L'Algérie de plus près

Les Palestiniens ou… la rage de « survivre »        

Par Mohammed Guétarni*

Édification d’un État génocidaire : Israël. Depuis le 19ème siècle, l’holocauste du peuple juif a réduit ce dernier à errer pareille à une horde de sans logis. Il était soumis, de gré ou de force, à une forte « clochardisation sociale » (si j’ose dire) à travers le monde durant les siècles révolus. Cela signifie, en clair, que les Juifs n’ont jamais eu de « domicile fixe. » C’est-à-dire un territoire au sens géopolitique du terme. Du moins, selon l’Histoire religieuse (Coran) et universelle. Là où se trouvaient les Juifs, ils étaient menacés de génocide antisémite à leur encontre, particulièrement, en Europe. Cette persécution fut, pour eux, source d’angoisse et d’insécurité. Nombre d’entre eux ont trouvé asile et havre de paix dans l’émigration en Palestine, alors sous administration ottomane.

L’immigration juive   

C’est durant cette période que l’immigration juive en Palestine s’est considérablement accrue. En réalité, leur installation, en Palestine, a débuté depuis les années 1880 jusqu’à la 1ère Guerre Mondiale. Ils furent aidés, en cela, par la Grande Bretagne et les Nations Unis et ce, jusqu’au 14 mai 1948 : date dramatique de la première Nekba gravée, sur marbre, dans le subconscient des Palestiniens et des Arabes avoisinants. C’est à cette date que fut proclamée officiellement la naissance de l’État hébreu. Une colonisation qui n’a rien à cacher. Elle est aussi claire que manifeste comme un soleil de midi en pleine saison d’été. Une partie de la Palestine devient, de facto, territoire d’Israël sous le parapluie des Nations Unies. Ces dernières ont proclamé la naissance d’un État colonisateur et génocidaire dans le giron du Moyen Orient en dépit de la résistance des pays arabes limitrophes à même de manifester contre la cohabitation avec cet indu État. Aujourd’hui, les Israéliens se sentent, plus que jamais, chez eux en maîtres des lieux et les autochtones (palestiniens) des intrus indésirables, voire gêneurs dont il faut s’en débarrasser massivement au moyen d’un véritable nettoyage ethnique qui ne dit pas son nom. On les accuse de terroristes. Que non, ce sont des résistants, des moudjahidine qui défendent leur cause sacrée pour libérer leur pays et recouvrer leur indépendance. Ils s’offrent, généreusement, en « Holocaustes djihadistes. » Ils livrent un Djihad à valeur sacrée, soutenu et ininterrompu. L’histoire des Juifs se permet de se moque de l’Histoire universelle.

L’installation des Juifs en Palestine

Les Juifs commencent à s’installer en Palestine à partir de 1880 jusqu’en 1948. Vers la fin du 19ème siècle, apparaît le Sionisme (Sion est l’un des noms donné à Jérusalem dans la Bible). Il s’agit d’un mouvement militant pour la création d’un foyer national pour le peuple juif. Ils n’ont trouvé meilleur endroit que la Palestine pour que l’Occident mette sous son contrôle les ressources énergétiques de la région dont les 80% sont en  terre d’Islam. A sa naissance, le mouvement politique s’est structuré sous la houlette d’une Organisation sioniste mondiale, créée en 1897 sous l’impulsion de l’écrivain Théodore Herzl (1860-1904). D’ailleurs, l’actuel étendard ‘’l’Étoile de David’’ du mouvement sioniste est devenu l’emblème national de l’État hébreu constitué par une étoile à six branches.

Pour les Juifs, le sionisme est fondé sur une idéologie d’émancipation et de souveraineté. Cela apparaît dans tous les aspects de la vie juive et se manifeste dans toutes les actions de l’État d’Israël parmi lesquels la démocratie. Dès 1882, des groupes juifs fuyaient les pogroms sanglants dirigés à leur encontre en Europe de l’Est et Centrale. Ils commençaient, alors, à se ruer en direction de la Palestine qu’ils appelèrent Eretz Israël (le pays d’Israël). La Palestine était, alors, administrée par deux gouverneurs nommés par le pouvoir central ottoman : la partie occidentale était dirigée depuis Beyrouth et la partie orientale depuis Damas. À la veille de la Première Guerre mondiale, 700 000 personnes y vivaient, dont 540 000 musulmans, 90 000 Juifs et 70 000 chrétiens.

