Dr Abdelmadjid Chelli de l’Université de Bejaia : « En invitant des conférenciers spécialisés, nous espérons faciliter des coopérations »

Le pôle universitaire de Targa Ouzemour, à Bejaia, accueille depuis ce lundi un colloque international sur la zoologie appliquée. Organisé par le laboratoire de zoologie appliquée et d’écophysiologie animale de la faculté des sciences de la nature et de la vie, cet événement qui rassemble des personnalités scientifiques de renommée mondiale autour de quatre grands thèmes, a clos ses travaux aujourd’hui. Dès la première journée, neuf conférences ont été présentées par des experts issus d’universités internationales. La conférence d’ouverture, animée par le professeur José Juan Santana Rodriguez, venu des îles Canaries, a porté sur « La pollution par les microplastiques ». Ensuite, le professeur Daan Van Uhm, criminologue à l’université de Maastricht (Pays-Bas), a donné une conférence plénière sur le trafic d’animaux sauvages, un sujet clé de la « criminologie verte », dont il est un expert reconnu. Dans l’après-midi, les communications orales et affichées ont débuté, avec une centaine de présentations autour des quatre principaux axes du colloque : Zoologie appliquée à la faune et aux écosystèmes aquatiques ; Zoologie appliquée à la santé humaine et animale ; Zoologie appliquée aux ravageurs de cultures et Zoologie appliquée à l’écologie et à l’environnement. La première journée était entièrement consacrée à la zoologie appliquée aux écosystèmes aquatiques, tandis que les jours suivants ont exploré les autres thématiques. Chaque session s’est conclue par des débats permettant aux participants de discuter des résultats présentés. À l’issue du colloque, les meilleures communications, tant orales qu’affichées, seront primées. En marge de l’événement, le 16 octobre sera dédié au tourisme, avec des visites organisées pour découvrir les sites emblématiques de Bejaia, surnommée la « perle de la Méditerranée ». Le Dr Abdelmadjid Chelli, président du Colloque, nous en parle davantage dans cet entretien. Écoutons-le.

Le Chélif : Quel est l’objectif principal de ce colloque ?

Dr Chelli : Ce colloque vise principalement à offrir une opportunité à nos étudiants, notamment les doctorants, de tisser des liens avec des chercheurs nationaux et internationaux. Beaucoup d’entre eux rencontrent des difficultés dans leurs recherches en raison du manque de matériel ou de techniques spécifiques à l’université de Bejaia. En invitant des conférenciers spécialisés, nous espérons faciliter des coopérations qui leur permettront de surmonter ces obstacles.

Vous avez choisi de traiter quatre grands axes : pourquoi ces thématiques ?

Notre laboratoire se spécialise en zoologie appliquée, une discipline qui étudie les animaux sous différents angles. Par exemple, les zoonoses concernent les espèces vectrices de maladies comme les moustiques ou les chauves-souris, ce qui relève de la zoologie appliquée à la santé humaine et animale. Bejaia étant une région à vocation agricole, nous nous intéressons également aux ravageurs de cultures, comme la cératite qui attaque les agrumes, ou les xylophages qui affectent les oliviers et figuiers.

Quant à la zoologie appliquée à l’écologie et à l’environnement, ce thème traite des interactions entre les animaux et leur habitat, en tenant compte des perturbations causées par l’homme, telles que la pollution et la dégradation des écosystèmes. Il est essentiel de comprendre ces interactions pour préserver la biodiversité et proposer des solutions écologiques face aux défis environnementaux actuels.

Un autre aspect que nous avons jugé important est la zoologie appliquée aux écosystèmes aquatiques, notamment pour aborder la pollution des milieux marins.

Quelles sont les attendus des conférences en plénière avec des intervenants ?

La première journée d’un colloque est souvent celle qui attire le plus de monde, d’où notre décision de concentrer les conférences plénières dès le premier jour. Ces conférences, présentées par des experts de renom, permettent de poser les bases des discussions à venir. Par exemple, le professeur Santana Rodriguez a ouvert le colloque avec une conférence sur la pollution par les microplastiques, suivie de celle du professeur Van Uhm sur le braconnage et le trafic d’animaux, un problème pertinent pour notre région, notamment avec le singe magot, une espèce endémique du Maghreb.

Comment évaluez-vous les communications présentées ?

Nous avons programmé environ 115 communications, tant orales qu’en posters affichés, mais après quelques désistements, une centaine ont été effectivement présentées. Le niveau est varié : certaines sont excellentes, d’autres moyennes, ce qui est compréhensible, notamment pour les étudiants qui présentent souvent pour la première fois. Le stress joue un rôle important dans ces situations.

Un dernier mot ?

Je tiens à remercier tous les participants venus des quatre coins de l’Algérie et de l’étranger pour assister à ce colloque. J’espère que cet événement aura été à la hauteur de leurs attentes. Bien entendu, il y a toujours des points à améliorer, et c’est pour cela que nous organisons une séance de recommandations à la fin du colloque, afin de recueillir leurs retours.

Propos recueillis par Sofiane Idiri