Le Secrétaire général des Nations Unies, António Guterres, a ouvert, lundi, la troisième Conférence de l’organisation sur l’océan (UNOC3) à Nice (France) en déplorant l’effondrement du lien entre l’humanité et la mer. « L’océan est notre bien commun par excellence », a déclaré António Guterres devant les chefs d’État et de gouvernement réunis à cette occasion. « Pourtant, nous sommes en train de le piller ». Le Secrétaire général a énuméré les menaces qui pèsent sur le milieu marin, à savoir “l’absorption de 90 % de la chaleur excédentaire liée aux émissions de gaz à effet de serre, la surpêche, le réchauffement, la pollution plastique, l’acidification des eaux”. Il s’est également alarmé e citant les récifs coralliens qui blanchissent, les stocks de poissons qui s’amenuisent, et la montée du niveau de la mer qui pourrait « submerger les deltas, détruire les récoltes et engloutir les littoraux, menaçant la survie même de nombreuses îles ».
Plus de 120 pays participent à cette conférence de cinq jours, co-présidée par la France et le Costa Rica, sous le signe d’une prise de conscience : la santé des océans est indissociable de la stabilité du climat, de la sécurité alimentaire et de la justice environnementale.
À l’issue de ce sommet mondial, il s’agira d’accélérer “la ratification du traité historique sur la haute mer adopté en 2023, dit BBNJ, pour la biodiversité au-delà des juridictions nationales”.
Soixante ratifications sont nécessaires pour son entrée en vigueur. Selon des sources proches de cette rencontre, une cinquantaine de ratifications ont déjà été déposées et quinze pays se sont formellement engagés à les rejoindre.
Autres défis de ce sommet, la finalisation d’un accord mondial contre la pollution plastique, sur les financements océaniques et sur l’encadrement de l’exploitation minière en haute mer. Des centaines de nouveaux engagements volontaires sont attendus, dans la continuité des 2.000 promesses formulées depuis la première conférence sur l’océan, en 2017.
Les échanges se concluront par une déclaration politique et par la présentation d’un « Plan d’action de Nice pour l’océan », en cohérence avec le Cadre mondial pour la biodiversité de Kunming-Montréal, adopté en 2022, qui vise à protéger 30 % des milieux terrestres et marins d’ici à 2030, selon des sources proches de la rencontre.
« Les grands fonds ne peuvent pas devenir un Far West », a averti António Guterres qui a pris part au sommet dit l’’Afrique pour l’océan. « Avec plus de 30 000 kilomètres de littoral et 38 États côtiers, l’Afrique est une puissance maritime », a-t-il rappelé à cette occasion, plaidant pour un partenariat mondial plus équitable face au changement climatique, qui « ravage » les rivages africains, mais dont le continent « n’est pourtant pas responsable ».
A. M.