Après avoir interdit le Congrès sur la Palestine, qui devait se tenir à Berlin ce 12 avril avec plusieurs centaines de participants, l’Allemagne a indiqué qu’elle versera 220 euros à chacun des survivants de la Shoah. Une aide pour les aider « à surmonter le traumatisme » des attaques du 7 octobre, explique le ministre des Finances allemand.
L’État allemand ne cache pas son parti-pris pour Israël dans la guerre génocidaire qu’il mène contre les Palestiniens. Il a estimé que « de nombreux survivants de l’Holocauste ont été particulièrement touchés par les attaques du Hamas » et qu’il leur versera une compensation financière de 220 euros. « De nombreux survivants de l’Holocauste ont été particulièrement touchés par les attaques du Hamas, que ce soit à travers la perte de leur maison ou la perte de systèmes de soutien sous forme de soins », a expliqué une porte-parole du gouvernement allemand pour justifier cette décision.
Avec cette enveloppe, qui s’élève à 25 millions d’euros au total, Berlin entend soutenir les survivants de la Shoah « aussi vite que possible (…) dans cette situation de guerre effrayante et désespérée », a-t-elle ajouté.
Au total, 113 000 personnes ayant survécu à la Shoah et vivant en Israël devraient être indemnisées par l’Allemagne. Le versement se fera en une fois, selon la Conférence à but non-lucratif sur les réclamations matérielles juives contre l’Allemagne qui se chargera de ces paiements.
« La reconnaissance symbolique supplémentaire versée par l’Allemagne aux survivants de l’Holocauste en Israël est un message de solidarité », a salué le président de cette association.
« Dans cette situation exceptionnelle et stressante pour les victimes de la Shoah, exacerbée par l’antisémitisme qui s’exprime dans le monde entier, le versement de 25 millions d’euros se veut un geste de solidarité et de soutien de l’Allemagne à l’égard d’Israël », a assuré le ministre allemand des Finances.
Palestine ? On n’en veut pas !
En parallèle, le gouvernement allemand a interdit le Congrès sur la Palestine, un événement auquel devaient assister des centaines de personnes à Berlin. Quelques minutes après l’ouverture des travaux de la rencontre, et après l’intervention de deux participants en plénière, la salle est plongée dans l’obscurité. La police, qui entoure le bâtiment avec des forces impressionnantes (on parle de 930 agents) coupe le courant lorsque apparait sur écran le visage de Salma Abou Sitta, un chercheur palestinien de 86 ans interdit de séjour en Allemagne pour avoir salué, en janvier, le courage de la résistance palestinienne.
Pour rappel, la municipalité berlinoise avait en vain tenté d’interdire en amont sous prétexte que les organisateurs avaient refusé de condamner le Hamas.
Sur le site internet de la conférence, les organisateurs dénoncent « l’apartheid et le génocide » pratiqués selon eux par Israël et accusent l’Allemagne « d’être complice ». Le maire de Berlin Kai Wegner, a jugé « intolérable » sur X que le congrès se tienne dans la capitale allemande.
La guerre à Gaza a suscité des controverses en Allemagne, où le fort soutien de Berlin à Israël a fait l’objet de critiques affirmant que les voix pro-palestiniennes ont été marginalisées.
Le débat sur soutien de l’Allemagne à Israël a provoqué de vives protestations dans le monde. Le Nicaragua a engagé une procédure contre l’Allemagne devant la CIJ, qui siège à La Haye, reprochant à Berlin de favoriser un génocide à Gaza du fait de son soutien à Israël.
En réponse, l’avocate Tania von Uslar-Gleichen, parlant au nom de l’Allemagne devant la Cour internationale de justice a souligné que « La sécurité d’Israël est au cœur de la politique étrangère allemande ».
L. C.