Comme à l’accoutumée, les élèves du lycée Zourkane Abdallah d’Ouled Ben Abdelkader, ne laissent passer aucune fête nationale qu’elle soit religieuse ou à caractère culturel sans la commémorer. En effet, en ce jeudi 11 janvier 2024, il a été question de célébrer Yennayer, une date du calendrier agraire chez les Amazighs.
Les élèves de l’établissement, avec l’aide de leurs enseignants et en étroite collaboration avec le staff administratif et l’association des parents d’élèves, ont saisi l’opportunité pour diversifier les activités culturelles habituelles en ajoutant des pièces théâtrales, des chants patrimoniaux et des activités sportives. L’administration mis tous les moyens nécessaires à la disposition des élèves pour célébrer Ennaïr (Yennayer).
Les agents de l’établissement n’étaient pas en reste, ils ont participé à leur façon à la cérémonie en procédant à la décoration de la salle réservée au déroulement des activités et la taille des arbres plantés au niveau du pourtour de l’établissement.
Ce qui a été remarqué lors de la célébration de cette journée, c’est incontestablement l’implication de tout le personnel, un signe qui reflète une entente on ne peut plus parfaite entre tous les membres de cette institution scolaire, allant du premier responsable aux élèves en passant par l’équipe pédagogique et administrative. Cette manière d’agir ne pourra que créer une atmosphère incitative.
Le précieux apport de l’Association pour la Promotion de la Culture
L’an amazigh qui a l’habitude d’être célébré unilatéralement par l’établissement a vu cette année l’implication d’un autre partenaire : l’Association pour la Promotion de la Culture et la Préservation du Patrimoine de la wilaya de Chlef. L’association a pour objectif primordial la préservation du patrimoine matériel et immatériel de la région centre-ouest et sa promotion à travers l’édition de livres, revues et documentaires. Elle participe aux côtés des instances de l’État et des collectivités locales à la promotion et la diffusion de la culture locale, au développement des activités liées à la réalisation, la publication et la diffusion d’ouvrages, revues et documentaires en rapport avec la culture, le patrimoine et l’histoire de la wilaya ainsi qu’à l’organisation, toujours avec le concours et le soutien des instances de l’État, des salons, expositions et autres manifestations culturelles en rapport avec la culture de la wilaya. Après une série de tournage sur les lieux des manifestations culturelles et cultuelles, l’association réalisera des documentaires et des ouvrages (fascicules, livres et beaux livres).
Au-delà de la fête, l’attachement aux valeurs sociales
Partie prenante dans la commémoration de ce rendez-vous culturel, l’association a convié le Professeur Mohand Amokrane Ait Djida, enseignant à l’université Hassiba Benbouali de Chlef, à animer une conférence sur Yennayer et ses significations. L’orateur a insisté dans son allocution sur la célébration des fêtes en tenant compte de leurs dimensions anthropologiques, doctrinales ou culturelles, il a relevé l’atmosphère de gaieté que procurent les jours de fête où l’individu se sent dans un état d’euphorie contrairement aux jours ordinaires. L’enseignant a insisté sur le concept d’identité et celui d’appartenance, il a aussi fait savoir que l’individu ne peut avoir qu’une seule identité mais de multiples appartenances. Les enseignants et les élèves de l’établissement hôte ont apprécié son intervention et l’ont longuement applaudi.
Le professeur Mahmoud Si Ahmed de l’université de Chlef a saisi l’opportunité pour sensibiliser l’auditoire constitué principalement d’élèves sur la nécessité d’aimer sa patrie, d’être positif et de participer pleinement à son épanouissement et sa prospérité.
Le Dr Redouane Kerrouzi, de son côté, a appuyé les propos de son collègue en étayant des arguments de taille décelés en totalité de son expérience personnelle. Il a mis en exergue les conséquences négatives voire néfastes sur l’individu contraint, pour des raisons multiples, de vivre loin de la terre de ses parents et ses ancêtres.
À la fin de la conférence, le directeur de l’établissement a convié ses hôtes à une collation. L’occasion a permis aussi, des retrouvailles inoubliables. En effet, une femme médecin qui travaille en dehors de la ville s’est dépêchée pour rentrer dans l’espoir de faire la rencontre de l’un de ses anciens professeurs et ce, en apprenant qu’il était sur les lieux. Le Pr Ait Djida qui était passé par la région dans les années 1990 et 2000 pour avoir enseigné au collège Houari Boumediene fut accueilli en grandes pompes par ses anciens élèves actuellement enseignants et agents d’éducation
Abdelkader Ham