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Santé et nutrition : faut-il consommer du saumon d’élevage ?

En Algérie, la consommation du saumon n’est pas très prisée d’abord parce que ce poisson, importé en congelé surtout des pays scandinaves, coûte trop cher pour la majorité des ménages. Ensuite, ce poisson n’est pas très connu chez nous, car n’étant ni pêché ni élevé.

Souvent considéré comme un aliment sain, le saumon cache de graves problèmes liés à la pollution, à la souffrance animale, à la non-durabilité et aux risques sanitaires, estiment les experts occidentaux qui font valoir au moins, 10 raisons de ne pas en consommer.

“Le saumon est un aliment très apprécié, mais derrière sa consommation se cache une réalité complexe faite de problèmes environnementaux, éthiques et sanitaires”, soulignent-ils. De l’agriculture intensive à la durabilité, voici quelques informations qui méritent attention pour faire des choix plus éclairés.

L’élevage intensif du saumon génère d’énormes quantités de déchets biologiques, organiques et inorganiques, qui se déposent sur les fonds marins. Ces structures accumulent des excréments, des résidus alimentaires et des déchets en quantités alarmantes. Les filets qui délimitent les fermes ne sont pas suffisamment nettoyés, créant un environnement malsain favorisant la prolifération d’agents pathogènes, expliquent-ils. Les saumons élevés dans des espaces surpeuplés sont vulnérables aux infections et aux parasites tels que le pou du poisson, ajoutent ces experts, pour qui ces problèmes peuvent se répercuter sur les consommateurs. “La prolifération de parasites et de maladies dans les pêcheries en Ecosse constitue un problème chronique qui a un impact majeur sur la mortalité des poissons”, affirment ces experts. Selon une récente enquête d’un média européen sur “les conditions critiques de l’élevage intensif de saumon en Écosse, menée à la ferme Mowi, dans le Loch Torridon, “des dizaines de saumons morts flottant à la surface de l’eau, est un signe d’un système en difficulté. La principale cause de cette mortalité élevée réside dans la propagation de maladies et de parasites, comme le pou du poisson, qui prolifèrent dans des conditions de surpeuplement”. Les enquêteurs ont mis en lumière “la souffrance de ces animaux”, soulignant “le drame silencieux qui se déroule quotidiennement dans les eaux froides écossaises, où la gestion intensive des fermes se traduit par exploitation et mauvais traitements.”

Saumons d’élevage infectés de parasites (poux du saumon)

Risques liés à la contamination par des toxines

Le saumon d’élevage peut accumuler des substances toxiques comme la dioxine, qui a été détectée en quantités inquiétantes dans plusieurs études, jugent ces nutritionnistes. “Cette contamination est liée aux aliments utilisés, souvent de mauvaise qualité, et aux environnements pollués dans lesquels vivent les poissons”, affirment-ils, estimant que “les toxines présentent un risque pour la santé des consommateurs, en particulier des femmes enceintes, car elles peuvent nuire au développement cérébral des enfants.”

Colorants

Le saumon d’élevage n’a pas la couleur rose naturelle qui caractérise les poissons sauvages, puisqu’il ne se nourrit pas de crevettes et de krill, riches en caroténoïdes, expliquent-ils encore. “Pour répondre aux attentes des consommateurs, les agriculteurs administrent des pigments chimiques comme l’astaxanthine, qui modifient artificiellement la couleur de la viande. Cette pratique a été dénoncée par de nombreuses organisations comme trompant les consommateurs”, précisent-ils. Selon eux, “95 % du saumon de l’Atlantique vendu dans les épiceries provient d’un élevage intensif et la grande majorité est teinte artificiellement pour lui donner une apparence plus proche du saumon sauvage. Les colorants seraient ajoutés directement aux aliments donnés aux saumons dans les fermes”.

Pesticides

Dans certaines exploitations agricoles, des pesticides comme l’endosulfan sont utilisés, une substance interdite dans de nombreux pays en raison de ses effets nocifs sur la santé et l’environnement, dénoncent ces experts. “Ce pesticide, inséré dans les aliments pour lutter contre les parasites, représente un risque non seulement pour les poissons d’élevage mais aussi pour l’ensemble de l’écosystème marin et pour les consommateurs finaux”, soulignent-ils.

L’impact environnemental de l’agriculture intensive

Les élevages de saumon polluent non seulement la mer avec des déchets et des produits chimiques, mais constituent également une menace pour d’autres espèces marines, comme les phoques et les otaries, “qui restent souvent piégées dans les filets”. De plus, les structures agricoles peuvent altérer l’équilibre naturel des écosystèmes marins, “endommageant irrémédiablement la biodiversité locale”, relèvent ces experts.

Souffrance animale dans les fermes

Les saumons d’élevage vivent dans des conditions extrêmement difficiles : confinés dans des espaces restreints, ils sont exposés au stress, aux maladies et à des traitements contraires à l’éthique, dénoncent-ils encore. “La mortalité est souvent élevée, de nombreux poissons mourant avant d’atteindre le poids idéal d’abattage. Même les saumons sauvages, bien qu’ils vivent en liberté, sont souvent soumis à des méthodes de capture et d’abattage cruelles et non étourdissantes”, révèlent-ils.

La non-durabilité de la production de saumon

L’élevage du saumon nécessite des quantités de ressources disproportionnées par rapport au produit final, selon eux. “Pour chaque kilo de saumon d’élevage, plusieurs kilos de poissons sauvages sont consommés pour la production alimentaire, contribuant ainsi à la surexploitation des océans. Cette pratique rend le système non seulement inefficace, mais également non durable d’un point de vue écologique”, explique-t-on.

Risques pour la santé des consommateurs

Le saumon cru ou fumé peut être contaminé par des bactéries telles que la listeria, un risque particulièrement élevé si le poisson n’est pas correctement conservé, avertissent-ils. Estimant que plusieurs tests “ont mis en évidence des problèmes de sécurité alimentaire liés aux produits vendus dans les supermarchés”, ils soulignent la nécessité de contrôles “plus rigoureux.” Citant un test réalisé par des magazines suisses qui a analysé 15 paquets de saumon fumé, ils ont indiqué que les résultats ont mis en évidence que de “nombreux produits n’atteignent pas les normes optimales de fraîcheur et de qualité nutritionnelle. Seuls deux paquets, contenant tous deux du saumon sauvage d’Alaska (de Globus et Denner), ont été jugés « très bons ». Ces produits se distinguent par leur fraîcheur, leur équilibre entre oméga-3 et oméga-6 et par la correspondance correcte entre le poids déclaré et le poids réel. Cependant, le produit de Denner a subi une légère pénalité en raison d’un léger écart de poids.” Pour eux, le test suggère une indication claire : “pour une qualité supérieure, il est préférable de choisir du saumon sauvage fumé plutôt que du saumon d’élevage, quelle que soit la marque.”

Dommages cérébraux

Les médecins norvégiens déconseillent aux femmes enceintes de l’ingestion de saumon d’élevage, “en raison de la teneur élevée en toxines considérées comme dangereuses pour le développement du cerveau des nourrissons”, font savoir les nutritionnistes. Selon eux, le Dr Anne-Lise Bjorke (norvégien) aurait mis sa carrière en danger en diffusant cette information, tandis que Claudette Bethune, toxicologue, “est désormais autorisée par le gouvernement norvégien à tenter d’avertir les consommateurs des niveaux élevés de cadmium dans le saumon.”

Rien qu’en consultant cette liste, il est aisé de constater que la consommation du saumon n’est pas la bienvenue…

A. M.

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