Le 02 novembre 1917, Arthur Balfour, (1848-1930), alors secrétaire d’État aux Affaires étrangères britanniques, donne son aval aux Israéliens pour s’adjuger un pan entier du territoire de la Palestine qui va servir de patrie aux Juifs errants. Ceux-ci peuvent, alors, y émigrer, transférer des fonds et des biens, créer des usines, entreprises, d’acheter des terres et de fonder des villes et villages nouveaux. En un mot : s’y établir définitivement et… pour l’éternité. Le nationalisme palestinien a commencé dès la décennie d’avant la Première Guerre Mondiale.

Entre 1921-1929 et, plus tard, entre 1936-1939, les Palestiniens se sont soulevés pour entrer en résistance à même de mettre fin à une immigration effrénée et massive des Juifs en Palestine et, surtout, d’éviter la création d’un État d’Israël soutenus par les Britanniques. Ce fut en vain. A la fin du mandat britannique, en mai 1948, près de 600 000 Juifs vivaient, déjà,  en Palestine et environ 1 250 000 Palestiniens. Au cours du mandat britannique, le nombre d’habitants juifs s’est multiplié par six fois et demie.

L’irrédentisme juif

Une idéologie nationaliste et irrédentiste englobait la Palestine, la Syrie, le Liban et la Jordanie. C’est véritablement après la guerre que commença à s’élaborer une identité palestinienne fondée, entre autres, sur l’opposition au mouvement sioniste et au mandat britannique qui le soutenait. Les Palestiniens refusent ce plan de partage en raison de son iniquité. Ils le considèrent partial et même tendancieux.  Le  territoire imparti aux Palestiniens n’est pas proportionnel à la taille de la population qui s’élevait à 1 250 000 âmes.

Les violences armées, entre les deux communautés, prirent la forme d’une véritable guerre entre la Haganah (groupe d’autodéfense armé des populations juives en Palestine) et les populations arabes soutenues par les volontaires égyptiens, syriens et irakiens. La veille du jour du départ des Britanniques, les Juifs proclamèrent la création de l’État d’Israël (14 mai 1948).  

Cette guerre durera jusqu’en janvier 1949 pour conclure une série d’accords d’armistice entre l’État d’Israël et ses voisins (Égypte, Liban, Transjordanie, Irak). En 1949, les victoires militaires du nouvel État d’Israël permirent aux Israéliens d’occuper, désormais, 77% de l’ancienne Palestine. C’est-à-dire, bien au-delà des lignes de partages fixées par l’ONU en 1947. A partir de cette date, 650 000 Palestiniens ont pris la route de l’exil ou furent expulsés pour ne plus jamais revenir. Ils, devinrent, désormais, des réfugiés sédentaires dans les pays arabes limitrophes. Cet exode est retenu dans la mémoire collective palestinienne sous le vocable de « Nakba. »

La Déclaration d’Indépendance de l’État d’Israël (14 mai 1948)

Le 14 mai 1948 est la date fatidique de la déclaration de l’État d’Israël comme nation à part entière par les Nations Unies. N’en déplaise aux pays arabes. D’ailleurs, nombre d’entre eux étaient sous domination coloniale (Maghreb, Libye…). Ils se sont résignés à leur sort parce qu’ils se sentaient en position de faiblesse. L’origine de celle-ci est due à la division des responsables arabes qui persiste, d’ailleurs, à ce jour. Pourtant, le verset coranique est sans ambages : « Attachezvous tous ensemble au lien de Dieu et ne vous divisez point. (Coran : 3/103) » Voilà pourquoi, Eretz-Israël est devenu de facto, aux yeux de l’opinion internationale, le territoire d’Israël comme l’a proclamé David Ben Gourion. Bien qu’il soit entouré d’ennemis, Israël a su faire la victime devant le monde tout en étant coupable de « génocides  hystériques.» particulièrement par Netanyahou vis-à-vis des Gazaouis sous le regard impuissant de leurs pays frères qui les ont, purement et simplement, abandonnés à leur triste sort. Par contre, USA et pays européens dotent Israël de toutes sortes d’armes jusqu’aux ogives nucléaires. D’ailleurs, l’État hébreu dispose, selon les spécialistes, aux environs, de 200 têtes nucléaires.

