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Reconstitution de l’Ukraine : le plan de Trump coûtera 1 000 milliards d’euros à l’UE

Le président américain élu Donald Trump n’a pas abordé le sujet de la guerre en Ukraine ces dernières heures, mais le Wall Street Journal a dévoilé quels seraient les principaux points du plan de paix que la nouvelle administration américaine pourrait bientôt présenter. À la base de tout, il y aurait un gel du conflit qui attribuerait pour l’essentiel à la Russie les territoires longtemps occupés : la Crimée, la zone côtière de la mer d’Azov et une grande partie du Donbass. Cela créerait une zone démilitarisée de 1300 km le long de la ligne de front actuelle, l’Ukraine obtiendrait des garanties de protection en cas de nouvelle attaque et Poutine profiterait plutôt de la neutralité de Kiev qui n’adhérerait pas à l’OTAN et, peut-être aussi, à l’Union européenne. Pour Volodymyr Zelensky, ce serait un renoncement à la ligne qu’il a soutenue jusqu’à présent « pas de territoire pour la Russie », mais si un diktat venait de la Maison Blanche, le président ukrainien ne pourrait que s’y plier.

S’agissant de la reconstruction de l’Ukraine, il est intéressant de rappeler ce que disait en septembre J. D. Vance, le vice-président désigné par Donald Trump : « Les Allemands et les autres nations doivent financer la reconstruction de l’Ukraine ». De plus, le scénario est clair depuis un certain temps. Déjà, en avril 2023, le président de la Banque mondiale, David Malpass, était très explicite en déclarant que la BM fera sa part, mais étant donné l’importante somme d’argent nécessaire, elle sera à l’Europe de prendre à sa charge une bonne partie des dépenses.

À l’époque, la Banque mondiale parlait d’une facture de 411 milliards d’euros pour la reconstruction de l’Ukraine, mais aujourd’hui, selon les derniers calculs de Bloomberg, le coût total se serait élevé à 1000 milliards d’euros, un chiffre exorbitant et encore partiel. L’Union européenne a clairement indiqué depuis longtemps qu’elle souhaitait utiliser les 200 milliards d’actifs russes gelés (on parle de 300 milliards de dollars) pour la reconstruction de l’Ukraine, mais il ne sera pas facile de pouvoir utiliser cet argent comme elle le souhaite. La bonne nouvelle, c’est que deux géants américains de la gestion d’actifs, BlackRock et JP Morgan, ont signé des protocoles d’accord avec Zelensky en février 2023, le tout en vue de la privatisation des banques ukrainiennes de la future reconstruction.

En substance, si le plan de paix de Trump devenait réalité, les États-Unis, après avoir forcé Kiev à résister, laisseraient à l’Europe le fardeau de payer la facture, un fleuve d’argent qui finirait en grande partie dans les caisses des entreprises américaines. Un chef-d’œuvre à supporter par les Ukrainiens et aussi les contribuables européens. L’argent et la guerre font bon ménage pour les prédateurs américains…

R. I.

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