Donald Trump a donné, mardi en fin de journée, l’un des points de presse les plus troublants de son second mandat, multiplié les déclarations provocatrices inattendues que les analystes attribuent à cette “ivresse de pouvoir” d’un nouvel investi de hautes charges si elles n’étaient pas empreintes d’irresponsabilité et de folie de dictateur. Trump parle des intérêts de son pays et de questions internationales de l’heure comme s’il gère une de ses entreprises alors que ni les USA ni le monde ne sont ses propriétés privées. Alors qu’il s’adressait aux médias en compagnie de son alter égo, apparemment aux anges, le Premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, le nouveau locataire de la Maison blanche s’est exprimé longuement sur ses “projets” pour la bande de Gaza qu’il a qualifiée de «Riviera» du Moyen-Orient. « On peut trouver une zone magnifique pour y installer les gens de façon permanente dans de belles maisons, où ils peuvent être heureux sans se faire tirer dessus », a-t-il dit. Par “gens”, il pense naturellement aux colons sionistes déplacés d’en face ou d’Occident pour occuper cette terre étrangère à eux. « Tous ceux à qui j’ai parlé adorent l’idée de voir les États-Unis posséder ce morceau de territoire, de développer et de créer des milliers d’emplois avec quelque chose qui sera magnifique », a-t-il indiqué.
Et joignant le geste à la parole, il annonce que son pays va prendre le contrôle de la bande de Gaza. « Si c’est nécessaire, nous le ferons. Nous allons reprendre ce morceau (de territoire). Et nous allons le développer », assure Donald Trump. « Nous allons donner aux gens une chance de vivre dans une belle communauté, sûre et sécurisée. Je pense que vous allez trouver un énorme élan de soutien », a dit le président américain. « Je vois une position de propriété à long terme », a-t-il indiqué en allusion à l’enclave palestinienne.
Ces annonces ont aussitôt été applaudi par les colonialistes restés à Tel-Aviv dont les deux extrémistes qui composent la majorité au parlement et au gouvernement de l’occupation, les deux terroristes qui appellent à tue-tête à la reprise du génocide à Gaza après deux semaines de trêve fragile. Ils n’étaient pas les seuls à partager ces projets colonialistes lancés par un président qui vient juste de se qualifier de “faiseur de paix”. Toute la classe politique israélienne a applaudi son discours que seule ONG en Israël, “la paix maintenant”, qui milite depuis des décennies contre toutes les guerres dans la région et pour le principe des deux États vivant côte-à-côte en paix. Cette ONG est aujourd’hui, minoritaire avec la montée des va-t-en-guerre dans cet État qui occupe la Palestine, toute la Palestine, depuis 75 ans et dont les dirigeants foulent au pied allègrement le droit international en toute impunité étant super protégés par les puissants de la planète. Dont et surtout le nouveau président US, qui malgré le refus de ses homologues jordanien et égyptien de répondre à sa proposition d’accueillir les Palestiniens de Gaza, répétait qu’ils allaient le faire. Une façon de rassurer ses sponsors sionistes milliardaires dans son pays, que les Arabes vont exécuter ses ordres ! Il vient même d’affirmer que l’Arabie Saoudite ne voulait pas d’un État palestinien, aussitôt démenti par une réaction cinglante du chef de diplomatie de ce pays. Il est rejoint par son invité de “marque”, le criminel Netanyahou pour qui “une paix entre Israël et l’Arabie Saoudite n’est pas seulement faisable, elle va se faire“, a-t-il dit. “L’Arabie saoudite poursuivra sans répit ses efforts pour l’établissement d’un État palestinien indépendant avec Jérusalem-Est comme capitale et n’établira pas de relations diplomatiques avec Israël sans cela“, a martelé le chef de la diplomatie saoudienne, remettant à leur place les deux sulfureux personnages et inscrivant en faux leurs élucubrations vaseuses.
Abbes Mouats