L’occupation sioniste arme des milices locales à Gaza pour l’aider à combattre la résistance palestinienne et détourner l’aide humanitaire dans le cadre de sa guerre de famine contre les civils. Cet état de fait a été récemment reconnu par le criminel de guerre présumé Benyamin Netanyahu qui a confirmé les déclarations d’un « député » de l’occupation, le nommé Avigdor Lieberman, ex-ministre de la Défense de l’entité, ayant révélé à la chaîne publique israélienne Kan que le gouvernement « donnait des armes à un groupe de criminels et de malfaiteurs ». Le mouvement Hamas a indiqué que « cet aveu officiel prouve une coordination claire entre les voleurs et les collaborateurs de l’occupation et de l’armée ennemie dans le pillage de l’aide ». Selon ce mouvement, « l’armement par l’occupation des gangs criminels dans la bande de Gaza est un outil pour mettre en œuvre la famine et le vol systématique de l’aide humanitaire ».
Il ajouté que « l’occupation ne se contente pas de mener des massacres de masse, mais organise en plus des opérations de vol et de famine pour briser la volonté de notre peuple et influencer son environnement de résistance ». Les médias sionistes citant des sources de sécurité de l’occupation ont rapporté que la milice dite « Abou Chabab s’est récemment tournée vers des opérations offensives contre le Hamas ». Sur ce personnage, Amjad al Chawa, directeur du réseau des ONG de Palestine (PNGO), a indiqué aux médias: « Cet homme est connu dans la bande de Gaza. Avec son groupe d’hommes armés, il coupait les routes et s’emparait de l’aide humanitaire qui entrait. Il dressait des barrages sur la route Salaheddine, le tronçon qui se trouve dans la zone de Rafah, et il braquait les camions pour voler de la farine, notamment ».

Un délinquant auteur de nombreux délits
Qui est donc ce chef des Harkis palestiniens recrutés par l’occupant ? Il s’appelle Yasser Abou Chabab. «Il était en prison pour divers délits avant le 4 octobre 2023, mais quand l’armée israélienne a commencé à bombarder les prisons, il a été libéré», disent des sources auprès de la résistance. En novembre 2024, un article du Financial Times citait des membres de sa tribu, les Tarabine, qui l’accusaient de racket. Des ONG ont même assuré au média britannique avoir renoncé à livrer certaines cargaisons pour éviter de payer des « frais de passage » imposés par ses hommes. Amjad al Shawa poursuit : « C’est très bizarre que cet homme se fasse passer pour un grand défenseur de l’aide humanitaire. Cet individu est clairement protégé par l’armée israélienne, car il opère dans une zone qu’elle a déclarée interdite. Il y a d’autres groupes armés qui pillent l’aide humanitaire, à part le groupe d’Abou Chabab. Ce sont les Israéliens qui désignent les itinéraires pour les convois d’aide humanitaire, et donc eux qui les envoient directement vers les coupeurs de route ».
Le quotidien sioniste Haaretz citant en novembre 2024 des ONG humanitaires à Gaza rapporte que l’armée israélienne a « permis à des groupes de pillards de racketter les convois » d’aide humanitaire qui entraient dans Gaza. À la même période, le site d’information Egypt Window a cité une note de l’ONU selon laquelle « l’armée israélienne a permis à ces groupes armés de bloquer et détourner les convois d’aide. »
Des harkis qui se font passer pour des agents de l’Autorité palestinienne
Pour tromper les Palestiniens, Yasser Abou Chabab se réclame de l’Autorité palestinienne, dirigée par Mahmoud Abbas, qui revendique la création d’un État palestinien et qui est en conflit avec le Hamas depuis 2007. Selon le site de la chaîne qatarie Al Jazeera, Yasser Abou Chabab est un Palestinien né en 1993 à Rafah, au sud de la bande de Gaza. Il appartient à la tribu Tarabine. Il a été détenu pour des accusations criminelles avant le 7 octobre 2023 et a été libéré après le bombardement du siège de la sécurité par Israël. Son nom est devenu célèbre après que les Brigades Azzeddine Al-Qassam ont pris pour cible une force de soldats « infiltrés » à l’est de Rafah. On a découvert qu’ils étaient accompagnés d’un groupe d’agents recrutés par l’occupation et directement subordonnés à ce que la résistance a appelé le « gang de Yasser Abou Chabab ». Cette source ajoute que «sa famille descend de la tribu Tarabine, l’une des plus importantes tribus arabes du sud de la Palestine, et ses origines remontent à la tribu Quoraych. Cette tribu s’est installée en Palestine, en Égypte et en Jordanie après les conquêtes islamiques, et ses membres sont concentrés dans la bande de Gaza ».

Un harki collabo d’Israël
Le nom de Yasser est devenu célèbre sur la scène sécuritaire après que les Brigades Al-Qassam, la branche armée du Hamas, ont diffusé, le 30 mai 2025, des images montrant le ciblage d’une force de l’armée israélienne composée de soldats « infiltrés » à l’est de Rafah, dans le sud de la bande de Gaza. Une vidéo montre la force se déplaçant près de la frontière orientale et prenant d’assaut plusieurs maisons palestiniennes. Des combattants Qassam ont ensuite fait exploser l’une des maisons piégées alors que les forces s’y trouvaient, tuant et blessant plusieurs membres. Suite à l’opération, une source sécuritaire au sein de la résistance palestinienne a révélé à Al Jazeera que la force ciblée était un groupe de collaborateurs recrutés par l’occupation, chargés de ratisser les zones frontalières, de surveiller les mouvements de résistance et de piller l’aide humanitaire. La source a indiqué que ce groupe dépendait directement de ce qu’il a décrit comme le « gang de Yasser Abou Chabab », qui opère en coordination avec les forces d’occupation dans la ville de Rafah. Selon les estimations des médias palestiniens, cette milice est composée de 100 à 300 membres, déployés à quelques dizaines de mètres seulement des positions de l’armée d’occupation et opérant avec leurs armes sous la supervision directe de celle-ci. À ses débuts, ce groupe s’est autoproclamé « Appareil antiterroriste », avant de réapparaître le 10 mai 2025 sous le nom de « Forces populaires », indique la chaîne qatarie. Le nom de ce chef harki a été mentionné dans une note interne de l’ONU, citée par le Washington Post, comme « dirigeant du principal groupe responsable du pillage systématique et généralisé de l’aide humanitaire entrant dans la bande de Gaza. » L’individu qui a cherché à exploiter son appartenance tribale pour justifier ses activités, a été désavoué par les notables de sa tribu, soulignant que celle-ci qui « a offert nombre de ses fils en martyrs dans les rangs de la résistance palestinienne, ne peut accepter ceux qui violent les droits humains ou collaborent avec l’occupation ». La déclaration affirme le désaveu de la famille de Yasser et de tous ceux qui l’aident, promettant de le poursuivre et de le traduire en justice, et envisageant le « sacrifice de sang « s’il ne se rend pas et ne se repent pas. »
Abbas M.