La résistance palestinienne a remis ce jeudi, 4 corps d’ex-détenus sionistes à Gaza aux représentants de la Croix-Rouge, dans le cadre de la première phase de l’accord signé avec l’occupant. Lors de la cérémonie de remise des corps, la résistance a écrit derrière l’estrade un message en réponse à ce que l’administration pénitentiaire israélienne a fait lors du dernier échange de détenus samedi dernier, ceci : «Nous ne pardonnerons ni n’oublierons, et le déluge (d’El Aksa) était notre rendez-vous».
Le décor d’aujourd’hui était similaire aux précédents, une rangée de combattants palestiniens de l’élite en tenue militaire et munis d’armes de guerre récupérées en guise de butin auprès de l’armée israélienne. Durant cette phase, la résistance s’est engagée à restituer 25 détenus israéliens et les dépouilles de huit autres en échange de 1 500 prisonniers palestiniens incarcérés dans des conditions inhumaines dans les geôles sionistes souvent sans aucun chef d’inculpation. Une spécialité inédite du colonialisme israélien. Hier, à la veille de cette remise, le demandé par la justice internationale, Netanyahou, a déclaré feignant d’être ému devant ses coreligionnaires que « demain (jeudi) sera un jour difficile pour Israël. Ce sera un jour éprouvant, un jour de deuil ». Le même jour, le porte-parole du mouvement Hamas, Abou Oubeida expliquait que “les prisonniers (à Gaza) étaient tous en vie avant que leurs lieux de détention ne soient délibérément bombardés par les avions d’occupation sionistes.” Il voulait par ces propos rappeler surtout aux coreligionnaires de Netanyahou que ces ex-détenus ont ainsi été tués par leurs supposés protecteurs, les dirigeants sionistes.
Peu avant la cérémonie de remise, la résistance a indiqué qu’elle était “soucieuse de respecter le caractère sacré des morts, et l’occupation n’a pas respecté leur vie de leur vivant”. Aux familles des décédés, elle a dit: ”Nous aurions préféré que vos enfants reviennent vivants, mais vos dirigeants ont choisi de les tuer ainsi que 17 881 enfants palestiniens avec eux”, dans des raids aériens. Elle a ajouté : “Nous avons préservé la vie des prisonniers de l’occupation, leur avons fourni ce que nous pouvions et les avons traités avec humanité, mais leur armée les a tués ainsi que leurs ravisseurs”. Accusant l’armée ennemie d’avoir tué ses prisonniers en bombardant leurs lieux de détention, le Hamas a souligné que “le gouvernement nazi en porte la responsabilité après avoir fait obstacle à plusieurs reprises à l’accord d’échange”, ajoutant que “le criminel Netanyahu pleure sur les corps de ses captifs dans une tentative de ne pas assumer la responsabilité de leur meurtre”. Pour le Hamas, “l’échange est le seul moyen de rendre les prisonniers vivants, et tenter de les récupérer par la force ou retourner à la guerre n’entraînera que des pertes en vies humaines”.
Selon le gouvernement israélien, “ plus de 30 des otages de Gaza sont présumés morts, leurs dépouilles étant toujours détenues par des militants palestiniens. Certains otages ont été tués lors de l’attaque du 7 octobre et ramenés morts à Gaza ; d’autres sont morts dans des frappes aériennes israéliennes ; et certains ont été exécutés par leurs ravisseurs, entre autres sorts”. Bien entendu, ces déclarations entrent dans le cadre de la propagande sioniste qui vise à diaboliser la résistance et disculper l’armée et les dirigeants de l’occupation de leurs crimes y compris contre leurs propres ressortissants. Parmi les corps d’ex-détenus annoncés par la résistance et restitués, ceux de Shiri Bibas et de ses deux jeunes enfants, ainsi que ceux d’un vieux colon. “Mme Bibas, 32 ans à l’époque, a été kidnappée avec ses deux enfants roux – Ariel, 4 ans, et Kfir, qui n’avait pas encore neuf mois”, disent les médias sionistes. En novembre 2023, le Hamas avait annoncé que tous les trois avaient été tués parmi de nombreux civils palestiniens, dans un raid aérien israélien. Le mari de Mme Bibas, Yarden, a été détenu séparément dans la bande de Gaza avant d’être libéré dans le cadre du cessez-le-feu au début du mois, lors d’une cérémonie de libération de la résistance. Les tenants de l’occupation ont annoncé que les corps des détenus reçus soumis à des analyses médico-légales afin de vérifier leur identité et, si possible, d’établir la cause du décès. Ils savent pertinemment que celle-ci est due aux raids aériens que leur armée menait quotidiennement durant 15 mois contre les populations sans défense de Gaza et par conséquent contre leurs propres coreligionnaires détenus. Assurément, ils ne vont pas révéler la réalité quant à leur décès.
Outre ces restitutions, la résistance palestinienne devrait libérer samedi six détenus israéliens encore en vie, contre des dizaines de détenus palestiniens dont le nombre sera connu incessamment. La première phase de l’accord doit prendre fin le 2 mars, mais les négociations visant à le prolonger vers une deuxième phase n’ont pas encore commencé, selon le gouvernement qatari, un des médiateurs de la trêve aux côtés de l’Égypte et des États-Unis.
Abbas M.