En 2022, 924,8 millions d’Africains n’avaient pas les moyens de s’alimenter sainement. 63,1 millions de jeunes enfants souffraient d’un retard de croissance. 123,9 millions d’adultes étaient obèses. 122,7 millions de femmes âgées de 15 à 49 ans souffraient d’anémie.
Des « investissements audacieux » sont nécessaires pour concrétiser notre vision collective de la croissance économique et du développement en Afrique, un continent qui continue de faire face à des niveaux inacceptables de faim et de malnutrition, a indiqué ce vendredi, le chef de la FAO, Qu Dongyu, devant les dirigeants africains réunis à Addis-Abeba (Ethiopie). Il s’exprimait lors d’un événement parallèle de haut niveau au 38è Sommet de l’Union africaine (UA), organisé sur “les moyens de trouver une position commune pour lutter contre la malnutrition en Afrique”
Alors que le monde s’efforce d’atteindre son Objectif de développement durable n° 2 (Faim zéro) et les objectifs mondiaux en matière de nutrition, la situation est particulièrement difficile en Afrique, où, selon le dernier rapport sur l’État de la sécurité alimentaire et de la nutrition dans le monde (SOFI), 298 millions de personnes – soit 1 personne sur 5 – étaient confrontées à la faim en 2023. Des données supplémentaires de 2022 montrent que 924,8 millions d’Africains n’avaient pas les moyens de s’alimenter sainement, 63,1 millions de jeunes enfants souffraient d’un retard de croissance et 10,2 millions d’enfants étaient en surpoids. En outre, 123,9 millions d’adultes étaient obèses et 122,7 millions de femmes âgées de 15 à 49 ans souffraient d’anémie, selon les données de la FAO.
Ne laisser personne « de côté«
Le directeur général de l’agence onusienne a estimé que le thème de cette réunion “nous indique que malgré les progrès réalisés pour faire de la nutrition un programme politique clé en Afrique, il reste encore beaucoup à faire pour traduire ces politiques et engagements en actions concrètes afin de garantir une alimentation saine et une nutrition adéquate pour chaque individu sur le continent, sans laisser personne de côté”.
L’orateur pour qui le financement actuel de la sécurité alimentaire et de la nutrition n’est pas suffisant, a salué l’important soutien de la Banque africaine de développement (BAD), en particulier ses portefeuilles d’investissements intelligents en matière de nutrition dans l’agriculture et la santé. Il a également félicité les dirigeants africains pour l’adoption récente de la nouvelle stratégie globale de développement de l’agriculture africaine et de son plan d’action décennal, qu’il considère comme une initiative essentielle avec des investissements importants visant à transformer les systèmes agroalimentaires à travers le continent pour les rendre plus efficaces, plus inclusifs, plus résilients et plus durables. “La FAO s’engage à continuer de jouer un rôle de premier plan dans l’accélération des politiques et des actions dans les systèmes agroalimentaires pour garantir une alimentation saine pour tous” et reste “un partenaire de confiance de l’UA dans la réalisation des objectifs continentaux à long terme énoncés dans l’Agenda 2063 pour l’Afrique, pour un avenir meilleur et plus sûr pour tous les Africains”, a-il dit.
A. M.