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Génocide israélien à Gaza : l’armée sioniste cible délibérément les journalistes

Des responsables de l’ONU et des organisations de défense des droits des journalistes ont condamné lundi l’assassinat par Israël de six journalistes et assimilés dont quatre exerçant pour le chaîne qatarie Al Jazeera. L’attaque visait une tente de journalistes près de l’hôpital Al-Shifa à Gaza, au nord de la bande de Gaza. “Cet assassinat israélien constitue une violation flagrante du droit international humanitaire et des normes et traditions du monde libre. Il s’inscrit dans le cadre des attaques répétées de l’occupation israélienne contre les journalistes dans la bande de Gaza, qui subit une guerre d’extermination israélienne depuis près de deux ans”, a réagi la chaîne qatarie.

De son côté, Stéphane Dujarric, porte-parole du Secrétaire général de l’ONU, a souligné dans un entretien à la chaîne, qu’”à Gaza et partout ailleurs, les professionnels des médias doivent pouvoir exercer librement leur métier sans être pris pour cible”. Il a ajouté que “l’ONU enquêtait sur le ciblage des journalistes dans le nord de la bande de Gaza”, soulignant qu’elle “avait toujours condamné très clairement tous les assassinats de journalistes”. Pour sa part, le secrétaire général adjoint du Syndicat national des journalistes de Grande-Bretagne a qualifié de “choquant” le meurtre des journalistes, les considérant comme “une cible israélienne manifeste”. Il a souligné que le meurtre de journalistes constitue “un nouvel acte horrible dans la guerre contre le journalisme dans la bande de Gaza”.

Dans un précédent entretien avec Al Jazeera, la rapporteuse spéciale des Nations Unies, Irene Khan, a condamné l’assassinat des correspondants d’Al Jazeera et a appelé Israël à “rendre des comptes”. Mme Khan a également appelé “les gouvernements à lier la déclaration de reconnaissance d’un État palestinien à la fin des massacres à Gaza”, et a exhorté “les pays occidentaux à intervenir pour mettre fin aux assassinats de journalistes”.

Anas-al-Sharif, un des journalistes tués à Gaza

Crime de guerre

L’avocat Abdel Majid Merari, directeur du département Moyen-Orient et Afrique du Nord de l’AFDI (Organisation des droits de l’homme) et membre de l’équipe juridique représentant les victimes de l’occupation israélienne devant la Cour pénale internationale, a déclaré que “l’assassinat des journalistes constituait un crime de guerre”. Il a appelé la Cour pénale internationale à “émettre un mandat d’arrêt contre les personnes impliquées dans cet assassinat.” D’autre part, l’American Press Club a exprimé sa tristesse suite à l’assassinat de ces journalistes à Gaza. Le président de l’American Press Club a appelé à mener “une enquête approfondie et transparente” sur les circonstances de l’assassinat.

Allégations sionistes sans preuves

Le Comité pour la protection des journalistes a exprimé sa consternation face à l’assassinat des correspondants de presse par Israël à Gaza. Le Comité a déclaré dans un communiqué que l’équipe d’Al Jazeera avait été tuée lors d’une attaque contre une tente utilisée par des journalistes à Gaza. Il a déclaré que la pratique israélienne consistant à qualifier les journalistes de terroristes sans fournir de preuves crédibles soulève de sérieuses questions quant à ses intentions, rappelant que les journalistes sont des civils et ne devraient jamais être pris pour cible, et que les responsables de ces crimes doivent rendre des comptes. De son côté, Sara Quodah, directrice régionale du Comité pour la protection des journalistes, a également déclaré que la pratique israélienne consistant à qualifier les journalistes de terroristes sans fournir de preuves crédibles soulève de sérieuses questions quant à ses intentions et au respect de la liberté de la presse. Ces juges ont ajouté que les journalistes sont des civils et ne devraient jamais être pris pour cible, et que les responsables de ces crimes doivent rendre des comptes.

« Couverture des massacres »

En Palestine, le Syndicat des journalistes palestiniens a fermement condamné l’assassinat odieux des journalistes à Gaza. De son côté, le bureau des médias du gouvernement à Gaza a confirmé que l’assassinat par Israël de six journalistes, « est le prélude au plan criminel de l’occupation visant à dissimuler les massacres passés et futurs qu’il a perpétrés et qu’il entend perpétrer dans la bande de Gaza ».

Al Jazeera condamne

Al Jazeera a condamné avec la plus grande fermeté l’assassinat de ses correspondants à Gaza. La chaîne a déclaré que l’ordre d’assassiner Anas al-Sharif, l’un des journalistes les plus courageux de Gaza, et ses collègues était une tentative désespérée de faire taire les voix en prévision de la mise en œuvre du plan d’occupation de Gaza. Al Jazeera Media Network a tenu l’armée israélienne et son gouvernement pour “responsables du ciblage et de l’assassinat de son équipe, après que de nombreux responsables et porte-parole de l’armée israélienne ont incité et appelé à plusieurs reprises à prendre pour cible le courageux journaliste Anas al-Sharif et ses compagnons”. Al Jazeera a appelé la communauté internationale et toutes les organisations internationales concernées à prendre des “mesures décisives” pour mettre fin à ce génocide en cours et au ciblage délibéré des journalistes. La chaîne a souligné que “l’impunité et l’incapacité à traduire les assassins en justice permettent à Israël de poursuivre sa brutalité contre les témoins de la vérité”. Le nombre de journalistes tués dans la bande de Gaza s’élève à 237 depuis le début du génocide perpétré par Israël le 7 octobre 2023, selon le Bureau des médias du gouvernement de la bande de Gaza.

A. M.

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