportant 75 migrants soudanais a pris feu au large des côtes libyennes, provoquant son naufrage, selon l’agence des Nations Unies. Cette source a ajouté que « l’OIM a fourni des soins médicaux vitaux aux 24 rescapés », appelant à « une action urgente pour mettre fin à de telles tragédies en mer ». Le bateau avait appareillé de Tobrouk, dans l’est de la Libye, dans l’espoir de rejoindre la Grèce.

« Ils sont tous Soudanais »

De son côté, le HCR en Libye a annoncé mercredi soir qu’« un incident tragique s’est produit au large de Tobrouk samedi 13 septembre, lorsqu’un bateau transportant 74 personnes, en majorité des réfugiés soudanais, a chaviré. »

Des dizaines de migrants disparus

L’agence a précisé que « seules 13 personnes ont survécu et des dizaines sont toujours portées disparues. » Elle n’a pas fourni plus de détails, mais a présenté ses condoléances aux familles des victimes. Le site InfoMigrants, citant un employé de la Fondation Transit Migrant Aid and Humanitarian Services, basée à Tobrouk, a déclaré n’avoir reçu aucune information concernant un bateau en feu, mais a confirmé qu’un bateau de migrants transportant 74 migrants avait coulé. Il a expliqué : « Les autorités libyennes ont secouru 14 migrants et récupéré un corps. Après leur arrivée ici, nous en avons envoyé deux à l’hôpital, et l’un d’eux est décédé. Le total pour la première journée s’élève donc à 13 migrants sauvés et deux morts. » Selon la même source, quatre corps ont été retrouvés lundi, huit hier et six aujourd’hui. Il a ajouté : « Les vagues continuent de charrier leurs corps, et ils sont tous soudanais. »

La route de Tobrouk…

La Libye, en proie au chaos depuis la chute de Kadhafi en 2011, reste un point de départ pour de nombreux migrants africains cherchant à rejoindre l’Europe, notamment depuis les côtes grecques et italiennes. Avec le renforcement des contrôles aux frontières au large de la côte ouest de la Libye, menant vers l’Italie, l’utilisation de la route migratoire orientale, reliant Tobrouk, dans l’est de la Libye, à la Crète, s’est intensifiée ces derniers mois. Dans son dernier communiqué de presse de juillet, Frontex, l’agence européenne de gestion des frontières, a évoqué un « nouveau corridor migratoire » entre l’est de la Libye et la Crète, également connu sous le nom de « route de Tobrouk ». L’agence européenne a averti que « le nombre d’arrivées irrégulières en Crète depuis la Libye a dépassé les 10 000 personnes depuis le début de l’année, soit plus de quatre fois le total de l’année précédente ». La route migratoire vers les îles grecques de Gavdos et de Crète, au sud de la Grèce, part du nord de la Libye, en particulier de Tobrouk.

Suspension des demandes d’asile

La Grèce suspend les demandes d’asile aux migrants

Ces chiffres concordent avec ceux de l’ONU. Selon le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés, près de 11 500 migrants d’Afrique du Nord sont arrivés en Crète cette année au 7 septembre. Afin de tenter d’endiguer ces flux, Athènes prévoit de déployer trois navires de guerre au large des eaux libyennes. Le gouvernement grec a également annoncé son intention de signer un accord avec Tripoli, similaire à celui conclu en 2017 avec l’Italie, confiant aux autorités libyennes la mission d’intercepter les migrants en mer. Ce partenariat a commencé à prendre forme cet été avec les premières formations dispensées par la Grèce aux garde-côtes libyens en Crète. La Grèce a également décidé de durcir les restrictions législatives, de sorte que les migrants d’Afrique du Nord (c’est-à-dire de Libye) arrivant en Crète ne peuvent plus demander l’asile en Grèce. Cette suspension temporaire des demandes d’asile est en vigueur depuis juillet.

R. I.

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