Les autorités municipales de la ville de Relizane, en coordination avec les services de sécurité, ont entamé une opération contre le squat des rues et des trottoirs par les vendeurs illégaux, un phénomène qui dure depuis des années et qui rend la vie difficile aux citoyens de la ville. Ces marchands bloquent la circulation des personnes et des véhicules et créent une véritable anarchie urbaine. Face à l’inertie des autorités publiques et le laisser-aller manifeste quant à la gestion de la cité, Relizane est devenue un immense marché où tout un chacun peut occuper à sa guise une « place » pour écouler sa marchandise, autrement dit une portion de rue ou de trottoir.
Le phénomène ne se limite pas aux vendeurs à la sauvette. Même les commerçants ayant pignon sur rue ont emboîté le pas aux « ferrachas » (les marchands qui exposent leur marchandise à même le sol) et autres vendeurs de fruits, légumes, ustensiles de cuisine et divers autres objets hétéroclites en se réservant le bout de trottoir devant leur magasin. Ils y exposent leurs produits tout en empêchant le stationnement des véhicules en plaçant qui une chaise, qui une jante de voiture… et même de grosses pierres pour signifier que la place est réservée !
Certes, cette situation n’est pas propre à Relizane mais force est de constater que le phénomène a pris une telle ampleur que les citoyens ont la conviction profonde qu’ils vivent dans un État de non-droit.
Devant l’anarchie régnante, le wali de Relizane a signé 22 octobre 2024 un arrêté (n° 2398) interdisant l’exposition de toute marchandise à l’extérieur des magasins commerciaux. Cette décision a été bien saluée par les citoyens, d’autant plus qu’elle vise à redorer le blason d’un chef-lieu de wilaya autrefois réputé pour sa propreté et son charme. Une image, hélas, ternie par des années d’incurie à l’origine des dysfonctionnements urbains actuels.
Il faut dire que les citoyens de Relizane ont l’impression d’être complètement négligés par les autorités en charge de la gestion de la ville qui assistent, impuissantes aux multiples dépassements des commerçants légaux et illégaux comme le rejet anarchique des déchets générés par leurs activités.
Notre journal a maintes fois évoqué cette situation peu enviable dans laquelle vivent les citoyens mais aucune réaction sérieuse n’a été entreprise à ce jour pour mettre fin à cette situation des plus préjudiciables à la société.
Signalons que des solutions existent pour éradiquer le commerce illicite à l’intérieur de la ville de Relizane. Des citoyens ont proposé que la station dite de l’abattoir soit transformée en un centre commercial à plusieurs étages pouvant abriter des dizaines de commerces qui profiteraient en priorité aux « vendeurs de rue ». Cela équivaudrait à des rentrées financières supplémentaires pour la commune de Relizane et profiter à la population locale. Ce futur centre, s’il venait à être réalisé est proche de la station de bus urbains et universitaires ainsi que des magasins dits de « Trabando ». A préciser le quartier attire chaque jour les citoyens des diverses communes de Relizane et des wilayas environnantes car l’endroit est connu pour la qualité et la variété des vêtements pour femmes et surtout pour les futures mariées.
N. Ouadah