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« Pour que vos enfants réussissent, éloignez-vous de tout ce qui les démoralise »

Par Hassane Boukhalfa

Ce 3 juin commenceront les épreuves du BEM et, la semaine prochaine, celles du baccalauréat. Ces examens sont accompagnés le plus souvent par des pressions horribles exercées par nombre de parents sur leurs enfants candidats en les exhortant à réaliser de « bons résultats ». Ces parents pensent rendre service à leur progéniture quand ils les intimident et les menacent des pires punitions dans le cas d’échec à ces examens. Or, ces pressions ne servent non seulement à rien du tout, mais elles ont un « effet boomerang ». De fait, en subissant ces intimidations et ces menaces, les élèves vont manquer de confiance et perdre leur assurance. Au lieu d’avoir l’esprit clair et le moral apaisé pour se concentrer sur l’essentiel, à savoir comment réussir l’examen, on les accable d’un souci supplémentaire : comment éviter la punition en cas d’échec. Du coup, leur esprit s’embrouille et leur capacité intellectuelle se disperse. C’est donc au résultat contraire escompté par ces parents inconscients du danger auquel ils exposent leurs enfants que l’on aboutit à la fin des courses.

Aussi, au lieu d’accentuer la pression que subissent déjà les candidats durant cette période, les parents sont appelés à faire preuve de souplesse et apporter un soutien moral à leur progéniture pour qu’ils se présentent dans de bonnes conditions aux épreuves.

La pression pousse parfois au suicide

La pression psychologique des parents poussent parfois les candidats à commettre l’irréparable. Ces dernières années, de nombreux cas de suicide ont été enregistrés parmi les élèves qui ne sont pas arrivés à réaliser de bons résultats ou ayant échoué dans leur examen. Pour les mêmes raisons, certains d’entre eux préfèrent fuir le domicile familial avec tous les dangers que ce geste peut engendrer. Certes, il faut reconnaître que, de nos jours, nombreux sont les parents qui se montrent soucieux des résultats scolaires de leurs enfants. La différence est de taille cependant avec les générations précédentes : avant, les parents veillaient au grain du début jusqu’à la fin de l’année scolaire. Il avaient toujours leurs enfants à l’œil et ne leur donnaient jamais raison s’agissant des conflits qui peuvent survenir dans l’établissement où ils poursuivent leur scolarité. Pères et mères pensaient que l’enfant a toujours tort ; ce qui n’est pas toujours vrai faut-il le rappeler et les enseignant et l’administration ont toujours raison ce qui n’est pas non plus toujours vrai. Même ceux qui n’accordaient aucune importance à la vie scolaire de leurs enfants ne se mêlaient pas de ce qui ne les regardait pas. Ils ne fourraient pas leur nez dans les affaires de l’administration et du staff pédagogique.

La pression psychologique exercée par certains parents pousse des élèves à commettre l’irréparable

« Bons élèves », vérité ou illusion ?

Personnellement, je n’aime pas ce genre de comparaison car chaque époque a ses bons et mauvais côtés. Mais nous sommes obligés d’y recourir tellement les choses sont devenues alarmantes. Ce changement de mentalité chez les parents est dû à plusieurs facteurs. Certains facteurs sont imposés par les lois de la nature alors que d’autres sont prémédités, semble-t-il. La politique sociale, dans sa version négative adoptée par l’État dans tous les secteurs, celui de l’éducation en particulier, a permis à un certain nombre d’élèves d’atteindre des paliers qu’ils ne méritent pas. Il y a un grand écart entre le niveau effectif des élèves et celui sur papier basé sur des appréciations subjectives. Cela a contribué à nourrir les illusions des parents que leurs enfants sont de « bons élèves » alors qu’en réalité, nombreuses sont leurs lacunes et insuffisances.

Aujourd’hui, beaucoup de parents attendent la fin d’année de scolaire pour se rendre compte qu’ils ont des enfants scolarisés et, quand ils s’intéressent à la scolarité de leurs enfants tout au long de l’année scolaire, c’est pour évaluer le travail de l’administration et du staff pédagogique et non pas collaborer avec eux pour le bien des enfants.

Pour conclure, nous lançons un appel aux parent de laisser leurs enfants travailler sereinement et loin de tout ce qui peut affecter leur bonne humeur et leur moral,

En attendant, souhaitons bon courage à tous les candidats du BEM et du baccalauréat.

H. B.

One thought on “« Pour que vos enfants réussissent, éloignez-vous de tout ce qui les démoralise »”
  1. C’est bien dît cher confrère, car certains parents ne visitent les établissements scolaires que se renseigner sur la prime de scolarité ou si leur fils a été chassé par un enseignant pour des raisons disciplinaires et en fin de compte on demande à l’ enfant de réaliser des miracles.

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