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Génocides, pratiques déshumanisantes et racisme : les crimes des colonialistes européens

Le racisme, les sentiments xénophobes et les pratiques déshumanisantes sont le propre des Européens qui en ont fait preuve pour justifier leur colonisation de pays en Afrique, Asie, Amériques et Océanie. Le colonialisme français comme tout autre colonialisme était motivé en premier par le pillage des ressources naturelles des peuples “indigènes” mais ses promoteurs le justifiaient par des considérations fumeuses comme la “pacification”, la “civilisation“, la supériorité de l’homme blanc ou “l’infériorité“ raciale, l’apartheid, la conversion à la religion chrétienne…

Ces pratiques qu’on abhorre aujourd’hui, mais qui se maintiennent en Palestine occupée, en Nouvelle-Calédonie et ailleurs dans les 17 territoires “non autonomes” occupés par des puissances occidentales, font toujours partie des programmes politiques de partis et courants populistes et extrémistes en Europe et aux USA. A preuve, la montée en puissance de ces courants, alimentée par la haine de l’étranger non européen, dont certains forment déjà des gouvernements de plusieurs pays occidentaux.

Cela dit, il est nécessaire de se remémorer certaines de ces pratiques déshumanisantes pour en prévenir leur réapparition en ce 21ème siècle dominé par une minorité de clans richissimes. Les “collectes” de crânes humains de personnalités “indigènes” présentés comme des trophées de guerre, la tenue de “zoos humains”, les photographies d’Européens en présence d’indigènes de couleurs en Afrique, les photos de massacres de groupes d’humains, pour ne citer que ces exemples, sont des pratiques des plus déshumanisantes de l’histoire occidentale, née dans le contexte du colonialisme et alimentée par la pseudo-science raciste mise en valeur lors des siècles de colonisation.

Entre le XIXe et le XXe siècle, des milliers de personnes d’Afrique, d’Asie, d’Amérique et d’Océanie ont été exposées dans des cages ou dans des reconstitutions de leurs villages «primitifs» comme s’il s’agissait d’animaux ou de curiosités ethnologiques. Présentés comme des exemples de populations «primitives» ou «naturelles», ces humains étaient souvent exposés dans des conditions dégradantes, enfermés dans des enclos simulant des environnements traditionnels. Les premières preuves de ce phénomène infrahumain remontent à la période du colonialisme, lorsque Christophe Colomb, l’aventurier dont on a dit qu’il achète le “découvreur” de l’Amérique, amena les Amérindiens (les authentiques habitants de l’Amérique), en Europe comme trophées vivants. À la Renaissance, des personnalités telles que le cardinal Hippolyte de Médicis collectionnaient non seulement des animaux exotiques, mais aussi des personnes de différentes ethnies. Cependant, les zoos humains modernes se sont établis avec l’impérialisme croissant de la fin du XIXe siècle. En Italie, rapportent des chroniqueurs, les zoos humains se sont répandus surtout pendant la période fasciste, souvent comme instrument de propagande coloniale. A Naples, pendant la Triennale, 60 Éthiopiens et Érythréens ont été exposés dans un village reconstruit, jusqu’à ce que la guerre interrompe l’événement. Ces individus, libérés plus tard par les partisans, rejoignirent dans de nombreux cas la Résistance, témoignant de leur combat contre ceux qui les avaient humiliés. Les expositions ethnologiques jouissaient également d’une énorme popularité dans d’autres pays européens. Lors de l’Exposition universelle de Bruxelles de 1958, par exemple, un village congolais a été reconstruit où les visiteurs traitaient les personnes exposées avec un mépris cruel, leur jetant des bananes s’ils ne réagissaient pas. À Paris, le Jardin zoologique d’acclimatation a accueilli des dizaines d’«expositions ethnologiques», tandis que des événements tels que les Expositions universelles de 1889 et 1900 incluaient des «villages indigènes» peuplés d’individus issus des colonies françaises d’Afrique. Ces pratiques ont perduré jusqu’au milieu du XXe siècle, contribuant à propager les préjugés raciaux et à justifier les théories pseudo-scientifiques qui soutenaient faussement la hiérarchie des «races». Aujourd’hui, ces expositions sont considérées comme un symbole de racisme et de déshumanisation. Cependant, leurs effets persistent dans les inégalités et les préjugés encore présents. La prise de conscience de ce passé honteux est fondamentale pour comprendre les racines de nombreuses discriminations actuelles et pour promouvoir une société plus juste et plus inclusive.

