En annonçant son appui au plan d’autonomie marocain au Sahara occidental, plan colonialiste de ce territoire, le président français Macron a dévoilé ses desseins malsains, ceux d’impliquer les grandes entreprises de son pays dans le pillage des ressources naturelles du peuple sahraoui. Le « soutien appuyé » de Paris à ce plan colonialiste est perçu comme un « cadeau » de Macron au monarque marocain qui devrait en échange octroyer aux entreprises françaises en manque de marchés juteux, des autorisations (illégales aux yeux du droit international), d’investir au Sahara occidental, où pullulent des ressources et opportunités dans de nombreux secteurs. La manœuvre opportuniste de Macron qu’aucun président français avant lui n’avait osé entreprendre, ne devrait rien changer au problème sahraoui, reconnu par l’ONU et ses instances internationales comme un problème de décolonisation, dont la solution maintes fois actée, réside dans la tenue d’un référendum d’autodétermination du peuple sahraoui, seule maitre de ses richesses, qui décidera de son destin et de l’avenir de ce territoire « non autonome », selon le qualificatif des Nations unies.
La nouvelle position de Paris, comme celle de Madrid et d’autres pays opportunistes ne vont rien modifier à la question sahraouie et du reste, l’ONU, l’a rappelé. Cela a été réaffirmé publiquement par le chef de la diplomatie algérienne, Ahmed Attaf, qui réagissait à la sortie de Macron sur ce différend qui oppose depuis plus de 40 ans le royaume du Maroc au Front Polisario, unique représentant légitime du peuple sahraoui. « La décision française ne sert pas le règlement pacifique de la question du Sahara occidental et va à l’encontre des efforts diplomatiques de l’ONU et de certains acteurs internationaux », a souligné M. Attaf. Au lieu d’informer les principales parties concernées par sa décision, à savoir les autorités sahraouies, le président Macron s’est trompé de cible en informant en premier, les autorités algériennes de sa décision incongrue, comme si l’Algérie était partie de ce conflit. Cette démarche est une provocation de Macron vis-à-vis d’Alger qui, fidèle à ses principes de soutien aux causes politiques justes de par le monde, apporte son appui aux autorités sahraouies depuis l’occupation par Rabat du Sahara occidental. L’Algérie en réponse a commencé par rappeler son ambassadeur à Paris en attendant d’autres mesures politiques, économiques et commerciales qui risquent de faire mal à l’économie française qui traverse des turbulences. La France de Macron, par cette position risque de connaitre des représailles de la part d’Alger, bien pires que celles infligées il y a deux ans à Madrid, lorsque le président du gouvernement espagnol avait opté pour le reniement des droits légitimes du peuple sahraoui et pris fait et cause pour l’occupant marocain.
En évoquant le plan marocain, M. Attaf a estimé qu’il y avait « une expression simple pour désigner la valeur juridique de cette reconnaissance » (de Paris), aoutant qu’il s’agissait d’un « cadeau de celui qui ne possède pas à celui qui ne mérite pas ». Selon le ministre, « par son geste, la France défend la légitimité de l’ordre colonial et tend à faire renaître ce projet (le plan marocain) de ses cendres ». a protesté le ministre algérien des Affaires étrangères. Mieux encore, le plan colonialiste marocain sorti en 2007, « n’a jamais fait l’objet d’une heure, une minute ou même une seconde de débats ni de négociations ».
Et Macron n’ignorait pas ces vérités en s’engageant dans cette aventure dont le seul objectif était de procurer des marchés illégaux aux entreprises françaises dont les dirigeants lui ont soufflé cette astuce contraire au droit international.
A.M.