L'Algérie de plus près

« On a écrit à Alger » !

Par Hamid Dahmani

Certains lieux administratifs continuent à pâtir du comportement de certains responsables qui se croient obligés d’afficher leur mépris envers le citoyen en quête d’informations ou venu s’enquérir de droits en souffrance au fond des tiroirs des services du « contentieux ». Ainsi, pour justifier cette carence qui dure depuis une éternité, il y a une vieille astuce qu’utilisent ces bureaucrates pour se débarrasser de requérants agaçants. Rodés par la machine bureaucratique, certains responsables s’empressent de liquider ces réclamants trop pesants en leur récitant toute une litanie sur la complexité des rouages administratifs qui caractérise les institutions de la république. En effet, quand les requérants se présentent devant ces responsables, ces derniers ont cette locution lourde qui tombe du bout de leur langue : « On attend toujours la réponse d’Alger ! ». Là-dessus, « y a pas photo » comme l’affirme l’expression.

Des fonctionnaires, il y en a beaucoup au niveau de ces bureaux administratifs. En réalité, ce sont de pseudos-responsables qui n’assument pas leurs responsabilités pour régler avec célérité les problèmes des victimes de la bureaucratie locale. Ces responsables touchent des salaires cossus avec, en plus, une « prime de responsabilité » pour une responsabilité pour laquelle ils sont payés et qu’ils doivent exercer. Dans la réalité, ils se cachent et se « couvrent » toujours derrière la tutelle de la capitale. La phrase « Rana ktebna l’dzair » (nous avons saisi Alger par écrit) sert à impressionner le requérant et à fuir la responsabilité quand il s’agit de prendre une décision finale afin de traiter définitivement des problèmes anodins qui ne relèvent pas forcément de la hiérarchie supérieure. Quand ils parlent de la capitale « où tout est centralisé », ils pensent se débarrasser de ces  « enquiquinants » alors qu’il est dans leur prorogative de régler quantité de problèmes banals vécus par le citoyen.

Cet excès de langage est souvent usité en réponse au demandeur : « On attend la réponse d’Alger ! » alors que c’est tout à fait le contraire et uniquement pour se débarrasser de ces fatigants requérants. Ces bureaucrates « insuffisants » trouvent toujours des astuces pour se faire subroger par la hiérarchie et lui faire porter le chapeau, alors qu’on sait que la plupart des administrations ont des prérogatives et sont autonomes pour décider des cas qui relèvent de leur autorité.

Solliciter Alger (la direction générale) par exemple, pour faire avaliser le solde de tout compte d’un travailleur qui part en retraite et demander s’il ouvre droit au paiement de la prime de départ est une aberration, parce qu’il y a une convention collective qui définit la relation de travail avec l’administration.

« Rana ktebna ledzair ! » C’était autrefois lorsque toute la gestion était centralisée au niveau des services centraux de la direction générale des entreprises. Maintenant, ce n’est plus le cas, avec la politique de décentralisation, la plupart des administrations publiques importantes ont des pouvoirs pour traiter des cas ordinaires localement. La centralisation des pouvoirs administratifs a toujours été un frein à la simplification des mesures d’allégements du traitement des dossiers du citoyen.

H. D.

One thought on “« On a écrit à Alger » !”
  1. « À toute chose une fin. » ça a trop duré diriez-vous. C’est vrai.
    Cependant avec l’avènement de l’accélération du processus de la numérisation – dicté par le Président de la République- qui touchera tous les secteurs étatiques de l’administration algérienne à la fin de cette année 2024 certains de ces semblants responsables « bureaucritiques » aux actes dilatoires seront inéluctablement écartés par leurs hauts responsables.
    Alors, on entendrait où le Monsieur qui dirigeait ici? réponse : »dzair kastou ». Un directeur compétent l’a remplacé.

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