Par Hamid Dahmani
Ces derniers temps, le climat est devenu fou -et flou- et le langage plein de balivernes dans cette contrée qui fonctionne selon les humeurs. Notre quotidien déborde de boniments qui inondent la scène de la « dachra ». Le temps est factice et pathétique, il a emprunté un chemin tordu qui le bloque et le rend mélancolique. Au bercail, macache beaucoup les idées pour rendre heureux les gens qui y vivent. Ce territoire a perdu totalement le Nord et la raison. L’heure est propice aux bonimenteurs qui ont pris notre ordinaire mesquin en otage, en nous abreuvant de faux discours sans queues ni têtes.
Les demeurés qui sont à l’origine de tous nos problèmes osent nous tourmenter dans ces moments laxistes et incertains que nous vivons durement. Ils vendent, ils jurent, ils parlent, ils se plaignent, ils vantent et ils mentent et font fi des règles commerciales en vigueur. L’heure n’est pas à l’offre ni à la demande, mais à « Tag aala men tag ! ». Les marchés de la combine sont aux mains des filous qui ont la mainmise sur ce grand fouillis désordonné. Toute l’année, les gens niais et les simples d’esprit, gobent des balivernes en tous genres. Les marchés et les souks populaires sont devenus des lieux pour mener en bateau les gens endormis. Depuis belle lurette, on est gavé de fausses promesses qui n’ont jamais été réalisées. Les balivernes gagnent du terrain, chaque jour qui se meurt dans ce bled en perte de vitesse. La trêve de balivernes, ce n’est pas pour demain.
C’est le temps du profit indu et les escrocs redoublent de férocité pour dépouiller les plus démunis à l’approche de chaque date marquante de notre calendrier fêtard. Le citoyen est à la merci de ceux qui ne craignent ni dieu ni la loi. Il faut le dire que nos responsables n’arrivent pas à maîtriser les lieux de toutes les transactions louches qui leur échappent. Rien ne va plus dans le douar qui fait son petit train-train tranquille. Un jour, c’est le sachet de lait qui devient introuvable. Un autre jour, c’est le mouton qui sort ses cornes. Un autre jour, ce sont les voitures qui montent aux créneaux. Et ainsi va la vie dans le douar du tout va bien. Avec les jours de fêtes, reviennent les pénuries, les bousculades et la hausse des prix des denrées alimentaires. Le « hamadj » on le voit dans ces semblants de marchés primitifs destinés aux bestiaux et aux fruits et légumes, là c’est la débandade, les passages ne sont pas fonctionnels, le sol est dénivelé, les viandes et les poissons entreposés sur les étals sans aucune mesure d’hygiène. La saleté s’affiche partout dans ces lieux poussiéreux où les passages sont bloqués à cause du désordre des étals qui sont entreposés anarchiquement.
H. D.
One thought on “Trêve de balivernes !”
L’implication du citoyen est à remettre en cause. Comment et c’est lui qui s’arrange pour acquérir le kilo de la courgette à 250 DA la veille de l’Aid et juste le lendemain de la fête refuse de l’acheter à 30 DA. C’est pour ne dire que cela.