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Un étudiant met au point un appareil en terre cuite… qui transforme l’eau de mer en eau potable

C’est un alambic en terre cuite conçu par un étudiant français qui transforme l’eau salée en eau potable : il fonctionne sans électricité et peut être produit localement avec des matériaux simples, ont rapporté lundi les médias. En Martinique, territoire français d’outre-mer des Caraïbes, un étudiant a créé quelque chose qui pourrait vraiment faire la différence : un petit appareil en terre cuite capable de dessaler l’eau de mer en eau potable, sans électricité ni technologie complexe. Une idée low-tech, simple, mais incroyablement efficace. Conçu par Tanguy Delaunay-Belleville, étudiant à l’École Supérieure d’Arts Appliqués de Bourgogne, il a su allier tradition artisanale et ingéniosité pour répondre à un véritable problème : la pénurie d’eau dans les zones côtières et insulaires. Le projet a déjà remporté plusieurs prix et est en lice pour le Prix James Dyson 2025 .

L’appareil se compose de deux récipients en céramique réfractaire et d’un couvercle conique. Il suffit de verser de l’eau de mer dans le premier récipient et de la chauffer avec une source de chaleur naturelle, comme le soleil. L’eau s’évapore, laissant derrière elle sel et impuretés. La vapeur monte, se condense sur le couvercle et s’écoule dans le second récipient, où elle se transforme en eau propre et potable. En résumé, il s’agit d’un distillateur solaire quasiment gratuit.

Tanguy a développé le premier modèle d’un litre à partir de simples croquis, de maquettes en carton et de dessins en 3D. Grâce à une technique de moulage semi-industrielle, il a ensuite obtenu un prototype reproductible à grande échelle. Mais ce n’est pas tout : la production fait appel à des artisans locaux, céramistes et potiers, valorisant ainsi le savoir-faire traditionnel et créant des emplois dans la région. World Wide Water a convaincu non seulement le jury du concours, mais aussi les financeurs.

Le projet a remporté le Tremplin Martinique de la French Tech, obtenant une subvention pour l’innovation durable, et a déjà levé plus de 100 000 € de financement, selon ces sources. Tanguy recherche désormais un partenaire pour améliorer les aspects techniques et commerciaux et déployer cette invention là où elle est le plus nécessaire. Des pays comme l’Inde, déjà touchés par de graves crises de l’eau, ont manifesté un intérêt concret. L’avantage, c’est qu’il ne nécessite aucune technologie avancée. Il suffit de soleil, d’eau de mer et d’un peu de terre cuite. Cet appareil est donc idéal pour les zones isolées, pauvres ou soumises à un manque d’eau. Ce n’est pas de la science-fiction : c’est déjà une réalité.

R. E.

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