Le dernier accord entre les USA et le mouvement palestinien Hamas signé le 14 mai à Doha devait conduire à la libération du prisonnier de guerre, le soldat américano-sioniste Edan Aleksander, en échange de pressions US sur l’occupant sioniste pour qu’il mette fin au blocus de Gaza et autorise l’accès humanitaire dans les deux jours suivant cette libération. C’est Basem Naim, membre du bureau politique du Hamas qui a déclaré à «Drop Site» que l’envoyé de Trump au Moyen-Orient, Witkoff avait promis que le président américain lancerait « un appel public à un cessez-le-feu immédiat à Gaza et à des négociations visant à parvenir à un cessez-le-feu permanent ». Le dirigeant palestinien a expliqué que « c’était un accord », ajoutant que cet engagement avait été pris par « Witkoff lui-même ». A ce sujet, il a souligné : « Si nous libérons Alexander, Trump remerciera publiquement le Hamas pour son geste, obligeant Israël dès le lendemain à ouvrir les frontières et à autoriser l’entrée de l’aide à Gaza, et il appellera à un cessez-le-feu immédiat et à entamer des négociations pour mettre fin à la guerre. » Selon Naim, « Il n’a rien fait de tout cela. Ils n’ont pas violé l’accord. Ils l’ont jeté à la poubelle. » Voilà la triste réalité qui renseigne sur la diplomatie des puissants de ce monde guidés par le seul gain au détriment de la parole donnée.
Selon le site qui a rapporté l’information, cette semaine à Doha, Witkoff et Adam Boehler, l’envoyé spécial de la Maison Blanche pour les prisonniers, ont eu de « multiples discussions » avec les négociateurs israéliens et les médiateurs régionaux du Qatar et de l’Égypte. Bien que les deux responsables américains aient exprimé publiquement leur optimisme quant à une éventuelle avancée, Naim a balayé tout signe d’avancée. Pour lui, cette promesse équivaut à « Zéro ». « Un grand zéro ! » Et d’ajouter : « Ils ont recommencé à parler de la proposition israélienne ou de la proposition israélo-Witkoff, comme si rien ne s’était passé ces deux dernières semaines, y compris la libération d’Alexander, libéré dans le cadre de négociations directes avec les Américains ».
Lundi dernier, le Hamas avait annoncé avoir libéré Edan Alexander « à la suite de contacts avec l’administration américaine ». Vendredi, concluant sa tournée dans le Golfe Persique, Trump a brièvement commenté le conflit de Gaza: « Nous nous intéressons à Gaza, et nous devons nous en occuper. Beaucoup de gens meurent de faim. Beaucoup de gens. Il se passe beaucoup de choses terribles. »
Drop site a indiqué que le dirigeant palestinien a pris note des commentaires de Trump sur la famine à Gaza, mais a rappelé que, la veille, il avait évoqué l’idée d’une prise de contrôle de Gaza par les États-Unis, affirmant qu’il serait « fier » de revendiquer le territoire palestinien et d’en faire une « zone de liberté ». Il a exprimé son scepticisme quant à la conclusion d’un accord si Trump ne fait pas pression sur Israël pour qu’il agisse. « Si [Netanyahou] bénéficie encore de l’impunité des Américains et des pays occidentaux, et que la communauté internationale a le sentiment qu’il peut rompre les accords, alors les négociations sont vaines », a déclaré Naim. « Tant qu’Israël aura les mains libres et se comportera comme un enfant gâté, comme un État voyou, il pourra le faire encore et encore », a-t-il ajouté.
La loi du plus fort est toujours la meilleure, avait écrit Jean de la Fontaine…
A. M.