Aujourd’hui, les dirigeants arabes ont atteint le bout du bout de l’humiliation devant l’État hébreu, particulièrement, ceux qui ont établi des relations politiques avec lui. Selon le proverbe algérien : « Le son ne devient jamais farine et l’ennemi ne devient jamais ami. »

Contraint à l’exil et à la  dispersion de tout temps, le peuple juif a toujours rêvé d’un espace qui lui revient pour s’y établir dans  l’espoir d’y instaurer un peuple, une nation, une société. Occupant le territoire palestinien, il a entrepris de forger une entité qui repose sur une culture à portée nationale, voire universelle. Aujourd’hui, le masque est tombé. Israël se présente, au  monde entier, comme un État voyou, assassin, criminel, génocidaire sans s’en cacher et ce, sous le dôme protecteur de ses alliés indéfectibles : l’Europe ‘’Accidentelle’’ et les USA qui condamnent du bout des lèvres son déchainement contre les Ghazaouis. Le projet d’anéantir le Hamas n’est qu’un prétexte pour exterminer tous les Palestiniens.

Essor d’Israël

Les Juifs ont immigré en masses durant ces dernières décennies. Ils ont pu faire renaître leur langue, bâtir villes et villages et établir une communauté en pleine essor, ayant sa propre vie politique, économique et culturelle. Israël aspire à la paix en procédant aux crimes de masse. Partant de la devise : « Pour avoir la paix, il faut faire la guerre. »

La Déclaration, appelée communément « Charte de l’Indépendance », fut transcrite en caractères hébraïques traditionnels à même de lui attribuer une dimension religieuse et lui donner une odeur de sainteté biblique universelle. C’est-à-dire destinée aux 19 millions de Juifs de la planète.

Cette déclaration est largement affichée dans les écoles et institutions gouvernementales. Sans tenir lieu d’une véritable Constitution pour Israël, elle reste, dans le fond, un texte fondateur de référence. Elle évoque l’existence d’un État légitime sans trop expliquer les origines de cet État colonisateur. Elle affirme, sans porter de preuves historiques (archives, tablettes…), que le peuple d’Israël est né en Eretz Israël et qu’il est devenu souverain en créant sa culture alors que l’Histoire récente reconnaît que David Ben Gourion l’a proclamée le 14 mai 1948, donc, de fraiche date. Une politique d’immigration massive est mise en branle alors que les Palestiniens ont pris le chemin de l’exil. Ce même peuple était condamné à l’exil suite à la destruction du temple de Jérusalem (70 ap. J.-C.) Les dernières générations ont tenu de retourner à leur prétendu pays : la Palestine quoi que il en coûte.   

Cette Déclaration rappelle « le droit naturel du peuple juif de créer une nation » en faisant référence implicitement à la Charte des Nations Unies (26 juin 1945) qui mentionne le droit des peuples à l’auto-détermination. Quant à la colonisation, elles ne soufflent souffle mot. Les membres de la direction sioniste du ‘’Yishuv’’ choisirent le nom d’Israël pour leur nouvel État, soit le nom de Jacob et de ses enfants à l’origine des 12 tribus qui formèrent le premier royaume juif dans la Bible. Cette appellation permettait, en théorie, aux habitants non-juifs de s’identifier au nouvel État. Une appellation telle que « État des Juifs » pourrait être comprise comme excluante pour les futurs citoyens d’Israël tels que les Arabes-israéliens, ou Druzes-israéliens, à la manière des juifs-allemands ou juifs-italiens.   

