L’agence du bassin hydrographique Chéliff-Zahrez a organisé ce jeudi 15 mai un forum régional sur la l’économie d’eau, la gouvernance et la préservation des ressources en eau.
Placée sous le thème « L’eau, notre responsabilité : des pratiques agricoles saines pour un avenir sûr », la rencontre a réuni les présidents des chambres d’agriculture, les directeurs des Services Agricoles et les directeurs des Ressources en Eau des wilayas de Chlef, Aïn Defla, Relizane et Tissemsilt.
Les interventions et débats ont porté principalement sur les moyens de valoriser l’eau disponible et sa gestion responsable dans le secteur agricole notamment. L’Etat compte en effet utiliser de manière rationnelle et raisonnée le potentiel hydrique national afin d’atteindre un des objectifs majeurs souhaité par le chef de l’Etat, à savoir porter la superficie agricole irriguée à plus de 3 millions d’hectares outre l’extension des périmètres irrigués existants.
Les participants ont débattu également d’un grand nombre de points sensibles comme la mobilisation et l’utilisation rationnelle des eaux d’irrigation ; ils ont dans ce cadre formulé des propositions pour mettre fin au gaspillage et aux autres abus constatés dans nombre d’exploitations agricoles. Parmi elles, la production de légumes et fruits non stratégiques et très exigeants en eau, à l’instar de la pastèque, la salade et autres cultures agricoles spéculatives même en période de sécheresse.
Pour nombre de participants, l’utilisation des nouvelles technologies d’irrigation et les conseils fournis par les laboratoires et centres de recherche devraient être mis en application par les agriculteurs en raison du déficit en eau enregistré en particulier dans la région du centre-ouest du pays. On apprend qu’actuellement, les volumes d’eau emmagasinés sont très faibles (23% environ) comparés aux capacités théoriques des barrages, retenues et bassins qui se trouvent dans cette région. Raison qui exige le recours à l’eau épurée traitée qui est devenue aujourd’hui une alternative réelle et efficace au présent stress hydrique que connaissent les wilayas sus citées.
M. Belkacem Maraf, directeur de l’Agence du bassin hydrographique Chlef-Zahrez, explique que cette rencontre intervient peu avant le lancement de la campagne d’irrigation agricole et le début de l’été qui, note-t-il, se caractérise par des chaleurs excessives. « Cette journée se veut un moyen de sensibiliser les agriculteurs des quatre wilayas sur la nécessité de rationnaliser l’utilisation de l’eau d’irrigation en adoptant les nouvelles techniques qui ont fait leur preuve ailleurs », a ajouté M. Arab. Il a indiqué par ailleurs que le volume d’eau emmagasiné dans les barrages de la région est assez modeste, atteignant le niveau national qui est de l’ordre de 36%. Notre interlocuteur espère toutefois que la situation va sensiblement s’améliorer avec les chutes de pluie importantes enregistrées pendant ce mois de mai.
« Nous souhaitons que cette richesse soit exploitée de manière raisonnée et intelligente et c’est qui va nous permettre de passer un été sans grande difficulté », a souligné le responsable de l’ABH Chlef-Zahrez en insistant sur la prise de conscience des agriculteurs qui reste déterminante dans la préservation des ressources hydriques nationales. Il lance à cet effet un appel à tous les exploitants agricoles de la région à prendre en considération les conseils et orientations des chercheurs algériens spécialisés dans la gestion rationnelle des ressources en eau.
Signalons que 13 wilayas sont incluses dans le bassin hydrographique Chlef-Zahrez qui compte quelque 544 usagers industriels, 1200 ITS et 68 usagers touristiques.
Menouer Aït Saada