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Maroc : les semences agricoles colonisées par Israël

Depuis la normalisation diplomatique suspecte entre Rabat et Tel-Aviv dictée par l’ancien président populiste américain Trump, Israël aidée par des hauts fonctionnaires marocains corrompus s’est lancé dans une politique de « colonisation agricole » du Royaume marocain. Cette entreprise perverse et prédatrice de l’entité sioniste envers un pays du Maghreb, fait suite à celles inaugurées par cet Etat fantoche en Egypte et en Jordanie, deux pays qui ont précédé le Maroc dans la normalisation diplomatique avec ce dernier. La preuve de cette colonisation d’un genre nouveau et périlleux, est apportée par Mohamed Al-Naji, professeur-chercheur à l’Institut Hassan II d’Agriculture et de Médecine vétérinaire, dans une récente conférence non ébruitée par les médias locaux et régionaux. Selon ce courageux chercheur, « la plupart des semences potagères commercialisées sur les marchés marocains sont d’origine « israélienne », à hauteur de plus de 80 pour cent », et que « d’autres marques Les Néerlandais, les Espagnols, etc. arrivent en deuxième position ou sont israéliens et se cachent derrière ces pays ». Cet expert a indiqué lors d’une conférence intitulée : « Les dangers de la normalisation et de la pénétration sioniste du secteur de l’agriculture et de la pêche au Maroc », organisée par le Groupe d’action nationale pour la Palestine, que « le Maroc n’a pas travaillé sur la fabrication de semences nationales, en raison à l’absence de volonté politique pour y parvenir, malgré la disponibilité des compétences humaines et scientifiques du pays pour atteindre cet objectif ».

Mieux encore, il a révélé que l’entité sioniste « incite les ingénieurs marocains à travailler dans des Y7 israéliennes  portant d’autres noms, principalement européens », pour mieux les domestiquer en en faire des agents à son service. Bien documenté à ce sujet, ce chercheur a ajouté que « Israël est très présent dans la fourniture au Maroc d’une grande partie de ses besoins en semences, matériel d’irrigation local, engrais solubles, production agricole et piscicole ». Se référant à un accord signé entre Rabat et Tel-Aviv, il a fait savoir que « les entreprises d’occupation israéliennes apparaissent ouvertement et sans conviction sur le marché marocain, et orientent leurs projets d’exportation vers l’Afrique via le Maroc ». On comprend pourquoi cette entité se démène depuis des années pour s’introduire plus largement dans le continent noir en tentant avec l’aide de pays intéressés, d’occuper un fauteuil d’observateur à l’Union africaine. L’expert, évoquant « le danger que Israël fait peser sur le Maroc à travers la culture du fruit de l’avocat, connu pour sa grande consommation d’eau », a expliqué  que « cet investissement dangereux est principalement destiné à l’exportation vers l’Europe, à l’exception de ce produit, des unités qui ne sont pas adaptées à l’exportation et qui seront vendues sur le marché marocain ». Poursuivant son plaidoyer, Il a souligné que « le plus dangereux dans cette affaire, outre l’épuisement des eaux marocaines, est que le produit sera exporté avec un label « Made in Maroc », donc exonéré de taxes, tandis que ses revenus financiers iront à cette entité». Pour lui, « le fait de changer la source de production trompe la campagne de boycott des produits israéliens ». Par ailleurs, Al-Naji a estimé que « le slogan du transfert de technologie depuis Israël est une pure illusion ». A ce sujet, il a cité l’exemple édifiant de la datte  « Medjool » d’origine marocaine piratée par cette entité, affirmant que « toutes les dattes produites » par celle-ci   « ont été volées aux pays arabes ». Das ce cadre, il a cité également « le piratage de l’arganier » marocain, « car, dit-il, l’arganier est résistant à la sécheresse et aux maladies », qui a été ‘développé et planté de manière extensive en Israël , ce qui l’a mis en concurrence avec le Maroc sur le marché international ». L’expert a ensuite  critiqué « le retard » de son pays observé « dans la recherche scientifique, le marketing et la concurrence pour la raison précédente, à savoir l’absence de volonté politique ». Il en est de même du piratage de l’amandier, « alors qu’Israël a annoncé en 2018 le développement d’une espèce de cet arbre marocain, qui se distingue par sa production vingt fois supérieure à celle de l’arbre marocain ». Al-Naji a indiqué que « l’examen des expériences des pays normalisés, notamment l’Égypte et la Jordanie, n’augure rien de bon dans le domaine de l’agriculture et de la recherche scientifique, car, malgré des années de normalisation, ils considèrent toujours ces pays comme un marché et non comme un partenaire, et monopolisent donc les connaissances et la technologie pour eux-mêmes ». Dans ce cadre, l’universitaire a relevé « les grands dégâts qui ont frappé les produits agricoles en Égypte et l’émergence de maladies étranges et nouvelles dans ces cultures, après des années pendant lesquelles  Israël a fourni à l’Égypte des semences, des engrais ». Ce dossier a été à maintes reprises développé par des universités arabes mais leurs plaidoyers ont été passés sous silence. Pour l’expert marocain, « ce qui apparaît dans les recherches sur les pesticides cancérigènes israéliens est désormais scientifiquement confirmé ». L’entité sioniste est connue pour son entrisme dans le monde arabe et toutes ses tentatives de « coopération » économique et commerciale avec les pays arabes « normalisés » sont perçues par elle comme de moyens de domestiquer ces pays pour ses propres intérêts géopolitiques.

A.M.

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