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Soldes d’hiver : une bouffée d’oxygène pour les faibles revenus

Fixée entre le 18 janvier et le 28 février, la période des soldes d’hiver vient de boucler sa troisième semaine. Elle représente une opportunité pour les commerçants pour écouler leurs stocks et offrir aux citoyens des biens à des prix réduits. Mais parfois la réalité est tout autre.

Chaque week-end à Chlef, c’est la grande foule dans les magasins. Les clients prennent d’assaut les boutiques, espérant dénicher la bonne occasion. Les magasins de de prêt-à-porter affichent en effet des réductions qui vont jusqu’à 60 %, des pulls sont cédés à 1000 DA, des vestes doudounes à 2000 DA, des gilets à 1500 DA, ou encore des baskets tendance à 2000 DA. Il est quasi-impossible que les consommateurs ratent ces bonnes affaires, comme nous le font remarquer certains citoyens et citoyennes. Zoubida, une mère de famille rencontrée au niveau d’un magasin au chef-lieu de la wilaya, soutient : « C’est vraiment intéressant, on peut se procurer des vêtements de marque à des prix réduits.

« On trouve les produits des grandes marques à des prix choc », nous déclare de son côté Kheira. La dame nous exhibe une belle veste qu’elle a achetée pour son époux pour seulement 2500 DA, alors qu’avant la période des soldes, son prix était de 5500 DA.

Toutefois, s’il y a de bonnes occasions, il y a aussi de l’arnaque chez certains commerçants véreux. Ces derniers affichent le prix soi-disant soldé alors que c’est le prix affiché à d’origine.

Autre source de mécontentement : les prix élevés de beaucoup d’articles qui, même avec des réductions importantes, demeurent trop chers pour les ménages. Soumia, nous exprime son amertume après avoir acheté un article prétendument soldé : « Il y a des vêtements que seule les gens aisés peuvent acquérir. Par exemple, le prix des chemises soldées chez certains magasins est d’environ 3000 DA, comment voulez-vous qu’une famille de 3 ou 4 personne puissent s’offrir une ou deux unités ? Acheter des habits en solde pour tous ses enfants avec des prix pareils, c’est une vraie folie !». Elle ajoute : « Je suis déçue de constater que même dans certains magasins renommés, on n’est pas à l’abri des pratiques douteuses ».

En profiter, pas se faire berner

Pour les experts en marketing, les soldes devraient être une opportunité pour les clients de faire de bonnes affaires, pas de se faire berner. Maamar, commerçant de produits de « trabendo » et qui suit de près les tendances de la mode vestimentaire, exprime son indignation sur le fait que des commerçants exposent à la vente des vêtements de contrefaçon : « Je me rends presque quotidiennement dans les magasins pour voir les prix des produits exposés, il y a vraiment quoi dire. Hier, j’ai aperçuvu un manteau soi-disant de marque à prix soldé, mais sa qualité était bien en deçà à ce quoi je m’attendais. C’est décourageant de constater qu’on peut se faire avoir même en dépensant davantage ».

Ces témoignages rendent compte des pratiques peu orthodoxes de certains commerçants ayant pignon sur rue. Lors de la période des soldes, les autorités en charge de la lutte contre la fraude doivent redoubler de vigilance pour débusquer les commerçants tricheurs et protéger les droits des consommateurs.

Prix stables… mais pas de baisse

Sur un autre volet, en ce qui concerne les prix des vêtements et autres produits par rapport aux années précédentes, des experts ont souligné qu’il y a une certaine stabilité des prix par rapport aux années précédentes plutôt que leur diminution. Pendant la pandémie de coronavirus, les prix des transports étaient élevés et nombre d’activités économiques et industrielles pratiquement gelés en Algérie et à l’étranger. Maintenant que l’activité économique dans son ensemble a repris et que les coût du transport international ont chuté, les prix auraient dû suivre la même tendance.

Cependant, force est de constater que le pouvoir d’achat du citoyen algérien s’est quelque peu amélioré et ce, grâce aux mesures prises par l’État, entre autres l’augmentation des salaires, la généralisation de l’allocation chômage et les allégements fiscaux pour les producteurs, les fabricants et les investisseurs.

Enfin, tout un chacun aura remarqué une meilleure disponibilité de produits locaux et nombre de produits de consommation importés. Est-ce pour autant que l’économie va bien ?

Rachid Khaldi

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