La déclaration d’Indépendance (1948) confirme l’État d’Israël

Le texte de la Déclaration d’Indépendance a été rédigé entre le 24 avril et le 13 mai 1948 par des juristes et des hommes politiques proches de la direction sioniste du « Yishuv », nom donné à la communauté politique des Juifs en Palestine avant la création d’Israël. Elle eut plusieurs versions, corrigées et amendées par un certain nombre de commissions ad hoc, jusqu’à ce que soit obtenu le texte final ratifié par David Ben Gourion (1886-1973), alors  président du Gouvernement temporaire du Yishuv (avril-mai 1948) et premier chef de gouvernement provisoire de l’État d’Israël (mai 1948 – mars 1949).

Toujours dans le même texte de Déclaration, il (État) est décrit comme observant l’égalité, la liberté et la justice pour tous ses citoyens. Netanyahou est devenu hystérique pour ses crimes commis contre des civils ghazaouis désarmés. Toute honte bue, il est en train d’assassiner tout un peuple sans se cacher la face et ce, en s’asseyant sur tous les droits internationaux, voire faire un bras d’honneur aux instances internationales, à l’opinion internationale y compris l’Occident. Il est poursuivi, à la fois, par la justice de son pays pour corruption ainsi que par le Tribunal Pénal International de la Haye pour crimes contre l’Humanité. Malgré cela, il poursuit sa politique macabre sans feuille de route. Pour l’heure, il semble mener une politique ‘’à vue’’ sans savoir où le conduit sa fuite en avant.  

En conclusion, la raison du plus fort est toujours la meilleure. L’Histoire du plus fort est aussi la plus vraie même si elle est apocryphe. L’état des lieux de la situation des pays arabes est très lamentable. Ils sont sortis des radars de la technologie depuis plus de 05 siècles. La division a fait le reste. Ce qui est pris par la force (Palestine) doit être restitué par davantage de force sans négocier. Comme disait Cheikh El Ghazali, il faut que les pays arabes se démocratisent au plus vite s’ils veulent se développer et s’industrialiser. De même qu’ils doivent bannir toutes forme de fraudes à même de rattraper le concert des nations développées, mettre un terme à leurs querelles byzantines oiseuses. Ils doivent, au contraire, conjuguer leurs efforts, tous leurs efforts au présent et au futur proche pour aller de l’avant s’ils veulent garantir un avenir à leurs pays et leurs peuples plutôt que de passer le plus clair de leur temps à penser comment frauder pour préserver leur pouvoir. Les différents soulèvements, dans nos pays, sont des signaux alarmants qui expriment, à la fois, l’angoisse et la colère des peuples à l’encontre de leurs dirigeants. Nos peuples sont comparés aux oueds : soit ils sont à sec, soit ils débordent causant des dégâts humains et matériels considérables. Selon un dicton : « Rien de grand ne se fait dans la petitesse. » Oui mais… pour redevenir grand, il faut se relever et non rester prosternés devant Israël et les grands de ce monde. La démocratie nourrit débats et dialogues autour d’une table et évitent la violence à l’instar du Printemps arabe de 2011. On ne puit bâillonner un peuple ni enchainer sa jeunesse. Celle-ci est le moteur de la nation arabe et la garante de son avenir, les réseaux sociaux aidant. Personne ne comprend comment 5 millions d’Israéliens parviennent à tenir tête à un milliard et demi de Musulmans. Est-ce le grand Goliath qui a réellement peur, aujourd’hui, du petit David ?

En conclusion à cette complainte :

Chers Ghazaouis, je ne puis que vous vous recommander de tenir bon ! L’Algérie, avant vous est restée 132 ans sous domination coloniale sans jamais désespérer de recouvrer, un jour, son Indépendance grâce à ses moudjahidine. Aujourd’hui, elle est indépendante grâce au courage de ses fils et ses filles qui ont combattu avec détermination pour en découdre avec la colonisation. La Palestine sera un jour indépendante et reconnue par le monde entier et les Juifs israéliens reprendront, alors, leur chemin initiatique de l’errance, mais… cette fois, jusqu’à la fin des temps.

M. G.

Docteur ès Lettres

               

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