Affectés à l’hôpital de Mendès dans le cadre du service civil depuis avril 2023, sept médecins spécialistes demeurent à ce jour sans salaire, ne jouissant par ailleurs d’aucun autre droit. Face à cette situation inédite, qui leur rend la vie impossible, ils en appellent au ministre de la Santé de mettre à exécution la promesse qu’il leur a tenue lors de l’inauguration de l’établissement hospitalier…
Les médecins que nous avons rencontrés expliquent qu’ils ont été affectés à l’hôpital de Mendès en avril 2023, qui devait entrer en service le mois qui suit. Arrivés à Relizane, ils ont été reçus par l’ancien directeur de la Santé et de la Population, dont les fonctions ont pris fin en octobre de la même année. Après la signature du procès-verbal d’installation, ils ont été dirigés vers l’hôpital Mohamed Boudiaf au chef-lieu de wilaya en attente de la mise en service de l’hôpital de Mendès qui n’est entré en service qu’en avril 2024, soit une année après.
Devant cette situation, le directeur de l’EPH Mohamed Boudiaf a pris l’initiative de prendre en charge la situation des médecins sur le plan professionnel et financier mais son initiative a été refusée par l’ancien directeur de la Santé et de la Population.
À l’occasion de l’inauguration de l’hôpital de Mendes, un représentant des médecins a pris la parole pour exposer leur situation, la tutelle a ordonné la régularisation de la situation des médecins dans l’immédiat, Quelques jours plus tard, ces derniers ont été surpris par la décision du directeur de l’hôpital Mendès qui a refusé de procéder au versement de leurs salaires avec effet rétroactif, prétextant que l’hôpital n’est entré en service qu’en avril 2024.
Soucieux de trouver une solution à leur situation, le directeur de l’hôpital Mohamed Boudiaf a pris sur lui de régler la situation précédente, mais la direction de la Santé et de la Population a opposé un refus, estimant qu’ils sont affiliés à l’hôpital Mendès, alors qu’ils exercent à l’hôpital Mohamed Boudiaf Relizane.
Les médecins ajoutent que lors de l’inauguration de l’hôpital de Mendès, leur situation a été expliquée au ministre, qui leur a promis de régler le problème. Il a donné des instructions dans ce sens mais un responsable du ministère s’y est opposé, ce qui a fortement étonné les praticiens.
Et le problème traîne toujours. Sans salaire depuis plus d’une année, les médecins spécialistes affirment qu’ils ne peuvent plus supporter cette situation, car ils n’ont même pas de quoi payer leurs frais de déplacement de Relizane à Mendès. Quant aux autres dépenses quotidiennes, ils se débrouillent comme ils le peuvent. En outre, selon le représentant des médecins, le budget alloué à l’hôpital de Mendès pour l’année en cours ne comprend pas les salaires des médecins, il inclut uniquement celui des paramédicaux et autres employés, ce qui les laisse dans l’incertitude pour une autre année.
Afin de nous enquérir de la situation, nous avons contacté le directeur de la Santé et de la Population récemment nommé, qui a confirmé avoir pris connaissance du dossier, ajoutant qu’il a promis de le régler dans les plus brefs délais. Dans ce sens, nous dit-on, le ministère de la Santé aurait demandé une autorisation exceptionnelle au ministère des Finances, et l’affaire est en phase d’être réglée. De même, les salaires leur seront versés dans leur entièreté et dans les plus brefs délais.
Les médecins qui continuent de travailler régulièrement à l’hôpital Mohamed Boudiaf de Relizane lancent un appel aux autorités compétentes pour qu’elless règlent une situation qui n’a que trop duré.
N. Ouadah