Par Mohammed GUÉTARNI*
Ils ont compris le danger des mots, de tous les mots qu’ils n’arrivent plus à les domestiquer ni à les anesthésier. Car les mots, mis de bout en bout, portent le doute et… le changement.
Tahar Dajout
Les pays arabes croient trouver la solution pour le retour à la paix à Ghaza : « Transférer les chefs militaires du Hamas vers Alger », selon un article de Benjamin Barthe paru dans le journal le Monde du 20 décembre 2023. Tiens, rien que ça !!! Cette usine politique polluante à relents pestilentiels est concoctée par l’Arabie Saoudite qui préside, actuellement, le comité arabo-islamique. De facto, elle cherche à mettre fin à cette guerre d’usure interminable depuis des décennies. Elle tente de décrocher un cessez-le-feu durable au détriment des Palestiniens, feignant ignorer que l’État hébreu veut réaliser le Grand Israël. Netanyahou ne veut rien entendre quant à la création de deux États israélien et palestinien.
Autrement dit, Israël veut tout prendre sans rien laisser aux Palestiniens, voire aux Arabes, en général, si ce n’est quelques miettes dont les colons ne veulent pas. L’annexion de 2023 sera, sans doute, une seconde ‘’Honte’’ sur le front des dirigeants arabes car il s’agit d’une répétition historique de l’horreur rappelant la « Nekba » de 1948. Les dirigeants arabes sont-ils les destructeurs de leurs pays et leurs peuples plus que les Juifs ? Pourquoi refusent-ils, alors, de créer une Union des Pays Arabo-Musulmans (UPAM) à même de pouvoir constituer une nation forte et respectable qui a son mot dire et son rôle à jouer dans la cour des grandes nations ? N’ont-ils pas reçu l’agrément de leur(s) maître(s) ? Qui sont-ils ?
Pourtant, la rue arabe ne s’est pas tue depuis le début du conflit. Par ses sorties récurrentes, elle peut veut faire choir les régimes les plus tenaces qui ont trahi la cause palestinienne, en leur faisant subir le système dominos. Ils ne sont plus dignes de gouverner leurs peuples parce qu’ils ne présentent plus une digue pour les protéger. Certes, l’Algérie a toujours été aux côtés de la Palestine vainqueur ou vaincue mais de là à demander aux Palestiniens d’abandonner leur pays natal pour un autre de rechange à des milliers de kilomètres, est un remède pire que le mal. Leur devise : « J’y suis (à Ghaza), j’y meurs. » Si et seulement si les dirigeants arabes ont atteint la maturité politique, ils doivent, de facto, arrêter leur fuite en avant et, surtout, leur hypocrisie pour voir la réalité en face et, donc, prendre position. Nos frères palestiniens n’en peuvent plus. Le couteau a vrillé l’os. Ils lancent un cri de détresse que nos dirigeants semblent refuser d’entendre.
Le conflit Israélo-Hamas a dépassé les 100 jours. C’est une aubaine inespérée pour Netanyahou, ce criminel cruel, à même de mettre, à exécution, son plan d’extermination des Palestiniens à qui il voue une haine viscérale. Lui, qui a toujours refusé la cohabitation de deux États, s’acharne cruellement sur ses victimes impotentes, de jour comme de nuit, sans répit ni le moindre état d’âme. Ce qui explique ses crimes crapuleux programmés contre l’humanité perpétrés délibérément contre les civils ghazaouis visant principalement femmes et enfants. Ces derniers représentent les 60% des 25 000 martyrs (aux dernières statistiques macabres car la liste reste encore ouverte). Sa stratégie criminelle est d’assurer pour au moins une vingtaine d’années de paix pour qu’il n’y ait plus de combattants pour tenter de libérer les territoires occupés.
Tous les terriens sont unanimes que l’occupation israélienne est immorale et que la guerre est asymétrique sauf l’Occident avec, à leur tête, les États-Unis qui protègent leur ‘’chouchou’’ en sa qualité du 51ème État d’Amérique. Sa mission est de veiller sur les intérêts américains via Israël tels que les ressources énergétiques (pétrole et gaz) du Moyen Orient, d’autres minerais rares et précieux et… pas seulement. Tout ce qui a de meilleur sur cette terre « appartient prioritairement » à l’Occident sous le haut patronage du maître incontesté et incontestable : les USA. Le reste (du monde) doit se contenter des restes qui lui (Occident) restent. Soit, les miettes. Ce pays, qui s’est autoproclamé gendarme du monde, pratique une politique inique des « deux poids, deux mesures. » Netanyahou, profitant de la largesse et la protection de son ‘’Père Sam’’, veut, à tout prix, faire plier Hamas à sa volonté via un véritable massacre génocidaire de la population ghazaouie et ce, au vu et au su des dirigeants arabes qui n’ont que les yeux pour voir leurs frères tomber, quotidiennement, comme des mouches en raison leur faiblesse et leur attachement au culte de leur pouvoir. Ces derniers, au cœur félon contre leur nation, aucun d’eux n’a pipé mot, encore moins faire le moindre geste en direction des Palestiniens qui souffrent seuls. D’ailleurs, durant la décennie de braises des années 1990, l’Algérie s’est trouvée, aussi, seule face au terrorisme. Selon le site Ynet, le ministre égyptien du renseignement, le général Abbas Kamel, a personnellement contacté Netanyahou, dix jours avant l’attaque, pour lui signaler que les habitants de Ghaza se préparent à faire «quelque chose d’inhabituel, une opération terrible». À moins qu’elle ne soit un « fake news» (et…je l’espère), si cette information s’avère, les dirigeants arabes présentent un danger imminent pour toute la nation.
