L'Algérie de plus près

Le temps ne se prête pas pour le rêve… à défaut de visa.

Par Hamid Dahmani

De temps en temps, je marmonne tout seul entre les dents et j’ai une grande envie de renforcer mes désirs d’effacer du revers de la main mon lourd quotidien monotone qui me tue à petit feu. Mais, en attendant chaque jour qui se gomme de ma vie, je me dis dans la tête, tiens pour changer un peu de tonalité à ma lugubre existence dans ce coin isolé de ce territoire qui ne veut pas prendre le train du progrès et changer de cap pour se stabiliser. Beaucoup d’idées me traversent l’esprit et je me dis souvent pourquoi ne pas tenter l’impossible et sortir de ce trou à rat qui me rend la vie si difficile. Aussi, dans cette perspective, je me projette dans des rêves fous et je me vois prendre mon courage à deux mains pour prendre la tangente et sortir de cette atmosphère tueuse qui me rend mon existence étouffante. J’ai l’impression que je suis surveillé, qu’on me tient à l’œil et qu’on me refuse de voler de mes propres ailes. Je veux voyager et sortir de ce carcan pour voir la merveillosité de l’autre monde, j’ai envie de briser ces chaines qui m’emprisonnent pour assouvir ma faim de respirer l’air de la liberté.

Perdu dans mes pensées et dans mes minutieux calculs, je fais et je défais mes projets imaginaires qui n’ont aucune chance de se réaliser ici au creux de ce territoire perdu dans les méandres. Mais, c’est compter sans la hargne qui m’habite et, tout en persévérant dans mon idée coûte que coûte, prenant mon courage à deux bras et encouragé par de la bravoure hésitante, je me dis cette fois-ci, je vais la jouer et je vais tenter le diable, façon de dépoussiérer mon passeport toujours vierge et qui commence à prendre de la rouille dans le placard, à cause de sa non-utilisation. Aussi, je me suis mis dans la tête plein d’idées pour « inaugurer » mon passeport avec un petit voyage coloré du côté de l’occident. Je rêve de voyager et de partir au bout de la terre comme l’on fait avant moi beaucoup de voyageurs pour découvrir le monde et goûter au bien-être qui nous hante.

« Kayen » des veinards qui ont fait plusieurs fois le tour du monde, rien qu’on prenant leurs téléphones à partir de leur domicile pour réserver un billet d’avion et un hôtel, et moi je n’arrive même pas à organiser un voyage pour faire le tour de mon pays. Les voyages chez les abonnés au tourisme de masse ça forme et ça réveille les méninges. Les voyages, c’est plein de découvertes et d’inattendus. Chez nous, les voyages aériens ou navals sont en panne d’idées et n’aspirent pas à la tentation.  Nous vivons toujours dans le passé simple quand « eux » vivent dans le futur antérieur. En tout état de cause, les voyages à l’étranger dépendent de l’octroi de visa. Demander un visa touristique aujourd’hui ça demande toute une gymnastique et encore. Rien n’est sûr et garanti pour décrocher le visa qui dépend surtout de la chance. À ce propos, il y a une expression qui dit ceci : « Quand le chat n’arrive pas happer le morceau de viande suspendu dans l’air, il dit qu’il est pourri ». « L’gatt ki ma yel hagche el bechicha, igoul makhenza ».

H. D.

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