Par Hamid Dahmani
Les beaux parleurs répètent souvent à qui veut bien les entendre que « le silence est d’or et que la parole est d’argent », juste pour rappeler aux mauvais causeurs que le bavardage indéfini est une torture pour les malheureux présents au récital de la causerie.
Aussi, parlons peu et parlons bien les amis sur les causants, les commérages, le papotage, les palabres soporifiques et toutes les autres discussions lourdes, ennuyeuses et sans issues de secours, dont on nous accable à chaque moment, surtout lorsque nous sommes tenus, en certaines circonstances, de supporter pendant de long moments des stupidités dépités en live et qui nous tourmentent nos pauvres oreilles.
Dans un groupe il y a toujours des gens causants et des gens taciturnes, très discrets, qui ne parlent pas beaucoup. Les personnes loquaces sont des aguerris dans la parole, quand ils prennent l’os entre les dents, ils ne le lâchent pas ! Quant aux gens prudents, ils ne disent pas un traitre mot au milieu du groupe sans avoir tourné pendant sept fois la langue dans la bouche, afin d’éviter de dire des bêtises. Les bavardages nuls occupent le haut du hit-parade du verbiage sans fin et sans raison.
Dans notre pays, ce n’est pas la parole qui manque chez les blagueurs pour tuer ce temps maussade qui nous tient à la gorge. Le blabla et ses litanies, c’est le haut débit, c’est gratuit sans TVA et sans visa s’il vous plait ! Le bavardage stupide est à la mode là où il n’y a rien à faire pour occuper les méninges rouillées. Les langues de bois, les langues pendues et les langues fourchues sont bien huilées, elles ont trouvé du travail plénipotentiaire sur le terrain et même sur le web pour casser de la parole sans tête ni pieds réformés. Les gens qui parlent pour ne rien dire nagent dans le bavardage sans fin. On reconnait un homme sage à sa parole… Et on reconnait facilement les moulins à paroles qui n’arrêtent pas de broyer du verbe sans interruption. Chaque langue muette cache une pie bavarde. Les monotones gâchent le plaisir de la juste discussion en monopolisant la sourde parole. Tous les orateurs générant des discours fleuves sont des maniaques en causerie répétitive.
H. D.