L'Algérie de plus près

Le blanc n’est pas tout blanc

Par Hamid Dahmani

Dans la nature qui nous entoure, il y a un mélange de couleurs qui donne de l’éclat à la vie. De belles tonalités végétales et minérales qui rayonnent sur notre quotidien et qui ont une signification particulière dans la vie des humains. Il y a les couleurs de la vivacité et de la liberté, les couleurs sombres et mélancoliques du chagrin, les couleurs de la joie, du bonheur et du bien-être. Et parmi toute cette myriade de couleurs, il y a le teint blanc. Un coloris qui signifie dans notre langage la pureté et la propreté. Une couleur dominante qui s’est fait une histoire au fil du temps. On se rappelle, il était une fois, une race dite blanche qui se prétendait suprême par rapport aux autres couleurs de la planète. Le blanc s’est toujours prévalu supérieur aux autres coloris.

Dans notre hygiène de vie, les gens aiment se faire blanchir les dents pour les montrer quand ils rient jusqu’aux oreilles. Tandis que d’autres veulent maquiller la couleur blanche de leurs cheveux pour cacher leur âge.

En réalité, tout n’est pas blanc comme on le pense dans cette vie très colorée. Les uns veulent un blanc-seing et une carte blanche pour avoir les coudées franches. Il y en a d’autres qui sont submergés d’ennui et qui crient sur tous les toits qu’ils sont blancs comme neige. Il y a ceux qui sont roulés comme des caves dans la farine blanche depuis des lustres et qui applaudissent quand même.

Dans nos rues, la couleur vestimentaire blanche est omniprésente, elle nous rappelle la couleur blanche du réfrigérateur qui se balade de trottoir en trottoir. On vaque dans un quotidien couleur blanc sale, où les cols blancs font du blanchissage et du blanchiment en tout genre en attendant de blanchir aussi leurs os.

Le vrai nettoyage de la lessive sale n’est pas pour demain. Les blancs-becs qui ont pris notre destinée en otage gardent encore le lait de leur maman dans la bouche et sont toujours bercés par les histoires fabuleuses de Blanche-Neige.

Alger n’est plus blanche comme elle l’était autrefois sur les cartes postales. Sa blancheur s’est ternie avec le sale temps qui l’a assombrie. À force d’y penser les Algérois se font du chagrin et passent des nuits blanches en attendant d’admirer des couleurs plus vivaces. Pour les fortunés qui aiment changer d’air et de couleurs, il y a l’aéroport de Dar El Beïda (ex-Maison Blanche) pour un vol vers un bol d’air. C’est le temps de l’insécurité et des armes blanches dans les stades, les écoles et les marchés pour essuyer les affronts.

L’histoire héroïque du peuple algérien est négligée. Elle attend, toujours, d’être écrite sur les pages d’un cahier blanc. Les sessions et les épreuves de passages scolaires chez nous, c’est kifkif, comme un examen blanc qui ne sert à rien. Les murs blancs sont délabrés et leurs couleurs ont viré vers une piètre couleur. Le temps des belles saisons aux couleurs chatoyantes se fait désirer.

H. D.

5 thoughts on “Le blanc n’est pas tout blanc”
  1. Et dire que le blanc est le résultat d’un mélange de toutes les couleurs…hé oui!!
    votre adresse email svp

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