La Shoah des Amérindiens : un massacre dont personne ne parle

A côté de la Shoah et de bien d’autres tragédies, il existe un autre massacre, celui dont personne ne parle, celui qui ne redonne pas de dignité aux victimes : le génocide des Amérindiens (qui commença le 1er février 1876), au cours duquel environ 100 millions de personnes ont perdu la vie dans l’indifférence générale… l’Occident repenti de ses crimes contre les communautés juives durant la seconde guerre mondiale, célèbre depuis le procès de Nuremberg chaque année “le Jour du Souvenir”, pour rappeler les horreurs du nazisme dont les Juifs ont été victimes. Mais il y a un autre massacre, dont on parle encore trop peu, qui a commencé le 1er février 1876. A cette date, les colons venus d’Europe et établis aux États-Unis ont déclaré la guerre au peuple Sioux, qui refusait d’abandonner ses terres ancestrales où de l’or avait été découvert. Cette extermination, qui a précédé l’ère moderne, fut un chapitre tragique de l’histoire du continent américain, souvent négligé dans les récits historiques officiels. Avant l’arrivée des Occidentaux, de nombreuses ethnies indigènes habitaient le continent américain. Leur génocide, survenu lors de l’événement défini comme «500 ans de guerre», a causé la mort de près de 100 millions de personnes, effaçant des cultures entières, des traditions et un environnement naturel unique et non contaminé. La très célèbre «découverte de l’Amérique» fut en fait le début de la fin pour les indigènes car cette date marqua l’avancée du massacre qui ne se termina qu’avec la première guerre mondiale en 1914. C’est ainsi que, dans l’indifférence générale, des communautés entières furent exterminées au sein de leurs villages par des armées régulières : certaines moururent parce que les Occidentaux ont apporté avec eux la variole et d’autres maladies, d’autres de famine après la dévastation des plantes et des animaux.” Le continent américain tout entier a subi une transformation radicale avec l’arrivée de Colomb et les Occidentaux n’ont rien fait d’autre que ce qu’Hitler a mis en œuvre dans les camps de concentration. Dans divers textes historiques, il est dit que le dictateur nazi s’est inspiré de l’Holocauste des Amérindiens pour son idée folle d’exterminer les Juifs en faveur de la race aryenne”, selon ces chroniqueurs.

Au cours du XVIe siècle, la variole, la grippe, la varicelle, la rougeole, toutes maladies arrivées en même temps que les Occidentaux, décimèrent également ces populations. Les maladies n’existaient pas en Amérique des Indiens. Alors que les populations européennes avaient développé des anticorps, les Indiens d’Amérique tombaient malades et mouraient sans traitement. On estime qu’environ un dixième de la population mondiale a été décimée. Mais pourquoi toute cette horreur ? Les raisons sous-jacentes sont nombreuses même si tout est lié par un seul fil conducteur, celui de la prise de possession des terres et des richesses des indigènes, mais souvent les guerres et les tueries étaient justifiées par des raisons idéologiques.

Durant la guerre de Sécession, parmi les épisodes les plus sanglants à ne pas oublier, se démarque le massacre de Sand Creek du 29 novembre 1864, survenu lors de la guerre du Colorado. Un épisode dramatique au cours duquel 600 membres amérindiens des tribus Cheyenne et Arapaho du Sud ont été attaqués par 700 soldats commandés par le colonel John Chivington, malgré les traités de paix stipulés avec les chefs tribaux locaux. Un massacre sans précédent de femmes et d’enfants qui a donné lieu à plusieurs enquêtes de la part de l’armée américaine. Malheureusement, aujourd’hui, la situation n’est pas si différente. Comme l’ont révélé de nombreuses enquêtes, les peuples autochtones d’Amérique du Sud sont constamment expulsés, menacés et tués par des mineurs d’or, des éleveurs et des bûcherons illégaux. De nombreuses communautés sont victimes d’un nouveau génocide dont le monde ignore l’existence. Avant ou plus tard, les colonisateurs espagnols, portugais, britanniques, allemands, belges, français en Afrique, Asie, Amériques, Australie, Nouvelle Zélande et archipels du pacifique et des Caraïbes ont fait mieux dans les tueries de masse de populations autochtones, dépossédés de leurs biens, de leurs terres et de leurs cultures. Certains parmi ces nombreux colonisateurs infâmes n’ont même pas encore eu le courage de s’excuser pour les abominables crimes commis par leurs ancêtres. Mieux encore, beaucoup continuent de dominer leurs anciennes colonies en recourant à de nouveaux procédés, les maintenant dans la misère et la dépendance pour encore des décennies.

A. M.

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