Avec Donald Trump comme président des États-Unis d’Amérique, l’Ukraine dira adieu à l’adhésion à l’OTAN, prédit un diplomate occidental. C’est un scénario plus que probable compte tenu des déclarations faites pendant la campagne électorale par Trump sur le conflit ukrainien qui dure depuis près de trois ans. Donald Trump n’a pas directement évoqué la guerre en Ukraine dans son programme électoral, parlant plus généralement de « rétablir la paix en Europe et au Moyen-Orient » et de « construire un système de défense antimissile avancé, entièrement fabriqué aux États-Unis, pour protéger le territoire national ». Il avait expliqué qu’il avait un plan pour mettre fin à la guerre en Ukraine rapidement, critiquant l’énorme financement que les États-Unis ont jusqu’à présent accordé à Kiev. Dans une de ses sorties, il a même qualifié le président ukrainien, Zelensky à juste titre de “représentant commercial”, tant ce dernier passait son temps à sillonner le monde à quémander des aides ici et là. À ce propos, le président élu avait déclaré que son homologue ukrainien achevait ses visites à Washington en remportant à chaque fois dans ses bagages au moins 60 milliards de dollars. Une bonne partie de la campagne de Trump s’est concentrée sur la question de savoir si l’administration Biden entraîne le monde entier dans une guerre mondiale potentiellement nucléaire. Cependant, à son retour à la Maison Blanche le 20 janvier prochain, il devra traduire ses paroles en actes. La Russie a salué la victoire du Parti républicain aux élections, le président ukrainien a été parmi les premiers à féliciter Donald Trump pour son succès électoral, mais le président ukrainien espérait très probablement un résultat du vote différent, eu égard aux déclarations du nouveau locataire du bureau ovale. En fait, pour l’Ukraine – déjà en difficulté pour tenter de contenir l’avancée russe dans le Donbass – la situation pourrait bientôt devenir encore plus critique, jugent les observateurs. Le projet de Trump visant à mettre fin à la guerre “en quelques jours”, n’a pas encore été décortiqué, mais on peut se faire une idée du sort de l’Ukraine en repensant à ce qu’avait dit J. D. Vance, le vice-président de Trump, en septembre dernier. « Il semble probable que la ligne de démarcation actuelle entre la Russie et l’Ukraine devienne une zone démilitarisée, fortement fortifiée afin que les Russes ne l’envahissent pas à nouveau », a déclaré Vance. L’Ukraine reste un pays indépendant. La Russie obtient la garantie de neutralité de sa neutralité, ne rejoint pas l’OTAN ni les autres institutions alliées. Les Allemands et les autres nations doivent financer la reconstruction de l’Ukraine ».
Si cela est réellement le plan de Trump, cela signifiera que la Russie pourrait conserver les territoires conquis jusqu’à présent, en obtenant également la non-adhésion de l’Ukraine à l’OTAN et peut-être même à l’Union européenne, les coûts de la reconstruction étant entièrement sur les épaules de l’Europe sans que Moscou débourse un rouble. La seule garantie pour Kiev serait la création d’une zone tampon démilitarisée et fortement fortifiée entre les deux pays. C’est là un scénario cauchemardesque pour Zelensky, lui qui a jusqu’à présent toujours répété que la guerre ne prendrait fin que lorsque Kiev aurait reconquis tous les territoires désormais “aux mains de l’ennemi”. Cela dit, si les USA décident de fermer le robinet du financement de sa guerre, Kiev se retrouvera alors à négocier un cessez-le-feu avec la Russie, qui pourrait inclure la cession des territoires actuellement occupés à Moscou, estiment les analystes.
A. M.