Par Hamid Dahmani
Les tours gigantesques, les bâtiments luxueux, les jardins et toutes autres infrastructures qui sortent de l’ordinaire ont toujours servi de points de repères : ça permet aux égarés de la cité de se situer dans l’agglomération et ça fait aussi le sujet des cartes postales et autres photos souvenirs de voyage. Car, de nos jours, pour s’orienter et trouver son chemin, une place ou un endroit dans le tumulte de ce nouveau tissu urbain, il faut des repères aux gens perdus dans ce bled inconnu ou méconnu. Les points de repères majestueux, comme les gratte-ciels, les cinémas, les piscines, les théâtres et, surtout, les librairies et les jardins sont des issues de secours pour sortir du marasme du tourner-en-rond dans les amas de béton.
Avant les séismes dévastateurs qui ont ravagé les lieux historiques, il existait des hôtels luxueux, des bâtiments HLM aux façades esthétiques, des restaurants populaires de choix qui se montraient du doigt et qui avaient une enseigne réputée sur le boulevard central. Aujourd’hui qu’en est-il de ce précieux héritage ? Wallou ! Tout est indigeste et inappréciable dans les constructions inachevées. La ville a perdu son âme. C’est un lieu qui ne respire plus la gaité et la joie de vivre. En dirait que les décideurs n’aiment pas le beau et le bien-être !
Hier, les murs et les vitrines resplendissaient de charme et dégageaient une atmosphère splendide au sein du tissu urbain. Aujourd’hui, de ces grands repères qui faisaient la fierté de la ville autrefois, il n’en reste qu’un vague souvenir sur les cartes postales du passé pour témoigner d’une époque riche dans l’art du bâti et le génie des bâtisseurs. Ces merveilleuses infrastructures se sont subitement évaporées des endroits préférés d’antan et se sont dissipées comme par un enchantement magique. Les gens sont perdus au milieu de leur ville dans ce labyrinthe municipal infernal qui s’est transformé en un grand marché constitué de « h’wanite » hybrides sans enseignes de qualité, qui se ressemblent tous et qui font le même commerce de vente de vêtements. La majorité des commerces se constituent par un clonage de boutiques d’habillement, de téléphones, de pizza, de cafés « maures » et de « ferrachas » à la sauvette. Il n’y a pas d’endroits spéciaux où se divertir ou faire son shopping. Le divertissement est le grand absent dans ce chef-lieu qui ne mérite même pas un grand parc d’attractions pour cette population en mal de distraction. Les repères cachés, les lieux favoris et les endroits de rencontres sont dans un méli-mélo vertigineux sans issues salvatrices. Le commerce dans ce douar ne veut pas décoller, parce qu’il n’y a pas beaucoup d’idées novatrices.
Le repère est un endroit ou un lieu situé dans une cité, ou une date dans le temps, pour se guider. Même le temps a perdu ses marques dans ce douar égaré dans l’univers. Il y a des points de repères dans le temps et des points de repères localisés dans des emplacements. Le repère peut être une rue, un jardin, un musée, ou un café qui réunissent les amis. Il y a aussi des repères dans le temps présent ou écoulé pour la mémoire.
Mais où sont passés les repères qui se montraient du doigt ? Perdre ses repères, c’est se perdre dans ce fouillis architectural sans légende.
H. D.
2 thoughts on “Tourner en rond”
C’est le cas de toutes les villes et villages d’Algerie.Les élites traditionnelles ayant disparu par la loi du nombre de nouveaux arrivants,arrivistes à satiété et dont la culture de parvenus est l’expression de ce que l’on voit. La non fixation des populations par l’intermédiaire d’un ministère de la planification à engendre ce tout n-bohue incarnés par des comportements frustes de rustre en quête de statut social. La majorité de ce magma composé de foules éparses dont les fortunes se sont acquises grâce à la résurgence du tribalisme dont le point commun est le vol ,le rapine et l’aplaventrisme devant les puissant du moment. Près de soixante- quinze pour cent de la population de ces neo-algeriens vit sur une partie congrue du territoire aidée en cela par un pouvoir lui même gangrené par le clanisle et servir « le fils du douar « avant tout le monde. C’est le déficit en citoyenneté avec son corrrolaire l’absence d’ancrage patriotique qui nous ont amènes là où nous sommes au bord de la faillite. Enfin la trahison des élites organiques n’est pas étrangère à cette anarchie qui ne dit 9zs son nom à l’image d’une majorité de taiseux car lâches par atavisme . »Chaque génération doit, dans une relative opacité, découvrir sa mission, l’accomplir ou la trahir.” »Dixit F.Fanon ….
Tout est là : Même le temps a perdu ses marques dans ce douar égaré dans l’univers.