L'Algérie de plus près

Au début, ce n’était qu’un un simple jeu

Par Ali Dahoumane

C’est un jeu qui nous calme et apaise nos esprits. Des fois, on atteint une forme d’ataraxie qu’on ne peut guère atteindre dans aucune autre circonstance. Il nous fait rêver et nous fait presque oublier que le prix de la pomme de terre est fou et qu’il ne cesse de monter, il nous permet d’oublier que le lait et l’huile sont indisponibles. Grâce à lui, la pauvreté, le chômage, la mal-vie et la cherté de vie n’ont aucune importance car ce qui compte le plus c’est de voir la balle franchir la ligne de but de l’équipe adverse. Durant la partie, il fait sortir de nos entrailles des cris de joie et de colère insoupçonnables. Il nous procure du bonheur et nous fait sentir qu’on est les meilleurs. Telle une fusée, il nous propulse au sommet du monde et nous permet de narguer les équipes qui n’ont pas atteint notre performance. Ce jeu si simple n’a pas d’âge et n’a pas de frontières dans le sens où il est pratiqué dans tous les coins et recoins de la terre.

Tout le monde peut jouer avec cette balle ronde car il suffit juste de la pousser et de la mettre au fond du filet. Dans notre enfance on jouait n’importe où et n’importe quand car une petite balle et un bout de terrain suffisaient amplement à notre bonheur. Ce jeu au demeurant si simple nous fait chanter et danser dans les tribunes ou devant nos postes de télévision. Par contre, quand on perd, la terre s’écroule sous nos pieds et tout devient sombre car la défaite a toujours un goût amer et nous donne l’impression d’être les moins nantis de la planète.

Le sport est avant tout un loisir où le plaisir est le premier objectif. Or, avec le temps, nous constatons avec regret qu’il est devenu violent, trop agressif et provoque des bagarres entre joueurs et supporters. A cause de ce jeu pourtant si simple, les supporters lancent des invectives contre les arbitres, les joueurs de l’équipe adverse et parfois contre leur propre équipe. La victoire est fêtée avec des tonnerres d’applaudissements et la défaite est vécue comme un drame local ou national. Un de ces jours on verrait peut-être certains États décréter des journées de deuil national pour chaque défaite de leur équipe nationale. Il lui arrive même de créer de vives tensions entre deux villes et parfois des incidents diplomatiques entre deux pays.

Ce qui n’était qu’un simple jeu, un simple divertissement est devenu très puissant, fort et opulent. Devenu très populaire, il s’est fait construire de grands stades pour être vu par plusieurs milliers de personnes à la fois. Les télévisions lui ont donné des sommes faramineuses pour que les matchs soient suivis par des millions de téléspectateurs. Entre ce sport si simple au début et la télévision est née une belle histoire d’amour bâtie sur la publicité et l’argent. Il étale sa richesse partout et offre des sommes astronomiques à ses pratiquants. Il est devenu si puissant qu’il compte plus de membres que les Nations Unies.

Dans ce texte, j’ai juste envie de parler du football, ma véritable passion… même si cette passion s’estampe d’année en année et même si je ne le pratique plus depuis longtemps, très longtemps même.

A. D.

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