La Méditerranée est de plus en plus vulnérable au changement climatique, a constaté le rapport MedECC, soulignant que le problème toujours croissant de la pénurie d’eau et de la pollution plastique. Un nouveau rapport publié par MedECC (Experts méditerranéens sur le changement climatique et environnemental), présenté devant la COP29 à Bakou, a mis en valeur “la vulnérabilité croissante de la région méditerranéenne au changement climatique”. Les données révèlent que “le réchauffement climatique dans cette zone a déjà dépassé le seuil critique de 1,5°C par rapport à l’ère préindustrielle en 2020, et pourrait atteindre jusqu’à 2,9°C d’ici 2100 dans le pire des cas.” Par ailleurs, le réchauffement des eaux marines pourrait atteindre une augmentation comprise entre 2,7 et 3,8°C sur la même période, avec de graves répercussions sur les écosystèmes et les activités économiques. L’élévation du niveau de la mer représente l’une des menaces les plus préoccupantes, d’après les chercheurs. En fait, la mer augmente actuellement d’environ 2,8 millimètres par an, soit le double de la vitesse du XXe siècle, et on estime que d’ici la fin du siècle, le niveau de la mer pourrait augmenter de plus d’un mètre. Ce phénomène risque de frapper durement les zones côtières, augmentant les risques d’inondations et obligeant jusqu’à 20 millions de personnes à quitter leur domicile d’ici 2100. L’impact ne sera pas seulement humain, mais aussi économique et culturel, mettant en danger des infrastructures vitales et un patrimoine historique d’une valeur inestimable, prévient-on.
Le problème de la pénurie d’eau
D’autres problèmes émergents incluent l’augmentation des vagues de chaleur marines, avec des conséquences dévastatrices sur la biodiversité et des secteurs clés tels que la pêche et le tourisme, selon eux. Dans le même temps, la Méditerranée est l’une des mers les plus polluées au monde en raison de la présence de plastique, un problème qui pourrait s’aggraver considérablement d’ici 2040 sans des interventions décisives en matière de gestion des déchets, déplorent les chercheurs. A cela s’ajoute la raréfaction de l’eau, aggravée par les flux touristiques estivaux et la gestion non durable des ressources, explique-t-on. Le rapport souligne l’urgence d’une approche intégrée basée sur le lien eau-énergie-alimentation-écosystèmes (WEFE), pour relever les défis interconnectés liés à la sécurité de l’eau, de l’alimentation et de l’énergie, ainsi qu’à la dégradation des écosystèmes. Des solutions innovantes, une gestion plus durable des ressources naturelles et une coopération entre les pays méditerranéens sont essentielles pour atténuer les effets du changement climatique et garantir un avenir plus résilient à la région, préconisent les rédacteurs du rapport.
A. M.