Par Hamid Dahmani
Causons un peu chouia de n’importe quoi, juste pour faire dégager « dhikt errouh », l’ennui. Comme toutes les années passées, revenons à nos moutons, le temps est au sacrifice, et la causette va bon train dans la « zriba ». Il y a beaucoup de « hadra », loin de la vérité et des yeux accusateurs. De la parlotte, uniquement pour faire grossir le mouton et le mensonge. La discussion tourne autour du mouton sur toutes les bouches, déjà pleines de salive. Les dents sont tirées et bien aiguisées comme des rasoirs en attendant le jour j.
Il y a de sérieuses causeries un peu partout sur kebch el Aid, comme on peut aussi trouver de drôles de causettes interminables sur la tête de bouzelouf. Il y a de quoi compter les moutons et s’endormir sur le rôti, miam ! A la veille de l’Aid el adha, le conflit est surtout ovin et en entend dans tous les coins des « Bééés, des galous, des djabou, et des walou ». Le bélier ou « kebch taa aarab » fait l’essentiel de toutes les causeries rurales et urbaines. Les gens s’arment déjà pour affronter ce jour sacré qui survient dans des moments difficiles pour les gens qui n’ont plus un rond de côté.
« El faida », les on-dit battent le plein et les soukistes promettent de nous écorcher avec plein de billets de banque. Pour fêter l’Aid el Kebir, il faut un « kebch kbir » pour faire sa publicité dans le voisinage. Ça cause sous tous les toits et sur toutes les langues sur « aalouch el Aid ». Il parait comme toujours que c’est la « makla », la nourriture du mouton qui est la cause à la cherté du mouton. Une sérénade déjà entendu depuis la nuit des temps. Il y a une sérieuse causalité entre le mouton racé d’Ouled Djellal et celui de l’importation. L’aïd est une fête sacrée du sacrifice et tous les chefs de famille souhaitent faire l’offrande et faire plaisir à ses enfants. Mais ce n’est pas donner à tout le monde de payer rubis sur ongle le prix exorbitant du mouton de l’Aid el kebir. À chaque approche de l’évènement les gens sont obligés de jouer à saute-moutons pour trouver le bon mouton qui fera la joie du sacrificateur « Smin we rkhiss »…
H .D