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Narcotrafic au Maroc : le haschich génère 10 milliards d’euros par an

Tout le monde sait et les Nations Unies en tête, que le royaume du Maroc est l’exportateur mondial « number one » de cannabis, dont le trafic (la vente) lui rapporte quelque 10 milliards d’euros par an.

On ignore la quantité de cannabis exporté par Rabat vers l’Europe, mais l’on sait que ce poison inonde le vieux continent et notamment les pays de la rive nord de la Méditerranée depuis des lustres. Selon une enquête à ce sujet, parue dans l’hebdomadaire français Le Point, citant des rapports sénatoriaux, « 80% du haschich consommé par les quelque 800 000 fumeurs hexagonaux proviendraient du nord du Maroc ». Cette source ajoute que « le business afficherait en France un chiffre d’affaires annuel d’un milliard d’euros en cash, qu’il faut recycler. Il constitue, avec le tourisme, l’une des premières ressources en devises du Maroc ».

On comprend dès lors que ce pays n’a pas l’intention d’abandonner cette manne céleste quitte à empoisonner la jeunesse de la planète ! Depuis quelques années, le Maroc dont les dirigeants vouent une haine féroce et sans limite à son voisin de l’est pour son soutien à l’autodétermination du peuple sahraoui, inonde ce voisin de ce poison avec une idée fixe, le déstabiliser en visant sa jeunesse. En dépit des prises régulières de quantité énormes de cette drogue (des centaines de kg), par les services de lutte de sécurité, cette substance (utilisée comme une arme par le Makhzen) circule beaucoup dans le pays parmi les jeunes.

La France complice ?

Rabat ne compte pas se défaire de cette manne, puisque, selon le journal français, des personnels politiques locaux sont impliqués dans ce trafic juteux dont les gains financiers sont recyclés « dans l’immobilier et les services à Tanger, Tétouan, Casablanca et aussi en France, dans des kebabs, des bars à chicha, des épiceries ». Et pas seulement en France, puisque la communauté marocaine est fortement présente en Espagne, Italie, Belgique et Pays-Bas. Les barons de la drogue marocains installés en Europe, sont bien protégés par le régime de leur pays. Et pour cause ! « Les blanchisseurs marocains ne sont pas inquiétés, même lorsqu’ils sont condamnés par contumace par la justice française », constate le Point. « Je n’ai pas le souvenir d’une affaire en douane où on ait pu récupérer quelques millions d’euros ou des biens immobiliers au Maroc », confie un agent de la Direction nationale du renseignement et des enquêtes douanières (DNRED), cité par ce journal.

La « tolérance » du Makhzen pour assurer une paix sociale précaire

Selon cette source, en 2021, Rabat a été épinglé par le Groupe d’action financière (Gafi), l’organisation mondiale anti-blanchiment qui a classé le Maroc en « zone grise », une catégorie soumise à une surveillance financière internationale renforcée. « La mesure a été levée l’an dernier, explique le journal, pour qui cette « sortie de la liste du Maroc » est un mauvais signe. La « tolérance » du régime à l’égard de ce trafic pour les raisons qu’on connait, ne l’empêche pas pour éviter les critiques des pays puissants de réprimer de temps à autre certains trafiquants triés sur le volet parmi les « indésirables » des clans puissants au pouvoir. « Le Maroc réprime le trafic de stupéfiants, mais l’argent du cannabis remplit à l’évidence trop de poches. Il assure une fragile paix sociale dans le nord du pays mais entache la réputation du royaume et gangrène son économie », affirme Le Point.

Le Makhzen en « el capo dei capi »

« La position du Makhzen consiste à ne pas troubler les réseaux existants tout en contrôlant leur évolution », écrit l’anthropologue Khalid Mouna dans un livre de référence, Le Bled du kif (Ibis Press), cité par ce journal. Et d’ajouter que « l’alliance entre des hommes du pouvoir et les narcos est illustrée par le procès en cours à Casablanca du trafiquant maroco-malien El Hadj Ahmed Ben Brahim, surnommé le « Pablo Escobar du Sahara ». Selon cette source, les deux principaux complices de ce trafiquant sont Saïd Naciri, un haut dirigeant du Parti authenticité et modernité (PAM) et président du Wydad Casablanca, le club de foot le plus titré du royaume, et Abdendi Bioui, un géant du BTP qui tenait les rênes de la région de l’Oriental.

Citant un défenseur marocain du cannabis légal, une mesure sans effet, prise par le régime pour atténuer de sa mauvaise réputation de premier exportateur de ce poison, le nommé Chakib El Khayari, le journal écrit : « On ne peut pas à proprement parler de mafia rifaine. On a des individus qui font du trafic mais pas de véritable système mafieux ».  Pour cette source, cet homme, emprisonné pour avoir dénoncé l’implication de responsables marocains dans le trafic, amnistié par Mohammed VI, « a cessé de combattre les moulins à vent de la corruption ». Pour lui, « si l’État mettait fin à ces pratiques, le Parlement serait dépeuplé ». C’est dire l’implication des politiques dans ce trafic très rentable…

A. M.

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