L’armée israélienne multiplie ses raids sur une population désarmée. Même les éléments du Hamas, lors de leur incursion du 7 octobre 2023, n’étaient armés qu’avec des armes d’assaut légères (kalachnikovs). Pourquoi Netanyahou a-t-il fait usage de son aviation et des armes chimiques pour tuer le maximum de Palestiniens et vouloir raser Ghaza ? Son dessein inavoué est, aujourd’hui, plus clair que l’eau de roche.
Ce qui plus affligeant est qu’aucun dirigeant arabe n’a osé exprimer officiellement son indignation haut et fort à l’instar de l’Afrique du Sud. Celle-ci a traduit en Justice devant la Cour Pénale Internationale de la Haye l’État hébreu pour ses génocides contre un peuple faible et abandonné. On a l’impression que tous les États arabo-musulmans semblent se désintéresser de la cause palestinienne. Une fierté dans la honte et l’humiliation. Pourtant, la rue arabe n’a de cesse de gronder haut et fort contre ces massacres. Le mal de la Nation provient-il de ses dirigeants parce qu’incapables, incompétents et, donc, impuissants à se défendre ? Ils se maintiennent au pouvoir, pour des lustres, au moyen de la force des baïonnettes ou… les fraudes électorales pour la plupart.
Netanyahou se croit illuminé pour appliquer sa politique du pire, voire son jusqu’au-boutisme pour atteindre un objectif dicté par l’Histoire qui consiste à mettre en pratique une loi, fabriquée de toutes pièces, dite « Loi du retour » (en hébreu aliya). C’est-à-dire une Loi de l’État d’Israël, votée par la Knesset le 5 juillet 1950, stipulant que tous les Juifs ont le droit de venir s’installer en Israël en tant qu’immigrants.
C’est, peut-on dire, la même politique pratiquée par Hitler, (son père spirituel ?), ce mordu des guerres et des crimes telle que l’éradication la race juive et conquérir le monde. Sa fin n’est un secret pour personne. Netanyahou est-il en train de lui emboîter le pas ? Veut-il rentrer dans l’Histoire par ses égouts ? Cherche-t-il une échappatoire qui lui ouvre voie sur une quelconque victoire qui lui permettrait d’échapper à la justice de son pays ? Tous les Israéliens exigent de lui et des Services Secrets quant à leur incapacité à parer l’offensive du 07 octobre. Retarde-t-il l’échéance d’un cessez-le-feu pour rester accroché à son pouvoir avec l’espoir d’un désespéré ?
Avec une pareille politique, il ne fait ‘’guerre’’ de doute qu’il veut prolonger les souffrances aussi bien des Ghazaouis que des otages malades, affamés, affaiblis qui n’attendent qu’un geste de lui pour que le problème palestinien soit résolu définitivement. Le glas de Netanyahou est-il sur le point de sonner bientôt, très bientôt ? Les Israéliens n’ont plus confiance en lui. Son poste est chancelant et lui en sursis. En raison du chaos politique qu’il a semé, il est en train de secouer le pays. Entre autres, les mesures prises par le gouvernement de Netanyahou pour réformer le système judiciaire. Ce plan controversé qui menace la démocratie et la cohésion de « Tsahal », considérée comme l’armée du peuple.
Il s’agit d’un marchandage : « Vous m’absoudrez de tous mes péchés ou je persisterai à faire souffrir tout le monde. » Ses raids à répétition sur Ghaza continuent à tuer des Palestiniens, certes, mais ne tueront jamais l’esprit nationaliste qui anime toujours les Ghazaouis présents et ceux qui naîtront. Ils continueront à se battre jusqu’à atteindre leur objectif final : l’Indépendance totale et définitive de la Palestine avec comme capitale Jérusalem. Ce jour viendra parce que tous les Palestiniens sont résolus à mourir pour leur patrie : leur « Palestine-chérie ». Ils ne craignent plus la mort. Elle est devenue leur protectrice parce qu’ils sont nés avec. Les Palestiniens naissent dans la mort et grandissent dans la haine. Cette incursion a bien montré que l’armée israélienne n’est pas invincible.
S’ils avaient un brin d’aura auprès de leurs peuples, nos dirigeants parviendraient à mobiliser la multitude de groupes armés se prétendant « islamistes » qui disposent, dit-on, de 100 000 éléments pour aller combattre au Moyen-Orient aux côtés leurs frères du Hamas et Hezbollah contre l’occupant israélien sous forme d’actions ponctuelles et quasi-quotidiennes de guérilla en vue de plier le Mossad déjà terni depuis le 07 octobre 2023 et obliger Netanyahou à abdique et accepter la coexistence de deux États. Alors, les Palestiniens vivront chez eux heureux parce qu’en paix.
M. M.
*Docteur ès Lettres